Voter a pendant longtemps été considéré comme un devoir, qui distinguait le « bon » citoyen du « mauvais ». Il était donc tabou de dire que l'on ne votait pas. La situation est tout autre aujourd'hui. En effet, « ceux qui ne votent pas » sont de plus en plus nombreux et ne s'en cachent plus ou de moins en mois, entraînant ainsi une remise en question toujours plus prégnante de la démocratie. Toutefois, il ne faudrait pas interpréter cette distanciation du citoyen comme un déclin de la démocratie. On assisterait plutôt à une
recomposition des façons de faire et d'être en politique. L'abstention recouvrirait ainsi une multiplicité de situations par rapport à la participation politique (...)
[...] Notons que les abstentionnistes sont rarement totalement exclus du vote, la grande majorité vote de temps en temps, au gré des humeurs, enjeux, disponibilités Toutefois, les non inscrits sur les listes électorales sont eux totalement exclus du vote et leur importance est difficilement mesurable. Toutefois, il semblerait qu'ils ne soient pas en augmentation, ce qui contredirait donc l'idée d'une crise de la démocratie. D'autant plus que, comme le remarque Pierre Bréchon, les mœurs ont changé : la mobilisation électorale était auparavant plus facile car elle se faisait au nom du devoir, même si celui qui allait voter ne savait pas pourquoi il votait X ou Y. [...]
[...] (Articles de presse - Libération mars 2004 : Les quatre visages de l'abstention - Le Monde décembre 1995-1er janvier 1996 : L'Insee dresse le tableau sociologique et démographique de la non-participation électorale. - Le Monde juin 2002 : L'abstention du 9 juin révèle plus de désintérêt que de mécontentement. Libération mars 2004, Les quatre visages de l'abstention Chiffres 1995 : enquête Insee, juillet 1995, François Héran et Dominique Rouault. Chiffres 2002 : sondage Ipsos Marianne mai 1991, Abstentionnistes : les voix du silence. Sondages Cevifop et Sofres. [...]
[...] Ils se méfient des autres, acceptent moins la différence et ont des dispositions plus autoritaires et plus intolérantes. Bien que jugeant négativement l'Etat, ils sont en retrait de toute forme de contestation sociale ou politique : ils ont une attitude protestataire mais leur contestation est passive, révélant leur grand malaise quant à leur place dans la société. Au niveau de leur filiation, beaucoup sont fils ou filles de personnes n'ayant pas d'affiliation politique claire ou alors un intérêt à la politique inconstant, avec de nombreux décrochages. [...]
[...] L'abstention recouvrirait ainsi une multiplicité de situations par rapport à la participation politique. Il convient donc de se demander qui ne vote pas et pourquoi ne votent-ils pas. Dans notre étude, nous nous concentrerons sur les abstentionnistes, bien qu'ils ne représentent qu'une partie de ceux qui ne votent pas En effet, il ne faut pas oublier qu'une certaine part de la population française n'est pas inscrite sur les listes électorales et cette non inscription n'est pas prise en compte dans l'abstention. [...]
[...] De même, on peut voir également une certaine déception de la part des abstentionnistes : Les promesses, il y en a à chaque gouvernement et on en change souvent. Cette crise de la représentation amènerait les citoyens à se servir de l'abstention comme une manière de protester contre ce système représentatif qu'ils rejettent. Dans ce cas là, les abstentionnistes serait plutôt militant alors que ceux qui ne votent pas parce qu'ils ne se préoccupent pas de la vie publique, ont une attitude passive et négligente. [...]
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