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Le document est une prise de notes d'une conférence donnée par le politologue Alain Duhamel, membre de l'académie des sciences morales et politiques, sur la crise de la démocratie française.
[...] changement de systèmes de partis en France : fondé sur les gauches et les droites multiples Ajrd les partis structurants sont en piteuse état, et le système politique est éclaté. - question sur la « tyrannie de la majorité », de Tocqueville : Lorsqu'il y a une majorité forte à moment donné, il y a une omnipotence de la majorité, et une crise pour la minorité. Quand cela se passe bien, il y a une alternance, et lorsque ça se passe mal, cela peut aboutir à une crise de régime par exemple (réponse historique qu'on a observé plusieurs fois). [...]
[...] » - ajrd, la situation est de nouveau inquiétante car il y a une sorte de fatigue/désarroi/mélancolie démocratique (ce n'est pas une période banale selon le politologue) crise de la participation - à la fois des citoyens et des partis - ajrd il y a une progression de l'abstention dans tous les domaines, ce phénomène est très observé chez les 18-35 ans (tranche d'âge qui vote le moins) - pour les législatives, en 1974 taux d'abstention de de nos jours, il est de 26% et ne cesse d'augmenter - les raisons sont que depuis une douzaine d'années on est entré dans une période de chaos économique, depuis la fin des trente glorieuses, on est dans une crise perpétuelle, qui éloigne des élections - les grands partis eux-mêmes sont en crise : gaulliste, communiste et socialiste ajrd il y a une très profonde incertitude autour des partis - les syndicats français sont eux aussi en crise le nombre de syndiqués en France est inférieur à 10% (environ crise de participation française avec une forme de désenchantement, et une montée de l'individualisme, notamment au travail cet individualisme a été accentué et accéléré par la crise du covid (un tiers de la population a eu des difficultés à vivre pendant cette période) baisse de la représentation - beaucoup moins d'hommes politiques (cela est frappant quand on regarde les nouveaux élus) - on ne cesse de baisser quand on compare une génération à une autre, et selon Duhamel, ce n'est pas un hasard - en effet, les hommes politiques sont considérés comme de grands privilégiés, et ont beaucoup de moins de pouvoir qu'avant - leur marge de manœuvre est réduite, et leur pouvoir réel individué - le regard des citoyens est lui aussi devenu plus exigeant vis-à-vis des hommes politiques - de plus il y a une judiciarisation de la vie politique - de nos jours, qu'ils soient impopulaires ou pas, efficaces ou pas, ils sont en permanence exposés à des poursuites judiciaires (pour des décisions qu'ils ont pris dans le cadre de leurs fonctions : ce qui n'encourage pas à s'engager en tant qu'homme politique) - il y a donc une baisse du nbr d'hommes politiques - le lien social entre les politiques et les citoyens est en train de diminuer - on observe également un reflux des autorités dans tous les domaines Ex : autorités religieuses, autorité des enseignants (où comme chez les politiques problème de recrutement et une envie de changer de profession) - phénomène globale, qui se produit aussi dans le monde occidental, mais qui est accentué et plus rapide en France - cela est souvent le cas en France, avec par exemple, le phénomène de mai 1968 - ajrd en France, comme dans les autres pays, il y a un désengagement des citoyens, cependant encore une fois, il est plus fort en France Une crise de la synthèse républicaine - accepter les mœurs et les règles au sein de de la société - l'égalité (chose très importante en France), est un sentiment qui suscite ajrd un profond sentiment d'insatisfaction : on observe des progrès, notamment avec les droits des femmes, mais ces progrès sont trop lents et insuffisants - au niveau des autorités, il y a pb très marqué en France, celui de la division, qui l'a toujours été depuis le Moyen-Age - comme le dit Jule César dans la Guerre des Gaules, les Gaulois sont un peuple courageux, mais divisé, ce qui les rend inefficace - ajrd, la France est un pays diviser selon les frontières politiques - la part de ceux qui sont antisystèmes ou extrêmes est très élevé, ils représentent un pourcentage qui n'a jamais été atteint dans notre histoire - 3 gros blocs politiques : La NUPES (réunit sous Mélenchon) : environ un tiers des Français Les partis réunis sous Le Pen : un autre tiers des Français Le bloc du centre (assez fragile) : le dernier tiers - il s'agit là d'une situation de division comme on ne l'a jamais connu, alors que le système est prévu pour faire émerger une majorité - le système vacille car il y a des fractures au sein de la société - un nouveau facteur qui accentue cette fracture est le clivage entre les non-diplômés et les diplômés, pendant des décennies, il y a eu des emplois plus ou moins qualifiés, mais maintenant c'est devenu un enfermement à vie - le niveau de diplôme a tendance à créer des groupes sociaux homogènes fermés - pour une partie importante de la population, la seule perspective qu'ils ont est que leur vie sera toujours la même, sans possibilité d'amélioration (comme avec une promotion par exemple) - de plus les enfants n'auront pas forcément la chance de profiter du phénomène de promotion/ascension sociale, qui est aujourd'hui très lente - période difficile avec les circonstances (l'économie mondiale, la situation militaire ) - ce qui se passe aujourd'hui est préoccupant, surtout en matière de démocratie - ce problème n'est pas uniquement français, mais particulièrement français - les partis populistes ont une taille importante, notamment en France, ce qui est inquiétant - ajrd, on assiste à un renouvellement des formes de la participation, à travers internet, les informations continues, etc - des communautés se développent, et il y a de plus en plus de consultations des citoyens - cette forme nouvelle de participation est en recherche en raison de facteurs nouveaux - les thèmes de débats ont beaucoup changé par rapport à il y a 10 ans - ajrd, on parle beaucoup d'écologie et de l'égalité homme-femme par exemple -la France malgré ses divisions, a une forme d'identité et de cohésion, et surtout existe dans le monde/sur la scène international la démocratie française est en difficulté, les institutions françaises sont remises en cause parle les populistes (extrême gauche ou extrême droite) accord sur des espérances communes qui s'est fissuré ajrd Partie sur les questions des élèves et les réponses d'Alain Duhamel (questions prises en note, donc généralement abrégées, avec seulement l'idée principale) - question sur la prise en compte du vote blanc, afin d'encourager les Français à aller voter : c'est une question qui se pose depuis longtemps (la question du vote blanc) en effet il n'y a pas de comptabilisation de ces derniers il y aura l'année prochaine une commission, pour discuter de l'évolution des institutions et des modes de scrutin (où la question du vote blanc sera sûrement abordée) - Faut-il rendre le vote obligatoire en France ? Le vote est déjà obligatoire dans certains pays comme la Belgique et l'Australie. Alain Duhamel exprime un certain scepticisme sur le côté obligatoire que prendrait le vote et pense que les Français sont assez « allergiques » aux formes de contraintes, et que par conséquent, cela ne serait pas forcément bien reçu. - Serait-il plus démocratique de placer les élections législatives avant les élections présidentielles, afin que les présidentielles n'influencent pas les législatives ? [...]
[...] La participation des autres démocraties, notamment la participation citoyenne, peut prendre la forme : d'un intérêt pour les informations, d'une évaluation de la justification de l'aide donnée à l'Ukraine, et la question de la poursuivre ou pas. - La démocratie est-elle le meilleur système ? La démocratie à sa place dans n'importe quel pays, et elle y est souhaitable, pour qu'il y ait égalité entre les populations. Cependant tous les pays ne peuvent pas exprimer ce désir de démocratie. - question sur les débats politiques, et les politiques qui tentent d'avoir toujours raison, notamment en se coupant la parole : Avoir toujours raison est illusoire. [...]
[...] - Forcer le vote irait-il à l'encontre de la démocratie ? La plupart des gens ne votent pas par ignorance, par inintérêt, ou par mécontentement. Comme il l'a dit précédemment, il ne pense pas que les Français accueilleraient cette contrainte, mais cela n'irait pas à l'encontre de la démocratie. - Les démocraties sont-elles en danger à cause des guerres ? Dans les pays en guerre, il y a une participation générale, de la population à la fois militaire et civile (tout le monde participe dans une guerre). [...]
[...] - L'abstention aujourd'hui délégitime-t-elle le résultat du vote ? Le vote reste légitime, il n'est pas illégitime : il reste légitime pour ceux qui ont participé (cependant il a forcément moins de légitimité). - Pensez-vous que l'âge de vote devrait passer à 16 ans ? Selon Alain Duhamel, cela est assez contradictoire puisque la tranche de population qui vote le moins est celle des jeunes de moins de 35 ans. Cette revendication gagnerait en crédit si la participation était plus importante chez les plus jeunes. [...]
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