Les jours passent et ne se ressemblent pas… Comme le dit le vieil adage, que l'on pourrait remplacer par « les élections passent et ne se ressemblent pas », traduit bien le contexte politico-civique que notre Vème République vit depuis maintenant depuis plus de quarante 40 ans. Les habitudes démocratiques changent et cette institution qu'est le vote soulève aujourd'hui quelques questions.
Institué par l'Article 3 de la Constitution, le vote est l'un des fondements même de notre société. Cet article constitutionnalise la Souveraineté appartenant au peuple qui l'exerce pour élire ses représentants, cette participation légitime la démocratie représentative.
Héritage direct des Lumières, réclamé et défendu pour son respect et son égalité entre les citoyens, le vote est aujourd'hui remis en cause et de nombreux citoyens ne passent pas plus par cette étape fondamentale dans la vie démocratique d'un individu. Ils ne s'expriment plus par ce biais. C'est à ce moment que nous parlons d'abstention.
Anne Muxel, directrice de recherche au Cevipof, définit l'abstention comme un « non vote » (par opposition au votes blancs et nuls qui sont des « non choix »), l'abstention étant le fait « d'électeurs inscrits sur les listes électorales qui ne participent pas à l'élection ».
Le fait d'être inscrit et de ne pas voter traduit-il un désintérêt de la part des électeurs ? Peut-on voir dans l'abstention autre chose qu'un désengagement civique ?
Nous étudierons successivement que l'abstention ne peut se limiter à cela et conduit à la réflexion d'une possible crise au sein de l'institution et, pourtant, nous verrons ensuite comment l'abstention peut-être perçue comme une nouvelle forme de civisme dans le jeu politique actuel civique.
[...] Pierre Rosanvallon, historien français, qui a étudié l'histoire de la démocratie, souligne le fait que la démocratie d'élection dans laquelle nous vivions tend à disparaître. En effet, il explique que nous sommes passés d'une démocratie politique polarisée à une démocratie civile disséminées Aujourd'hui, l'abstention ou le droit de ne pas voter acquiert une certaine légitimité et comme nous l'avons vu ne traduit pas forcement un désengagement politique. Le vote s'estompe pour laisser la place à la manifestation, à la pétition, et surtout à l'abstention. [...]
[...] Par exemple, le citoyen belge a cette obligation de voter. Le statut du vote n'est pas le même dans toute l'Europe : en effet, en France le vote est un droit alors que d'en d'autres nations ce même droit est en fait une fonction que les citoyens doivent accomplir avec sérieux, à l'égard de la nation mais également d'eux-mêmes. Les citoyens qui ne votent pas se mettent en infraction et doivent payer une amende. En France, seule les électeurs sénatoriaux (députés, maires, ) sont contraints de participer aux scrutins électoraux. [...]
[...] Peut-on voir dans l'abstention autre chose qu'un désengagement civique ? Nous étudierons successivement que l'abstention ne peut se limiter à cela et conduit à la réflexion d'une possible crise au sein de l'institution et, pourtant, nous verrons ensuite comment l'abstention peut-être perçue comme une nouvelle forme de civisme dans le jeu politique actuel civique. I Un engagement politique qui s'affaiblit, des citoyens de moins en moins concernés ou simplement indécis nous conduisent vers une crise de la représentation A La mesure de l'abstention par les instituts de sondage met en relief cette crise 1 Une croissance de l'abstention constante depuis 1965 Les taux d'abstentions, obtenus grâce aux divers instituts de sondages, sont les indicateurs favoris des analystes et autres acteurs politiques. [...]
[...] Ils n'ont pas le temps de penser à la politique. Possible lien entre niveau d'intégration sociale et niveau d'intégration politique De type politique : Ces électeurs sont concernés par la politique et veulent par ce geste envoyés un signe fort politiquement Si les personnes susceptibles de participer ne participent plus, nous aurions des raisons de nous inquiéter pour la suite de la démocratie en France. Mais nous allons voir que l'abstention ne traduit pas obligatoirement la fin de notre système civique. [...]
[...] Toutefois, ils mettent en place des formes d'expression protestataires pour manifester leur idée. Selon une étude, pour 62% des français, il est très important et extrêmement important que les électeurs manifestent leurs opinions. C'est un phénomène que l'on retrouve également chez les jeunes. Les évènements du CPE ont montré que les jeunes étaient conscients de leurs droits. Leurs idées sont passées par la manifestation mais l' abstinence électoral (expression inventée par un membre de la Cause Ouvrière) est également une forme d'expression Une crise de la démocratie illusoire L'abstention est souvent prise comme un échec. [...]
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