Lorsque la gauche moderne se remémore le Front populaire, elle évoque systématiquement un idéal démocratique avec de grandes mesures telles que l'apparition des 40 heures de travail par semaine ou les 2 semaines de congés payés qui sont apparues pour la première fois dans le paysage français. Mais le Front populaire, s'il a permis une grande victoire sociale à ces premières heures, a connu à terme une expérience mitigée.
Parmi les éléments qui ont conduit à l'échec du Front populaire, l'opposition a joué un rôle majeur en se montrant très féroce envers le gouvernement Blum. À un mois de la chute du Front populaire, le 21 juin 1937, la droite fait bloc pour faire tomber le gouvernement, le sentant au bord du gouffre.
Parmi cette opposition, Pierre-Étienne Flandin va se porter en leader pour dénoncer la politique actuel du pays, tenter de faire réagir une partie de la population et à terme parvenir à faire tomber le gouvernement. C'est ce qu'il va développer notamment dans son discours au congrès régional de l'Alliance démocratique tenu à Lyon le 23 mai 1937 dont nous avons ici un extrait.
[...] On en vient donc à la deuxième prévision qu'expose Pierre Etienne Flandin : (l25) La dévaluation monétaire La fuite des capitaux a mis à mal la banque de France et entrainé une situation économique compliquée. Alors que conformément à la volonté des radicaux, Blum ne toucherait pas à la monnaie, il fut tout de même contraint de dévaluer le franc en septembre 1936. Mais une nouvelle fois cette mesure se révéla insuffisante étant prise trop tard. Blum changea de position aussi vis-à-vis du milieu d'affaires auprès de qui il essaya de regagner la confiance en annonçant une pause dans les réformes, sans succès, voir pire puisqu' aussi bien ce milieu d'affaires, que l'opposition et même les radicaux et communistes virent cette action comme un aveu d'impuissance. [...]
[...] L'échec de la politique du Front populaire Pierre-Etienne Flandin évoque 3 périodes durant le gouvernement qu'il juge comme 3 échecs à terme. (l12) Sortir de la crise économique était un objectif fondamental du Front populaire. Si elles ont attiré la satisfaction durant l'été 1936, les mesures du gouvernement Blum vont se montrer à terme comme un véritable échec. Les décisions du gouvernement vont être à l'origine d'un double phénomène qui va conduire à l'échec de la politique gouvernementale. Tout d'abord la position du milieu patronale et du milieu des affaires en générale qui va se montrer hostile à l'égard du pouvoir et ensuite les mesures prises pour relancer le pays qui vont avoir un contre-effet des plus négatifs. [...]
[...] Dans la finalité Flandin veut parvenir à la chute du Front populaire. III Les classes moyennes en pleine tourmente La situation difficile d'une classe prédominante dans la société française La classe moyenne (l60) est celle qui depuis le début de la grande dépression connait la situation économique la plus compliquée, plus encore que la classe ouvrière. Les socialistes voient cette classe intermédiaire comme promise à la disparition. Erreur grave puisque cette frange de la population représente un poids démographique non négligeable. [...]
[...] Il faut savoir aussi que la classe moyenne constitue la majorité de l'électorat du parti radical. Ce même parti radical occupe une place déterminante à l'intérieur du Front populaire. En effet à la chambre des députés si on exclut le parti radical, le poids de la gauche représente 228 sièges, soit l'équivalent du poids de la droite. De ce fait, la majorité du Front populaire dépend précisément des voix du parti radical. Ajouté à cela que même si le parti radical est présent au gouvernement son poids est moindre par rapport aux socialistes. [...]
[...] Par son discours, le président de l'alliance démocratique a mis en avant une stratégie très simple pour tenter de faire tomber le Front populaire. La solution qu'il a développée implicitement est de faire se retourner les classes moyennes contre le gouvernement car c'est avant tout elle qui représente l'électorat du parti radical. Ces mêmes radicaux qui depuis le début du printemps organisent des manifestations d'hostilité contre le Front populaire dans le sud-ouest de la France. Même Edouard Daladier, chef du parti radical, ministre de la Défense et vice-président du conseil commence à se poser des questions. [...]
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