L'élection présidentielle est en France un évènement majeur. En effet, plus que dans de nombreuses autres démocraties parlementaires, le Président français détient de nombreux pouvoirs (nomination du premier ministre, droit de dissolution de l'Assemblée Nationale, co-gestion avec le premier ministre de la Politique européenne, internationale et de défense de la France…). Suite au référendum de 1962 instituant l'élection du Président de la République au suffrage universel uninominal direct, celle-ci est devenue depuis 1965 la principale élection nationale.
Le déroulement de l'élection présidentielle est fixé par les articles 6, 7 et 58 de la constitution française. Si un candidat obtient la majorité absolue des suffrages exprimés (la moitié de ces suffrages plus une voix) au premier tour, il est élu. Dans le cas contraire, un second tour est organisé pour départager les deux candidats qui ont obtenu les meilleurs résultats au premier tour. Là encore, le candidat qui obtient la majorité absolue est élu. Dans la pratique, un deuxième tour de scrutin a toujours été nécessaire. Les résultats du scrutin sont proclamés par le Conseil constitutionnel qui a également la charge de veiller à la régularité de l'élection.
[...] Dans la logique du vote sur enjeux décrit précédemment, il s'agirait non plus de voter pour une idéologie ou selon l'appartenance à un parti, mais pour protester à un moment donné contre une situation, une politique, un gouvernement donnés. Certains défendent l'hypothèse que, le 21 avril 2002, les Français ont voté massivement pour le FN afin de montrer leur désaccord avec les politiques menées classiquement par la gauche et la droite, et qui ont pu être testées pendant la période de la cohabitation. La France est souvent considérée comme une nation contestataire, où le niveau d'action politique non conventionnelle est relativement élevé. Les manifestations et les grèves, nombreuses, en sont les témoins. [...]
[...] Que s'est-il passé pour l'élection présidentielle de 2002 ? Lorsqu'on parle du 21 avril nul besoin de préciser l'évènement ou l'année, les Français savent qu'il s'agit du premier tour de l'élection présidentielle de 2002, qui a vu le passage de Jacques Chirac et de Jean-Marie Le Pen, ce qui était plus surprenant. Véritable choc, véritable surprise à l'époque, qui a eu de nombreux retentissements dans les médias et a rapidement mobilisé les foules dans la rue à travers des manifestations contre le candidat du Front National. [...]
[...] Tous les sondages publiés donnaient Chirac et Jospin vainqueurs du premier tour et la couverture médiatique portait sur les intentions de vote entre Jospin et Chirac au second tour et non plus sur les intentions de vote au premier tour. Les votes stratégiques peuvent être variés et sont motivés par la volonté que son vote compte Les différents votes stratégiques vont sont présentés sur la fiche annexe. En France, ce qui frappe c'est la nature atypique du vote stratégique : ce sont les supporters des candidats forts qui ont décidé d'appuyer stratégiquement des candidats plus faibles. [...]
[...] En 1978 les noyaux durs de l'électorat comptaient pour 61% des suffrages exprimés alors que ce n'est plus que 50% dans la période 1995-2000. Les partis ne semblent plus être considérés comme les défenseurs naturels des intérêts sociaux des électeurs. Le vote des électeurs dits instables est difficile à mesurer parce qu'il n'apparaît pas comme lié à un aspect ou à un autre de leur portrait social. Les électeurs associés au sein d'un même électorat à une élection donnée présentent désormais des choix idéologiques très hétérogènes. Comment classer ces électeurs ? [...]
[...] Le vote FN est appelé vote viril Mais ceci pourrait être en train de changer La montée en puissance des partis extrêmes Ces redéfinitions des CSP, des pratiques religieuses, des appartenances à un groupe semblent montrer que le clivage droite/gauche traditionnel ne semble plus convenir à une société en mutation et en redéfinition. Et cette impossibilité de la droite et de la gauche classique à répondre aux évolutions de la société semble être profitable aux partis extrêmes, et en particulier au Front national, comme en témoigne l'élection de 2002. L'histoire politique depuis les années 80 semble nous montrer ce problème d'un clivage gauche/droite inadapté. La gauche arrive au pouvoir en 1981, après 23 ans de domination par la droite. [...]
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