Cette période est celle des expériences politiques. En l'espace de 60 ans, cinq régimes se succèdent. Chacun d'entre eux, aussi éphémère soit-il, se construit en réaction au précédent, dans une tentative d'en gommer les excès. De ce fait, progressivement, les rouages institutionnels s'améliorent pour aboutir, dans les années 1870 au modèle républicain et démocratique.
Même si l'on doit parler, de 1815 à 1830 de « Restauration », un retour à l'absolutisme est devenu impossible. Louis XVIII l'a compris. Quant à la tentative de Charles X, de provoquer un « retour en arrière », elle entraîne un suicide de la monarchie. Son petit-fils le comte de Chambord obère ses chances d'accès au Trône en faisant preuve du même aveuglement.
Plusieurs éléments ont en effet profondément changé la donne politique. Le rôle des Chambres, tout d'abord. Si elles acceptent le partage du pouvoir avec le souverain ou le chef de l'Etat, elles refusent de jouer le rôle d'un « Parlement croupion », et, dans le bras de fer qui oppose les deux institutions, la victoire revient inéluctablement à l'Assemblée. Ainsi, après le coup d'Etat impérial, Napoléon III, progressivement, redonne du pouvoir aux députés pour assurer la survie du système.
Un deuxième point est d'importance : le poids du peuple. Tous ces régimes sont nés dans l'illégalité (guerre, révolutions, coup d'Etat…). Mais, pour acquérir une légitimité et espérer durer, il leur faut l'approbation des urnes.
La vie politique est incontestablement devenue une réalité. La presse, les associations, génèrent des mouvements d'opinion, et l'ensemble de la période est parcouru par des émeutes, aboutissant parfois à de véritables révolutions. Si la répression reste de mise (on n'a jamais autant fait tirer sur le peuple), la voix populaire ne peut plus être ignorée. La « vile multitude » dont parle Thiers en 1850 devient « la voix souveraine » évoquée par Gambetta en 1877. Le suffrage universel masculin, né de la Révolution de 1848, n'est ensuite plus jamais remis en question.
Le personnel politique lui-même a largement changé. Les nobles de l'ancien régime ne jouent plus qu'un rôle marginal. La bourgeoisie s'est imposée. Celle du Droit et de la Finance, surtout. Il ne s'agit pourtant pas simplement du passage d'une oligarchie à une autre. La naissance et le développement des classes moyennes amènent aussi l'émergence d'hommes nouveaux, dont les préoccupations sont tant sociales que politiques.
[...] [ ] Le peuple est solennellement convoqué [ ] pour accepter ou rejeter le plébiscite suivant : le peuple français veut le maintien de l'autorité de Louis Napoléon Bonaparte, et lui délègue les pouvoirs nécessaires pour faire une Constitution. Les grandes lignes de celle-ci sont ensuite exposées : un chef de l'Etat responsable nommé pour dix ans, dont les ministres dépendent exclusivement, un Corps législatif élu au suffrage universel, une seconde assemblée au pouvoir pondérateur, gardienne des libertés publiques et un Conseil d'Etat chargé de préparer les lois. On retrouve en gros les bases de la Constitution de l'An VIII. [...]
[...] Elle croit, de plus, que le peuple, cette sentinelle invisible est capable de résister à un coup d'Etat. D'autres, tout en répugnant de s'associer à la droite orléaniste, estiment le danger représenté par Louis Napoléon comme plus important et soutient le texte. Mais cette tendance est trop peu nombreuse, et le texte est rejeté par 403 voix contre Le coup d'Etat du 2 décembre 1851 L'opération Rubicon Louis Napoléon se prépare à faire son propre 18 brumaire S'il ne peut ignorer l'illégalité de son action, en violation de la Constitution, il estime que le mandat délivré par le peuple, par l'élection au suffrage universel, lui permet de se poser en représentant de la souveraineté nationale contre l'Assemblée. [...]
[...] Il ne peut qu'être éphémère. Sa marge de manœuvre, réduite par l'absence de majorité à la Chambre, l'oblige à mener une politique très timorée. En janvier 1840, un projet de loi visant à doter de francs le duc de Nemours (fils du roi), qui doit épouser une héritière Saxe- Cobourg, est repoussé par 226 voix contre 220 par la Chambre, sans discussion. Soult en tire les conséquences et offre sa démission. C Les ministères Thiers et Guizot 1 - Le second ministère Thiers (mars octobre 1840) La pression de la Chambre oblige Louis-Philippe à choisir Adolphe Thiers comme président du Conseil. [...]
[...] Napoléon III part lui- même en tête des troupes soutenir son allié. Les victoires de Magenta juin), qui ouvre les portes de Milan juin), et de Solferino (24 juin), amènent la signature d'un armistice entre Napoléon III et François-Joseph le 8 juillet, suivi d'un préaccord, le 12 juillet, à Villafranca. La France reçoit la Lombardie des Autrichiens, qu'elle cède immédiatement au Piémont. Les duchés d'Italie centrale sont restaurés, et une confédération de sept Etats est créée. Cet accord est décevant pour le Piémont, qui ne reçoit pas la Vénétie. [...]
[...] Les guerres ont coûté la vie à 1,5 million de personnes. S'y ajoutent les déséquilibres par âge et par sexe, conséquences classiques des conflits. Un bilan économique mitigé Sur le plan agricole, les conséquences de la Révolution et de l'Empire sont difficiles à évaluer : l'abolition des droits féodaux est un pas vers la modernité. Mais le transfert de propriété des biens nationaux s'est fait essentiellement au profit de la bourgeoisie. Les petites et moyennes exploitations aux systèmes de culture traditionnelle dominent. [...]
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