Les modes de scrutin représentent la technique pour les élections qui permet la désignation des représentants politiques. Les organisations institutionnelles sont souvent liées au choix des modes de scrutin qui n'est jamais innocent. La classification traditionnelle consiste à définir les modes de scrutins majoritaires (SM) ainsi que la représentation proportionnelle (RP). Celle-ci est schématique car il existe également des modes de scrutins mixtes mais nous allons nous cantonner ici à décrire les différents modes de scrutins majoritaires, avec les avantages et inconvénients qu'ils présentent, ainsi que l'effet qu'ils produisent sur le système politique, pour ensuite en faire de même en ce qui concerne les modes de scrutins à représentation proportionnelle.
[...] Du point de vue des avantages, le scrutin majoritaire plurinominal de listes de parti est facile à utiliser. Il encourage les partis forts et permet aux partis de présenter une large gamme de candidats, ce qui favorise la représentation des minorités. - les inconvénients : Lorsque les électeurs accordent toutes leurs voix aux candidats d'un même parti, comme c'est souvent le cas, le système tend à exagérer tous les désavantages du SMU, particulièrement son manque de proportionnalité. Par exemple, à l'île Maurice, en 1982 et en 1995, le parti de l'opposition au Parlement antérieur a remporté tous les sièges au nouveau Parlement en recueillant seulement et des suffrages respectivement. [...]
[...] Dans un SMU, les désavantages intrinsèques pour les partis minoritaires ou de troisième place tendent à produire un parti de gauche et un parti de droite qui s'échangent le pouvoir. Les autres partis tendent aussi à disparaître, n'atteignant jamais le seuil de popularité qui leur permettrait d'obtenir le nombre de sièges au Parlement qui correspond au pourcentage de voix que l'électorat national leur accorde. De même, le SMU crée des gouvernements à parti unique. Les sièges qui reviennent au plus grand parti sous le SMU (par exemple, un parti qui remporte des sièges avec des suffrages) font que les gouvernements de coalition sont l'exception plutôt que la règle. [...]
[...] Dans le cas de sociétés renfermant plusieurs groupes ethniques ou factions régionales, le SMU encourage les partis politiques à élargir leur base, de façon à englober plusieurs éléments de la société, tout particulièrement lorsqu'il y a seulement deux partis principaux et plusieurs groupes sociaux différents. Ces partis peuvent alors présenter une vaste gamme de candidats aux élections. En Malaisie, par exemple, sous un SMU, la coalition au pouvoir est un mouvement à grande échelle, qui présente des candidats chinois dans les secteurs malais et vice versa. De plus, il a l'avantage d'exclure les partis extrémistes de la représentation parlementaire. À moins que l'appui d'un parti extrémiste minoritaire soit concentré géographiquement, il est peu probable qu'il remporte des sièges dans un scrutin majoritaire uninominal. [...]
[...] De plus, le système du SMU tend à l'exclusion des femmes du Parlement. En effet, la formule qui favorise le candidat le plus acceptable affecte également les chances d'élection des femmes, puisqu'elles auront plus de difficulté à se faire accepter comme candidates par les partis politiques traditionnellement dirigés par des hommes. À l'échelle mondiale, les résultats démontrent que les femmes sont élues moins souvent dans les systèmes majoritaires que dans des systèmes à représentation proportionnelle. L'Union interparlementaire, dans son étude intitulée Les femmes dans les parlements : 1945-1995 a constaté qu'en moyenne les femmes représentent des députés dans les démocraties utilisant le SMU, mais que cette proportion augmente à dans les pays qui utilisent une forme quelconque de représentation proportionnelle. [...]
[...] Ceux-ci profitent également de deux votes, un pour le parti et un pour leur député local. - les inconvénients : Lorsqu'il s'agit d'attribuer les sièges au Parlement, le fait que leur vote pour un député local soit beaucoup moins important que leur vote pour un parti est un élément que les électeurs ne peuvent pas toujours comprendre. Cependant, l'une des raisons pour lesquelles le SMAC est parfois considéré comme étant moins approprié qu'un système RPSL est qu'il peut donner lieu à des anomalies que l'on qualifie de votes stratégiques : - l'effet politique : Par exemple, en Nouvelle-Zélande en 1996, dans la circonscription de Wellington Central, les stratèges du Parti national ont incité les électeurs à ne pas voter pour leur candidat, parce qu'ils avaient calculé que, selon la formule d'attribution du SMAC, son élection n'accorderait au Parti national aucun siège additionnel au parlement, mais qu'il remplacerait simplement un autre député de la liste du Parti national. [...]
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