Il serait prétentieux, en l'état actuel des choses, de pouvoir expliquer ou de rendre compte en quelques lignes des causes et effets d'un phénomène politique « qui nous interpelle tous », aussi complexe que l'est à bien des égards l'abstentionnisme électoral. Phénomène qui caractérise de nos jours pratiquement toutes les démocraties à travers le monde.
Cette complexité est aggravée par le peu d'outils de réflexion, d'interprétation et de comparaison en notre possession et par l'objet même de la recherche, lequel suppose au préalable une délimitation rigoureuse de son champ.
En effet, le comportement d'un nombre restreint d'électeurs, ceux d'un quartier par exemple ou ceux d'une circonscription judicieusement délimitée, se prête aisément à l'analyse, à condition d'avoir essentiellement des listes d'émargement permettant l'identification des non-votants. Au-delà, il n'est plus possible d'observer qu'une orientation générale du corps électoral dans son ensemble.
La difficulté majeure reste l'inexistence d'un travail de synthèse, visant à « réintégrer l'abstentionnisme dans une vue globale de la vie politique », comme l'écrivait René Rémond dans la préface de la thèse d'Alain Lancelot sur « L'abstentionnisme électoral en France ».
En vulgarisant au maximum, il s'agit d'utiliser tous les documents qui s'offrent à l'étude de l'abstentionnisme, afin de faire ressortir, entre autres, les motivations, les mécanismes et la signification du comportement des électeurs (listes d'émargement, statistiques officielles, monographies et rapports publiés, sondages d'opinion, entretiens « non directifs »…).
[...] L'Administration et les mass-médias en général devant s'acquitter également de leur mission d'information, de vulgarisation, de sensibilisation et de conscientisation des masses à ce sujet. C'est dire combien la causalité de l'abstentionnisme est difficile à faire, d'autant plus qu'il n'existe pas un seul abstentionnisme, mais des abstentionnismes, au pluriel, dont voici quelques exemples : - l'abstentionnisme de conjoncture Pour certains, l'abstentionnisme est surtout lié à des facteurs de conjoncture politique tels que la fin des vacances d'été, la rentrée scolaire et les soucis qu'elle engendre pour les parents d'élèves, la période des inscriptions aux facultés et la préparation des concours d'entrée aux instituts et grandes écoles pour les étudiants, les préparatifs du mois de Ramadan et les problèmes d'approvisionnement des ménages, les malades restés dans les hôpitaux, les voyageurs en déplacement dans les autocars et les trains en début de week-end, les fidèles qui accomplissent la prière du Vendredi dans certaines mosquées éloignées des bureaux de vote, pour ne pas citer paradoxalement toutes les conséquences positives et les retombées bénéfiques des politiques publiques de ces dernières années, notamment en matière d'habitat et de logement, comme construction de villes nouvelles, restructuration ou recasement réalisé et /ou en cours de réalisation d'anciens douars et bidonvilles et ce qui en découle comme changement d'adresse et ce, dans plusieurs villes, centres et localités du Royaume. [...]
[...] On m'objectera qu'il y a toujours la possibilité de saisir le juge compétent. Certes, mais il n'empêche que ce soit une solution qui n'intervient hélas qu'a posteriori, à un moment où le mal aura été fait et où les partis ont d'autres choses plus urgentes à faire qu'à aller plaider devant les tribunaux, puisqu' en période électorale, l'échéancier se trouve, comme à l'accoutumée, d'autant plus chargé qu'il est strictement fixé et compté de bout en bout du processus (du dépôt des candidatures à la proclamation des résultats). [...]
[...] Dupeux- Forces et comportements politiques. [...]
[...] C'est pourquoi Georges Dupeux a très tôt fait observer que l'apport essentiel de Lancelot qui ne retient que l'abstentionnisme de conjoncture et l'abstentionnisme d'isolement devrait être complété par une véritable typologie de l'abstentionnisme, en proposant deux extrémités opposées : à une extrémité, se trouverait un abstentionnisme plus dur encore que celui d'isolement ou d'hostilité, à savoir un abstentionnisme de mépris et à l'autre extrémité, un abstentionnisme de satisfaction - l'abstentionnisme de satisfaction Dupeux définit ce dernier type d'abstentionnisme comme étant celui des personnes qui considèrent que somme toute, les choses ne vont pas si mal qu'il faille se compromettre par un choix politique, aussi vague et anonyme soit-il. En ce sens, l'existence d'un abstentionnisme de satisfaction justifierait la théorie selon laquelle le consensus indispensable à la bonne marche des institutions serait facilité par la répugnance à s'engager dans les luttes politiques, et le paradoxe que l'ampleur de l'abstentionnisme serait signe de santé du corps social (12). [...]
[...] Loi 36-04 relatives aux partis politiques Dahir de 1958 sur les associations Les systèmes électoraux. J.M. Cotteret et C.Emeri. Que sais-je ? -Idem 11- CEVIPOF 12- G. [...]
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