Est-ce que la politique est sous l'emprise des médias ? Est-ce que les électeurs sont sous l'emprise des médias ? Ou est-ce les politiques sous l'emprise des médias ?
On a tendance à surestimer le pouvoir des médias pour plusieurs raisons :
•Les hommes politiques eux-mêmes se servent de cet argument (ex : François Bayrou contre les médias en 2007).
•Les conseillers politiques en communication se servent de cet argument média.
•C'est une imagerie populaire.
Il existe une influence, mais cela ne veut pas dire que nous sommes manipulés. On assiste aujourd'hui à une nouvelle configuration politique. La télévision est la nouvelle agora. Les grands moments de la politique sont des moments télévisés, ce qui va influencer la politique elle-même.
[...] C'est la nécessité de se démarquer, sur au moins un point, de ses concurrents. C'est pour cela que les hommes politiques représentent chacun un archétype. Il faut savoir faire des ses défauts, des qualités La sécurité maximale. Il ne faut prendre aucun risque. Ils sont tous habillés pareil, dans les mêmes décors etc. Il ne faut pas trop anticiper les campagnes des concurrents. Sinon les effets négatifs sont très forts. Ces règles là sont difficiles : comment faire différent sans prendre de risque ? Comment me changer tout en restant le même ? [...]
[...] Bernard Kouchner disait qu'aujourd'hui on assiste à la loi du "tapage médiatique". Le but est d'attirer l'attention des caméras en privilégiant des actions à haute teneur visuelle (cf. des actions médiagéniques). On le recherche à tel point qu'au final on élude les vrais problèmes politiques. En réalité il s'agit de privilégier les effets d'annonce teasing = "je vais agir" = "je fais croire que j'agis") et les effets d'emballages habiller les mesures prises pour leur donner de la visibilité et les faire comprendre par tout le monde). [...]
[...] Ces deux influences ont trois vecteurs principaux : Mise en agenda des événements (mise en visibilité de certains faits, de certaines personnalités et de certains événements) (définition de l'ordre du jour) Le premier des pouvoirs des médias est de choisir l'ordre des priorités (qui est important et qui ne l'est pas). Les médias ne nous disent pas ce qu'il faut penser mais ce à quoi il faut penser. L'idée c'est d'attirer l'attention du public (cf. audimat) sur certains thèmes, sur certains individus et de hiérarchiser les problèmes publics. Les effets de cadrage. [...]
[...] La théatralisation Marlène Coulomb-Gully a fait une étude sur la rhétorique à la télévision en 1995 à partir des séquences du journal télévisé du 20h. Plusieurs conclusions : L'esthétique à la télévision dans les discours politiques. Les hommes politiques se sont formatés pour passer à la télévision. Toutes les campagnes électorales sont construites comme des récits de contes de fées (un manque à combler, une série d'épreuves, le dénouement, la révélation du héros). Tous les candidats vont s'inscrire dans un rituel télévisé extrêmement balisé (ex : déclaration de candidature doit être un moment ritualisé). [...]
[...] Il existe une imprévisibilité des événements politiques. En politique la sanction est relativement immédiate : lorsqu'un homme politique échoue à une campagne électorale il ne peut revenir (sauf si il s'agit d'une campagne de notoriété, et que vous étiez donné perdant). Les quatre règles générales de conduite du marketing politique. Ces règles s'appliquent à toutes les étapes de la campagne et à tous les médias La cohérence. Un homme politique ne peut communiquer sans être cohérent. Il doit être en accord entre le fond et la forme. [...]
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