L'alternance royale ou la démocratie bipolaire annoncée par Hassan II depuis le début des années 90 avait pour objectif d'ouvrir le régime monarchique marocain et d'en faire une démocratie parlementaire inspirée du modèle britannique. Ainsi après des années de répression et de contrôle absolu des fonctions politiques, le souverain se résignait à élargir le champ politique et à libéraliser le pays. Sa tentative ratée de rapprochement avec l'opposition historique qu'est l'UFSP en 1993 le poussa à modifier le système constitutionnel pour organiser des élections anticipées en 1997 pour que les socialistes (ex UFNP crée par Mehdi Ben Barka et dirigé depuis 1992 par Youssoufi) puissent entrer au gouvernement et former l'alternance démocratique.
Comment s'est opérée l'alternance royale et quel rôle peut jouer le monarque dans un système libéralisé? Abderrahmane Youssoufi est-il l'âme de la démocratisation réelle ou bien l'instrument par lequel le roi entend maintenir l'organisation maghzenienne du pouvoir ? Quel bilan de cette ouverture partielle du régime ?
La thèse suivie ici est que l'alternance royale, après les années de plomb, permet d'ouvrir le champ politique marocain, pourtant, les réformes démocratiques sont partielles et nécessitent d'être poursuivies.
[...] Peut-être la vérité se situerait entre ces deux extrêmes, le palais et ses fidèles n'ayant pas participé directement à al distribution massive de cadeaux par les candidats des municipales et des législatives, mais ne s'étant pas donné les moyens de la contrôler ayant une administration habituée depuis des décennies à la corruption généralisée Les élections de 1997 La nouveauté de ces élections est comme nous l'avons dit qu'elles devaient être libres et juste. En fait, le palais avait déjà réparti en trois tranches le parlement en formant des coalitions électorales. La Koutla à gauche, la Wifaq à droite pour le soutien au roi, et surtout le maintien d'un centre permettant de faire contrepoids à l'entrée de la gauche au Gouvernement. [...]
[...] Le prince Mohammed à cette époque est conseillé par un groupe dit des quatorze qui comptent des investisseurs, businessmen marocains qui oeuvrent pour la libéralisation du marché. D'ailleurs, son père nomme à la tête de banques nationales et des télécommunications des gens qualifiés et choisit pour cette raison par rapport au népotisme qui régnait jusque-là qui ne parviennent toutefois pas à cacher de nombreuses lacunes démocratiques En effet, l'alternance politique signifie que l'UFSP entre au gouvernement et que les élections sont censées être transparentes. [...]
[...] Pourtant, il savait également qu'avec un nombre d'opposants plus grand que sa majorité, il n'était pas question de passer des lois radicales ou trop novatrices ! II. qui malgré une politique volontariste, ne peut cacher de nombreuses lacunes démocratiques 1. Des résultats positifs qui s'inscrivent dans la continuité Réforme de la Monarchie Hassan II depuis les années 1970 a pris conscience que la monarchie ne pourrait rester absolue éternellement et depuis les années 1990 comme nous l'avons dit, il cherche à ouvrir le régime et constitutionaliser la monarchie. [...]
[...] La coalition gouvernementale représente 7 partis hétéroclites qui révèlent l'éclatement du parlement. Les islamistes du PJD soutiennent jusqu'en 2000 le gouvernement sans participer dans leur logique bien connue de garder leur indépendance nécessaire à leurs futurs succès. Si le PJD à 9 sièges en 1997, c'est parce que Hassan II se dit qu'il faut intégrer les extrêmes pour repousser l'islamisme. Il faut souligner aussi qu'après des années de vie sans démocratie, sans alternance, les partis politiques traditionnels avaient perdu toute habitude de jeu politique et n'intéressaient pas beaucoup de militants. [...]
[...] Le Maroc en Transition Paris, (2001) VERMEREN P. Histoire du Maroc depuis l'indépendance Paris, (2002) BABANA EL ALAOUI I., La Dimension d'un roi Hassan II Paris (1999) Articles JOFFE G. The Moroccan Political System after the elections in Mediterranean Politics Vol 3., (Winter 1998) ROUSSET M. De Hassan II à Mohammed VI: la Succession et le successeur”, in Maghreb Review, vol 25 (2000) Divers Courrier International, 602, 16-22 Mai 2002 Maroc, la société bouge pas le régime La Koutla “alliance gouvernementale” est oppose au groupe de la Wifaq, alliance de droite VERMEREN P. [...]
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