La politique est l'ensemble des médiations qui permettent à des groupes humains de vivre ensemble en inventant au-dessus de leurs relations sociales spontanées des institutions et des modèles d'action. C'est dire que la politique par nature est une praxis, une action transformatrice en évolution permanente (...)
[...] Cette dernière illustre de plus en plus le sentiment d'une marge de manœuvre contrainte. Les obligations internationales sont rendues effectives par un Etat de droit en mutation. Les Etats nations se sont construits progressivement dans le sens d'une affirmation de leurs prérogatives nationales. Mais le XXème siècle a constitué un tournant avec le renforcement des obligations internationales applicables par tout Etat de droit. La construction de l'Etat nation reposait notamment sur l'affirmation du roi souverain en son royaume à partir du XVème et XVIe siècles, formule consacrée notamment par Jean Bodin au moment où les royaumes d'Europe occidentale affirmaient leur souveraineté entre un empereur en déclin et une papauté réduite à ses attributions spirituelles. [...]
[...] L'économie va donc jouer un rôle de régulation qui en se développant va se substituer au politique. Le concept de marché tend en effet à ramener les échanges à l'équation suivante : donnez moi ce dont j'ai besoin et je vous donnerai ce dont vous avez besoin vous-même Une telle logique écarte finalement l'intérêt d'un intermédiaire. Les politiques sont inutiles ou présents exceptionnellement pour assurer des correctifs en cas de dysfonctionnement. Dans le prolongement d'Adam Smith et ses Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, paru en 1776, le paradigme du marché est ainsi le premier facteur d'élimination des politiques. [...]
[...] Elle est donc toujours indispensable au fonctionnement d'une société. La politique évolue donc. Pour autant, cette mutation nécessaire n'entraîne t elle pas un risque de dénaturation ? Les intérêts particuliers recherchent toujours un appui politique et leurs éventuelles contradictions ne peuvent être résolues que par une décision politique. Lorsque deux positions, également fondées en arguments ou intérêts, ne peuvent l'emporter, il faut bien une prise de position. Cette dernière repose alors sur une idéologie ou sur une vision mais c'est aussi tout simplement la résultante d'une procédure arrêtée en commun. [...]
[...] Cette adaptation confirme ainsi la thèse de Max Weber, qui notamment au travers de ses deux conférences prononcées en 1917 et 1919, La profession et la vocation de savant et La profession et la vocation de politique, d'une distinction entre l'éthique de conviction et l'éthique de responsabilité. Il appartient en effet au politique de trouver les marges de manœuvre utiles ou de s'en affranchir mais sans engager cette éthique. Il lui est parfois nécessaire également d'affronter des sombres temps (Bertold Brecht). [...]
[...] L'émergence croissante de l'idéologie économique a concurrencé les politiques. La société est soumise à plusieurs contraintes. A la contrainte économique et financière qui réduit souvent le politique à l'image d'un prince démuni s'ajoute une idéologie rationnelle nouvelle qui dénie au politique une quelconque possibilité d'intervention. La contrainte économique et financière constitue sans nul doute la première illustration de ce déclin du politique. La figure du politique, à travers l'image du Prince défendu par Nicolas Machiavel au XVIème siècle, a changé. [...]
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