Existe-t-il encore un clivage droite-gauche ?

Thèmes abordés

Sciences politiques, clivage droite-gauche, partis de droite, partis de gauche, famille politique, hommes politiques, parti politique

Résumé du document

La fin de la bipolarisation semble annoncée par l'émergence du FN sur la scène politique et de sa dénonciation d'un système qui serait celui de l'UMPS.
Est-ce que la surenchère électorale entendue actuellement - discours toujours plus à droite ou toujours plus à gauche - ne serait pas due au fait que l'on est parvenu à une frontière tellement ténue entre droite et gauche traditionnelles qu'il était indispensable de repolariser par des idées + extrêmes la vie politique française ? C'est ce qui ferait renaître la bipolarisation d'antan. La vraie gauche serait devenue l'extrême-gauche, et la vraie droite l'extrême-droite.
S'interroger sur la droite et la gauche, c'est s'interroger sur la vie parlementaire mais aussi sur les institutions, du fait de l'Histoire des divergences de fond entre les deux bords. On peut ainsi reposer la problématique d'une autre manière : s'il n'y a plus de frontière visible entre la droite et la gauche, est-ce que ce n'est pas le signe d'une crise politique profonde, d'une crise des partis politiques (qui recrutent moins, qui ne permettent plus aux citoyens de se reconnaître vraiment, de s'identifier et de s'engager) ? N'a-t-on pas même une crise du régime représentatif ?

Extraits

[...] Pb : Existe-t-il encore une différence entre la droite et la gauche ? Intro : La fin de la bipolarisation semble annoncée par l'émergence du FN sur la scène politique et de sa dénonciation d'un système qui serait celui de l'UMPS. Est-ce que la surenchère électorale entendue actuellement - discours toujours plus à droite ou toujours plus à gauche - ne serait pas due au fait que l'on est parvenu à une frontière tellement ténue entre droite et gauche traditionnelles qu'il était indispensable de repolariser par des idées + extrêmes la vie politique française ? [...]

[...] Le gaullisme pourrait être considéré comme une synthèse de la gauche et de la droite. Ex : André Malraux "invente" le ministère de la Culture et souhaite démocratiser la culture > la mettre à la portée du peuple, et non plus seulement d'une élite bourgeoise . Malraux incarnait d'ailleurs à lui seul toute cette ambiguïté droite-gauche car il avait été capable de combattre aux côtés des républicains espagnols, tout en étant par la suite l'orchestrateur des grandes messes du RPF (Rassemblement du peuple français, créé en 1947 par CDG). [...]

[...] Conclu : Derrière cette réflexion sur un clivage droite-gauche persistant se dessine en réalité une véritable crise institutionnelle. Bibliographie : Le siècle des intellectuels parce qu'à travers des exemples comme la naissance du Comité de vigilance contre le fascisme en 1934 (suite au 6 février 1934), Michel Winock analyse les clivages droite-gauche. Il démarre avec l'Affaire Dreyfus. La gauche au pouvoir, l'héritage du Front Populaire : Michel Winock essaie d'expliquer en quoi consiste un gouvernement dirigé par la gauche. Il relève la fonction tribunitienne qu'a pu avoir pendant longtemps la gauche (ie le fait de refuser d'accéder aux responsabilités mais de dénoncer une politique, donc le fait d'avoir la critique facile et de pouvoir se dédouaner des conséquences). [...]

[...] A cet égard, il y a bien une permanence de l'arbitrage souhaité par la gauche entre temps de loisirs et temps de travail. Exemple : politique de l'éducation et politique culturelle. Jean Zay. Jack Lang. Nouveau de ce mandat électoral là : le budget de la culture a été amputé mais celui de l'EN a au contraire été rehaussé (pour une part moindre : recherche et enseignement supérieur). On s'aperçoit donc qu'il y a une certaine constance sur certains sujets. [...]

[...] L'affrontement politique d'aujourd'hui n'est plus celui de la Révolution française. A noter : il n'y a pas vraiment de centre-gauche en France. Le Modem et l'UDI sont plutôt de centre-droite. NB : la distinction gauche-droite est une spécificité française, car elle est héritée de la Révolution française > certes, d'autres pays ont aussi des partis plutôt de droite ou plutôt de gauche, mais le clivage ne se pose pas en ces termes. Jamais. [...]