Constitutionnellement, la France est une République laïque. Cette laïcité, sorte d' « exception française » est rentrée dans le « patrimoine national » et est une des valeurs les mieux partagées par le peuple français. Mais que faut-il entendre par laïcité ? Et quel a été le processus de laïcisation en France ?
Le texte que nous allons étudier de façon juxtalinéaire nous permettra d'analyser une des étapes fondamentales de cette laïcité, qui s'est déroulée, non sans débats houleux et violences, il y a plus de cent ans.
[...] Aristide Briand naît le 28 mars 1862 au sein d'une famille bourgeoise à Nantes, où il y fit des études d'avocat et y installa son cabinet. D'abord proche du syndicalisme révolutionnaire, il devient, sous l'influence de Fernand Pelloutier, le propagandiste de l'idée de grève générale qu'il prôna dans le journal parisien La Lanterne, dont il devient le directeur en 1897. Evoluant vers le socialisme, il devient avec Jean Jaurès le co-fondateur du parti socialiste français en 1901 mais refusera toujours la pression marxiste de l'Internationale. [...]
[...] En 1906, Aristide Briand devient le ministre de l'Instruction publique et des Cultes, entamant une prodigieuse carrière de ministre ; il sera en effet vingt-trois fois ministre et onze fois président du conseil, ce qui lui vaudra d'être exclu du parti socialiste. Ayant été nommé délégué de la France à la Société des Nations dès 1924, il mène une politique étrangère dominée par l'objectif constant de rétablir une paix durable, ce qui lui vaut d'être qualifié de Pèlerin de la paix Un cheminement vers la paix qui n'a pourtant pas toujours été linéaire puisque président du conseil et ministre des Affaires étrangères pendant la guerre de 1914 et de 1920 à 1922, il défend avec fermeté implacable les intérêts de la France contre l'ennemi allemand Mais, il comprendra très vite la nécessité de la paix et se montrera d'une certaine manière même visionnaire : nous allons bientôt nous trouver enserrer par deux puissances formidables, les Etats-Unis et la Russie. [...]
[...] C'est un discours fondamental car il a lieu le 3 juillet 1905, soit le jour où la Séparation est votée à la chambre par 341 voix contre 233. Confirmée ensuite par le Sénat, la loi est promulguée le 9 décembre 1905. Aristide Briand doit donc ici convaincre les parlementaires de voter pour le projet en insistant sur sa nécessité pour la République. On est à l'époque sous la IIIe République, à la fin du débat houleux sur la Séparation qui divisa même les républicains. [...]
[...] Il se déclare fidèle à l'objectif de réussite de la Séparation et à la République dont il n'a pas voulu travestir les idéaux d'une marque personnelle (ligne 53). Il dit bien de la ligne 60 à la ligne 74 que certaines concessions aux intérêts des Eglises et aux volontés des députés de la droite et du centre ont été nécessaires pour rendre la réforme possible, mais qu'il a toujours été guidé par les principes de laïcité (ligne 61). En effet, ces députés auraient refusé d'apposer leurs signatures à une loi qui ne serait qu'une manifestation anticléricale. [...]
[...] La laïcité française doit y répondre et garder en mémoire vive le combat laïque de la IIIe République. C'est en cela que ce texte, qui nous rappelle une des étapes fondamentales de la Séparation de l'Eglise et de l'Etat en France, reste primordial à étudier. Bibliographie Baubérot Jean, Histoire de la laïcité en France, Que sais-je ? [...]
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