Le 5 Juillet 1974, l'âge de la majorité en France est abaissé de 21 à 18 ans. Cela ajoute au panel électoral 2.5 millions de jeunes votants. Mais le vote des jeunes faisait déjà l'objet d'une étude poussée par l'inquiétude du taux d'abstentionnisme de la tranche d'âge des moins de 30ans. Il est important de constater que dans la fin des années 70, c'est de manière générale que l'attraction par l'urne se fait de moins en moins sentir. Mais ce phénomène est relativement plus important chez les plus jeunes. Dans un contexte d'après-guerre, la société continue d'être marquée par plusieurs périodes telles que les Trente Glorieuses, la décolonisation, la guerre d'Algérie, différentes crises économiques résultant des chocs pétroliers. Le climat politique n'est pas très stable, la fin du siècle et le début du suivant connaissent trois cohabitations : Chirac-Mitterrand de 1986 à 1988 ; Balladur-Mitterrand de 1993 à 1995 ; Jospin-Chirac de 1997 à 2002.
[...] Le vote des jeunes est donc déjà spécifique comparé à celui des aînés : plus facilement tendance à aller dans les extrêmes, idéalisation du vote écolo etc. B Une affirmation politique a trouvé au sortir des socialisations primaires et secondaires La France essuie un déclin du catholicisme et de l'attachement au monde rural, la mentalité évolue et tend vers l'individualisme dans le dernier quart du XXème siècle. La jeunesse subit une transformation de ses valeurs et des modalités de son insertion sociale. [...]
[...] Les jeunes se sentent-ils moins concernés ? Et pourquoi ? Comment l'abstention est-elle utilisée par les jeunes ? On peut donc se demander en quoi existe-t-il bel et bien un vote spécifique aux jeunes malgré son fort taux d'abstention ? Dans une première partie, nous verrons ce qui fait la spécificité du vote des jeunes avant d'étudier les éventuelles raisons du déclin de la participation électorale dans la tranche d'âge étudiée. I Spécificités du vote des jeunes L'étude du vote des jeunes est difficile à définir : quelles sont les limites pour définir les jeunes ? [...]
[...] On aboutit à une jeunesse de clivages idéologiques et politiques. Sortie de la reproduction sociale (voter comme les parents), s'appuie plus sur une idée individualiste du vote, avec les valeurs inculquées à l'école et dans la famille quand même. Dès lors se met en place une fracture intra générationnelle importante liée au niveau d'étude, à l'éducation et même au genre. Par exemple on notera que les jeunes diplômés sont attachés au régime démocratique et au système représentatif, même s'ils restent critiques sur ce dernier point. [...]
[...] Et là le niveau de diplôme ne fait aucune différence : 49% avec diplôme 53% sans diplôme. Donc : prise de conscience dirigée par les affects, mais comme banalisation du vote plus d'intérêt quand il n'y a plus de danger. Conclusion : On peut donc conclure en rappelant que, certes, l'abstention des jeunes existe bien, et que c'est un électorat encore instable et en construction, cependant, la jeunesse constitue un électorat bien particulier avec un certain impact, et peut se mobiliser pour la démocratie. [...]
[...] Le sentiment de compétences politiques est en baisse. Peut-on parler d'une crise de la démocratie ? Pas vraiment : en réalité, les Français sont plutôt satisfaits du fonctionnement des institutions. En revanche, il y a une baisse dans leur confiance aux hommes politiques. La crise vient de la perception des dirigeants. On a une crise de la représentation politique et non pas une remise en cause des institutions. Avec le contexte de cohabitation, l'image du président a été banalisée. Au début c'était une situation originale, mais au bout de 3 cohabitations, c'était devenu banal. [...]
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