Exposé sur l'élection et le comportement électoral. Comment le vote nous a-t-il transformé en électeur et a redéfini la citoyenneté. Qu'est-ce qui justifie le recours à un procédé comme l'élection ? Présentation des technologies du vote.
[...] Lorsqu'on va voter, on exprime des opinions. Mais on peut également faire du vote un échange d'intérêts, de services. Le vote peut également être l'entretien de la cohérence de la société. Trois idéaux type de vote se mettent donc en place : le vote d'échange, le vote communautaire, le vote d'opinion. Ces trois votes n'ont pas été supplantés les uns par les autres. Ils se retrouvent tous les trois aujourd'hui. La deuxième typologie remonte à 1953 et est proposée par Léo Moulin sur la base d'une étude des votes des communautés religieuses. [...]
[...] L'élection fait que chaque vote est une unité autonome, anonyme et parfaitement interchangeable. Cela se voit dans les enquêtes effectuées sur les causes d'annulation des votes. Cela a été fait pour les élections de 1981 par un travail de dépouillement des archives. Trois critères essentiels interviennent dans l'acte de vote : l'aptitude à décliner sa préférence politique dans les termes reconnus par le droit électoral. Il s'agit déjà d'avoir cette idée qu'il faut s'exprimer selon des règles. l'aptitude culturelle et intellectuelle à répondre aux exigences impliquées par l'usage du bulletin. [...]
[...] Ce qu'on peut dire c'est qu'avant d'être un symbole démocratique, l'élection est avant tout une opération matérielle, une scénographie avec une histoire et des usages porteurs de représentations. Ce rôle de citoyen électeur ne peut pas être pensé de manière dissocié de l'agent électeur non actif. Les manières de voter sont autant de manières de se faire élire. Ce passage du bulletin écrit au bulletin secret est aussi le passage d'une forme de domination politique (celle des notables) à un marché politique ouvert. On assiste à un marché politique qui se transforme avec de nouvelles manières de conquérir des suffrages par les campagnes. [...]
[...] C'est le cas pour la constituante, les municipales, les cantonales en 1848 ainsi que les présidentielles. Il y a une forte participation électorale. Ce qui est avant tout plébiscité est l'acte de vote lui-même. Le vote est entouré de calme et de respect. A la rhétorique de la violence et de la rue se substitue celle plus rationnelle du vote. Le vote est donc en concurrence avec d'autres modes comme la révolution. La rue compte encore mais son usage évolue et il y a une transformation autour de 1848. [...]
[...] Les travaux de recherche visent à étudier l'acte de vote et les résultats c'est-à-dire la mise en forme symbolique et matérielle en tant que renseignement sur ce que voter veut dire. Le vote est une évidence intériorisée. En tant qu'analyste, il faut se défaire de l'évidence du vote. Le vote n'est qu'un moyen parmi d'autres. Dans ce chapitre, il s'agit de se demander comment le vote nous a transformé en électeur par son histoire et ses formes et a redéfini la citoyenneté. Le vote est-il un modèle universel de délibération et de décision? Le vote a du entrer en concurrence avec d'autres modes de délibération collective. [...]
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