L'ouverture politique annoncée par le président De Klerk suivait effectivement son cours, malgré les soubresauts observés dans le pays.
La volonté aidant, les différentes parties sont tant bien que mal arrivées à des résultats assez probants. Cependant, cette envie d'aller de l'avant n'était pas du goût de tous, particulièrement des traditionnels conservateurs de l'extrême droite. Aussi, exige-t-il la consultation de l'électorat blanc sur l'opportunité des négociations entamées par le gouvernement avec la communauté noire.
Acceptant ce challenge, De Klerk décide alors la convocation d'un référendum le 17 mars 1992 lequel débouche sur l'organisation des premières élections libres, transparentes et multiraciales de l'Afrique du Sud.
Lorsque le président De KLERK lors de son discours du 18 mars 1992 au Cap relevait que « la porte est définitivement fermée à l'apartheid », il avait bien raison de le dire dans la mesure où ceux à qui longtemps a profité ce système discriminatoire venaient de dire "oui" aux réformes constitutionnelles.
[...] Ainsi, après s'être entendus sur les principes de base de celle-ci, les protagonistes décident de la soumettre au parlement pour son adoption. Cependant, lors de cette session plénière, le projet de loi constitutionnel fait l'objet de nombreux amendements de la part des extrémistes. En fait remarquons que certains partis comme l'IFP se sont depuis toujours prononcés pour un Etat limité au simple rôle de garant juridique et moral, laissant aux individus, ainsi qu'aux régions, aux groupes professionnels, une large autonomie de décision. [...]
[...] Egalement, l'attitude négative de ces alliés conduit le général VILJOEN à quitter quelques mois plus tard cette alliance pour créer le Freedom Front (Vryheidsfront) et à présenter une liste aux élections de 1994. Alors rapidement, l'alliance se désagrège. Mais le CP et une myriade de groupuscules d'extrême droite, dont le plus en vue était l'AWB, pratiquèrent jusqu'au bout la politique "de la chaise vide" et certains même se lancèrent dans des actions terroristes dignes de véritables désespérés. Mais celles-ci ne pourront empêcher l'organisation des premières élections multiraciales d'Afrique du Sud. [...]
[...] Ainsi après plusieurs rencontres entre les deux principales parties des pourparlers (l'ANC et le gouvernement), elles décident le 05 mars 1993 de rouvrir la voie des négociations multipartites. Ce forum multipartite regroupe cette fois-ci 26 organisations du monde politique. Aux 19 premiers partis déjà présents dans les deux sessions de la CODESA s'ajoutent les représentants de l'Afrikaner Volkasanie du Conservative Party de l'administration du Kwazulu, du PAC et des leaders traditionnels des provinces noires (Bantoustans). Mais les pourparlers venaient tout juste de reprendre leur cours quand un événement, et non des moindres, vint quelque peu troubler cette atmosphère déjà indécise. [...]
[...] Celui-ci inquiet de cette opposition grandissante ainsi que des fâcheuses conséquences qui pourraient en découler demande l'organisation le 17 mars 1992 d'un référendum à l'intension des seuls blancs afin de plébisciter ou non la poursuite des négociations avec les communautés noires. Lors de la campagne de ce référendum, l'Etat sud- africain ne lésinera pas sur les moyens médiatiques dans le but de diffuser massivement la propagande. Aussi, le message véhiculé était on ne peut plus clair : «c'est oui ou le chaos Cependant du côté des partisans du les moyens étaient maigres. Des tracts, bien souvent de facture artisanale, étaient distribués dans la rue. Dès lors, les résultats étaient à l'image de cette disproportionalité. [...]
[...] Sans doute il se pourrait que les membres de l'extrême droite aient vu dans l'attitude de l'ANC une manière de les convaincre à prendre part au processus démocratique sans vouloir s'engager à trouver une suite favorable à leur revendication. Comme on se l'aperçoit, les volontés au sein de la freedom party étaient partagées. Tandis que certains revendiquaient pour un réaménagement du système constitutionnel, d'autre part contre réclamait un territoire à eux seuls où ils seraient les maîtres d'où la complexité de cette alliance. Dès lors que les seuls points de ralliement de ces positions étaient le refus catégorique des élections, mais aussi l'attachement au fédéralisme, les chances pour la FA de subsister au temps étaient très minces. [...]
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