Les élections européennes renvoient à l'heure actuelle à l'élection du Parlement européen. En 1979, les citoyens européens élisent pour la première fois directement ce Parlement pour 5 ans. L'article 39 du chapitre V de la Charte des droits fondamentaux de l'UE précise que « les membres du Parlement européen sont élus au suffrage universel direct, libre et secret ». Cependant, les systèmes électoraux varient d'un Etat à l'autre : date de l'élection, le nombre de circonscriptions (une seule ou plusieurs comme en France, en Irlande, en Allemagne, en Belgique, au Royaume Uni), l'application de la proportionnelle (existence d'un seuil minimal, pratique du panachage des listes ou vote préférentiel, pratique des listes bloquées), le cumul des mandats (depuis 2004, les parlementaires nationaux ne peuvent plus être eurodéputés sauf pour le RU et l'Irlande), les conditions de vote et d'éligibilité, la promotion de la parité.
Avec l'élargissement de l'UE à 25 en 2004, il y a au total 732 eurodéputés. Le nombre de sièges par Etat au Parlement a été modifié en fonction de son poids démographique. Les pays représentants plus de 7% des sièges sont l'Allemagne (99), la France, l'Italie, le RU (respectivement 78), l'Espagne et la Pologne (respectivement 54), alors que Malte, le Luxembourg, l'Estonie et Chypre représentent moins d'1%.
Le phénomène principal de ces élections est l'abstention qui augmente: en 1979 elle est de 37%, en 2004 elle s'élève à 54.4%. Cette hausse parait d'autant plus paradoxale que les pouvoirs du Parlement se sont accrus ; outre le fait d'adopter des résolutions, d'assurer le contrôle démocratique et de constituer des commissions d'enquête, celui-ci dispose d'un pouvoir de codécision avec le Conseil pour le budget et le pouvoir d'investir et de renverser la Commission Européenne. Aussi, il est nécessaire de s'interroger sur les raisons de ce déficit de participation pour comprendre plus largement les enjeux de l'UE et son devenir.
[...] La révolution silencieuse de Ronald Inglehart). Cependant, cette compréhension n'efface pas les anciennes lignes de clivages. insuffisance des variables explicatives individuelles générales, de la compétence politique : l'attitude favorable ou défavorable à l'UE n'influe pas vraiment sur la participation l'attitude élitaire ne se vérifie pas dans la participation Une mauvaise connaissance du fonctionnement institutionnel de l'UE jouerait sur l'intérêt porté aux élections européennes (exemple du budget européen : en 1999, 1\4 des enquêtés pensent qu'il sert à payer les infrastructures et le personnel européen alors qu'en réalité 42% du budget est consacré à la PAC). [...]
[...] Aussi, il est nécessaire de s'interroger sur les raisons de ce déficit de participation pour comprendre plus largement les enjeux de l'UE et son devenir. Cependant, il convient de ne pas généraliser. On parle d'élections européennes au pluriel ; en effet, les résultats parfois similaires entre Etats cachent des réalités souvent différentes. Les logiques de l'élection sont propres à chaque Etat même si certains éléments sont récurrents. Aussi, dans quelle mesure peut- on envisager les élections européennes dans une grille d'analyse commune à tous les Etats- membres ? [...]
[...] Peut-on distinguer une spécificité aux élections européennes? L'apparition des nouveaux Etats pose d'autant plus cette question que ce sont dans ces pays qu'on enregistre le plus fort taux d'abstention. Et cette question est d'autant plus importante qu'elle renvoie à la légitimité du Parlement et par là- même au mode de fonctionnement, au système d'organisation de l'UE. Nous analyserons les grandes tendances, sans prétendre toutefois à l'homogénéité des phénomènes en Europe. La participation aux élections européennes procèdent en partie des mêmes logiques que la participation électorale en général Chiffres de la participation Elections de juin 2004 : participation moyenne : - Taux de participation les plus élevés : Belgique ( 90.8 Luxembourg Malte ( 82.4 Italie ( 73.1 Chypre ( 71.2 Nb : le vote est obligatoire dans certains pays (Luxembourg, Belgique, Grèce) - Taux de participation les plus faibles chez les nouveaux adhérents: Slovaquie Pologne ( 20.9 Estonie République Tchèque ( 28.3 Slovénie ( 28.3 Comment expliquer ces écarts ? [...]
[...] Le groupe européen Union pour l'Europe des Nations (UEN) rassemble des eurosceptiques, des souverainistes, mais ne forme pas un groupe au sens politique du terme (regroupement pour des raisons techniques : temps de parole au Parlement Par ailleurs, il n'y a pas de regroupement pour les partis populistes, ou d'extrême droite, alors qu'il y a a priori plus d'unité idéologique (volonté de sortir de l'Union). III\ Vers une compréhension commune de l'UE : clé de la participation ? Le rôle de l'information : effet de mobilisation. Les médias ont plus un effet d'activation et de renforcement sur les opinions qu'un effet de persuasion ou de conversion Les élections de juin 2004 marquent un basculement à droite du Parlement avec 279 sièges pour le Parti Populaire Européen et les Européens Démocrates (EPP-ED) et 199 pour le Parti Socialiste Européen (PES). [...]
[...] Mais ces questions sont communes à tous les pays. Les partis politiques ne contribuent pas à l'émergence d'enjeux communs; par exemple sont présentés à l'élection européenne des candidats qui n'ont pas été élus dans le pays, les campagnes électorales des partis nationaux pour les européennes sont limitées. Par exemple, le Parti socialiste européen (PSE) créé en 1992 a une visibilité très faible et n'attire pas l'attention des médias ; à cela, il faut ajouter des causes internes : le Congrès de Milan du 1er mars 1999 n'entraîne pas un engagement concret mais s'appuie sur un programme minimaliste : il y a une base consensuelle mais elle est fragile même s'il y a une convergence idéologique croissante. [...]
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