L'élection présidentielle de 1965

Résumé du document

L'élection présidentielle de 1965 est la première élection au suffrage universel d'un Président de la République, qui fait l'objet d'un double récit. On souligne son impact en ce qui concerne la présidentialisation du régime, et on parle du rôle des médias et de la communication politique dans la vie politique française. Le Général de Gaulle, actuel Président à l'époque, refuse de s'engager dans la campagne électorale, refuse de se mettre à côté des autres compétiteurs.

La campagne va, du coup, révéler, donner un visage à des opposants au Général de Gaulle, opposants qui étaient jusqu'alors peu visibles, en particulier à la télévision. Les opposants les plus en vue sont Jean Lecanuet et François Mitterrand. C'est Lecanuet qui a eu recours à un conseiller en communication. L'histoire se prolonge par le fait que le Général de Gualle ne l'emporte pas dès le premier tour. Ce ballottage est une surprise, car on pensait que le Général se ferait réélire sans difficulté, mais il avait été prévu par les instituts de sondage, que les médias et les observateurs de la vie politique française n'avaient pas voulu croire.

Extraits

[...] L'espace est libéré pour la critique ou la défense du Général DE GAULLE. On va découvrir MITTERRAND et LECANUET, qui vont pouvoir utiliser les arguments de la jeunesse comparativement au Général (argument que reprendra VGE). Rôle des sondages d'opinion qui prétendent suivre les effets de la campagne (cf. les résultats de sondage dans le cours intégral). En octobre, le Général DE GAULLE est crédité de 66% des intentions de vote pour MITTERRAND pour LECANUET). Début décembre, à quelques jours de l'élection : DE GAULLE à MITTERRAND à LECANUET à 20%. [...]

[...] Tout ceci se met en place avant la présidentielle 1965. Au premier tour, il n'y a que l'IFOP qui annonce un ballottage. Le jour de l'élection, on a des résultats qui sont très proches de la réalité (pour DE GAULLE), alors que les Renseignements Généraux annoncent la réélection de DE GAULLE dès le premier tour. Les résultats réels montrent que l'IFOP a bien anticipé, et ceci le crédibilisera, ainsi qu'à travers lui, toute la stratégie des sondages d'opinion. Croyance en la qualité des sondages et leur utilité. [...]

[...] Mais l'innovation principale qui va nous intéresser concerne le jeu politique. Deux changements : l'un concernant les sondages d'opinion, l'autre sur la communication politique. A. L'adoption tardive des sondages d'opinion Loïc BLONDIAU (nom à reprendre) a travaillé sur les techniques, les questions, l'implantation des sondages d'opinion en France. La France est plutôt un pays résistant à cette technique, puis qui va se convertir à ces sondages Les résistances françaises aux sondages d'opinion Résistance par rapport à l'acceptation de cette technique aux Etats-Unis : le sondage va prendre une dimension professionnelle (Georges GALLUP), création de baromètres (Fortune). [...]

[...] On souligne son impact en ce qui concerne la présidentialisation du régime (cf. les cours de Droit Constitutionnel). Deuxième récit, à propos du rôle des médias et de la communication politique dans la vie politique française. Le Général DE GAULLE, actuel Président à l'époque, refuse de s'engager dans la campagne électorale, refuse de se mettre à côté des autres compétiteurs. La campagne va, du coup, révéler, donner un visage à des opposants au Général DE GAULLE, opposants qui étaient jusqu'alors peu visibles, en particulier à la télévision Opposants les plus en vue : Jean LECANUET, François MITTERRAND. [...]

[...] Les premières tentatives n'ont pas réussi, et pourtant elles ont existé. Centre d'Etude de l'Opinion publique, créé en 1938, qui a le soutien de G. GALLUP. Création de l'IFOP en 1938 par Jean STOETZEL également (ne publie pas ses résultats, il teste sa méthode, fait des enquêtes universitaires, pas de grosse couverture médiatique, la presse de l'époque n'est pas intéressée par cette technique, avec la justification suivante : les Français sont individualistes Les réticents disent que le sondage ne doit pas se substituer à la démocratie, à l'élection. [...]