A chaque scrutin électoral, les enjeux ne concernent pas seulement le résultat de l'élection mais aussi l'ampleur de la participation. Depuis 1848, c'est-à-dire depuis l'instauration du suffrage 'universel' (alors limité aux hommes), la France n'avait jamais connu un taux d'abstention aussi important pour une élection législative que les 39,7 % enregistrés le 16 juin 2002. L'abstentionnisme désigne alors l'attitude d'un individu qui ne fait pas usage de son droit de vote. Les personnes qui se sont abstenues sont ainsi appelées les abstentionnistes.
Bertrand Badie et Pascal Perrineau mettent en avant une étude de la SOFRES, qui constate une baisse de l'intérêt des Français pour tout ce qui concerne la politique. Dans les années quatre-vingt, ils relèvent que 60% des Français s'intéressent à la vie politique du pays. Ce niveau va peu à peu descendre pour atteindre 50% à partir de 1995 et finir à 45% aujourd'hui. Depuis les années 1980, les divers scrutins ont clairement indiqué une importante hausse de l'abstentionnisme en France. On constate de plus en plus une distance entre la population et le système politique.
Il convient alors de s'interroger sur les sources de l'abstentionnisme en France.
[...] Toutefois, ce coût peut être surmonté lors de conditions exceptionnelles, comme ce fut le cas au 2ème tour des présidentielles de des malinscrits de la cité des Cosmonautes (objet d'études de Céline Braconnier et de Jean-Yves Dormagen) se sont mobilisés. Notons que cette pensée concerne avant tout les milieux populaires. Les catégories sociales les plus favorisées tendent à s'acquitter de ce coût et à anticiper les élections pour pouvoir être inscrites sur les listes électorales. L'abstentionnisme a de multiples sources. [...]
[...] Une personne vivant dans une petite commune, où tout le monde connaît tout le monde et donc où l'insertion sociale est certaine, sera plus amené à voter que s'il vivait dans une grande ville où l'anonymat règne. En effet, dans les plus petites communes, un contrôle social est effectué par le reste de la population. L'abstentionnisme varie en fonction de l'âge. Il est très présent chez les jeunes. A partir de 35-40 ans, l'abstention diminue de façon significative, mais elle remonte chez les personnes les plus âgées (65-75 ans). [...]
[...] On peut mettre en avant un abstentionnisme lié aux conjonctures électorales d'un scrutin. Tout d'abord, l'élément dominant de la participation est l'enjeu et l'intérêt qu'apporte un électeur à un scrutin. Plus l'électeur perçoit l'utilité politique de son vote, plus il participera au scrutin. Il faut donc que l'électeur ait le sentiment de l'utilité, de la nécessité de son vote. Pierre Brechon prend ainsi l'exemple du référendum sur le statut de la Nouvelle-Calédonie[5], où l'abstentionnisme a été important Ce chiffre souligne bien que l'abstentionnisme est lié à l'enjeu direct du scrutin. [...]
[...] Un homme une voix ? Histoire du suffrage universel. Paris, Découvertes Gallimard BRACONNIER Céline, DORMAGEN Jean-Yves. La démocratie de l'abstention. Paris, Folio BADIE Bertrand, PERRINEAU Pascal. Le citoyen, mélanges offerts à Alain Lancelot. Paris, Presses de Sciences Po, 2000. [...]
[...] Thème 5 : Abstentionnisme, abstentionnistes. A chaque scrutin électoral, les enjeux ne concernent pas seulement le résultat de l'élection mais aussi l'ampleur de la participation. Depuis 1848, c'est-à-dire depuis l'instauration du suffrage universel (alors limité aux hommes), la France n'avait jamais connu un taux d'abstention aussi important pour une élection législative que les enregistrés le 16 juin 2002. L'abstentionnisme désigne alors l'attitude d'un individu qui ne fait pas usage de son droit de vote. Les personnes qui se sont abstenues sont ainsi appelées les abstentionnistes. [...]
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