Un constat s'impose : le taux d'abstention à une élection est directement lié à la mobilisation qu'elle suscite. En ce sens, on peut aisément opposer l'élection présidentielle, à l'élection cantonale, avec un net avantage pour la première. De fait, l'étude de l'évolution de l'abstentionnisme ne peut être envisagée qu'en considérant individuellement chaque type de scrutin, sans pour autant faire abstraction de l'importance de leurs interactivités. Il n'y a donc pas un abstentionnisme, mais des abstentionnismes. C'est ce que nous allons voir en distinguant les scrutins mobilisateurs, de ceux qui le sont traditionnellement moins
[...] Durant la période gaulliste, les taux d'abstention sont peu élevés. Le Général de Gaulle a utilisé le référendum pour asseoir de nouvelles institutions en s'appuyant directement sur la légitimité populaire. Le référendum gaulliste, par son aspect de plébiscite, est donc fortement mobilisateur. Les référendums qui suivront ne comporteront plus ce lien avec la destinée du Président. De fait, le référendum de 1972 concernant l'élargissement de la CEE s'est révélé deux fois moins mobilisateur. Avec 63% d'abstention , l'électorat sanctionnera de nouveau ce scrutin 16 ans plus tard lors du référendum concernant le statut de la Nouvelle-Calédonie, démontrant en la circonstance, qu'il ne souhaite pas se prononcer sur des questions secondaires qui n'ont pas d'incidence sur son cadre de vie. [...]
[...] En ce sens, comment faut-il interpréter la volonté du gouvernement actuel d'inscrire d'office sur les listes électorales les jeunes en âge de voter ? 2. Faut-il véritablement, dans l'état actuel des choses, souhaiter le vote de l'ensemble de l'électorat ? Dans ce cas, quelles pourraient être les conséquences de scrutins, auxquels auraient pris part des électeurs réactionnaires, avides de sanctionner la classe politique traditionnelle ? 3. La crise de la démocratie n'est-elle pas, finalement, la crise de l'homme politique ? [...]
[...] D'autres, ceux de et 1988 ont été boudés. Or, chaque fois, ces élections sont intervenues après une dissolution de l'assemblée, et après un autre scrutin, traduisant une lassitude de l'électorat et son sentiment d'avoir déjà effectué un choix important précédemment : en octobre 1962, il s'agissait du référendum pour la réforme constitutionnelle (élection du Président au suffrage universel direct) ; en 1981 et 1988, c'était l'élection présidentielle, où nombre d'électeurs de droite et du centre se sont réservés de sanctionner la nouvelle majorité plus tard, en lui laissant au préalable les moyens de mener sa politique. [...]
[...] En ce sens, on peut aisément opposer l'élection présidentielle, à l'élection cantonale, avec un net avantage pour la première. De fait, l'étude de l'évolution de l'abstentionnisme ne peut être envisagée qu'en considérant individuellement chaque type de scrutin, sans pour autant faire abstraction de l'importance de leurs interactivités. Il n'y a donc pas un abstentionnisme, mais des abstentionnismes. C'est ce que nous allons voir en distinguant les scrutins mobilisateurs, de ceux qui le sont traditionnellement moins. Développement L'élection présidentielle a toujours été très mobilisatrice. [...]
[...] De son côté, Pierre Bréchon, s'appuie sur l'étude de sondages d'opinions, pour dégager trois formes d'abstentionnisme qui se révèlent par ailleurs interconnectables. D'une part, l'abstentionnisme social : En effet, le niveau d'insertion sociale a une influence directe sur le comportement d'un électeur, et les critères permettant de l'apprécier sont nombreux : L'âge : plus on est jeune ou âgé, et moins l'on vote ; La catégorie socio-professionnelle : son niveau, mais aussi sa nature. A titre d'exemple, les fonctionnaires, par sens de l'Etat, sont très peu abstentionnistes ; La possession d'un patrimoine ; La cohésion du milieu où l'on réside car l'anonymat des relations sociales fait que l'on vote moins en milieu urbain que dans les petites communes ; La région où l'on réside : si, par exemple, la région Rhône-Alpes, les départements de la Creuse, du Bas-Rhin sont traditionnellement abstentionnistes, le Nord, la Bretagne, le Périgord font preuve de sens civique. [...]
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