La sociologie électorale traditionnelle de Lazarsfeld ou de Butler et Stokes a mis en évidence l'existence de deux variables lourdes dans la détermination du comportement électoral : « la classe sociale et la religion ». Toutefois, la perte de vitesse de la religion et le passage de la société industrielle à une société postindustrielle conduisent à relativiser l'importance du facteur de classe et du facteur de religion avec l'émergence d'électeurs « mieux informés, plus politisés […], moins dépendants des partis politiques ». Nous serions passés d'un « vote sur clivage » à un « vote sur enjeux ».
Observer les comportements électoraux en fonction du degré d'activité est assez difficile puisque le travail partiel regroupe des parcours très différents : on y trouve des femmes qui travaillent moins par choix ou des jeunes qui, faute de mieux, se contentent d'un emploi à temps partiel.
[...] De plus, ce groupe se caractérise par une contradiction entre un capital scolaire élevé et un niveau de rémunération sociale relativement bas ce qui les conduit à se tourner vers des groupes contre l'ordre social établi. Pour continuer sur l'exemple des enseignants, de manière générale, on observe un flux vers la gauche en 1988 puis un reflux vers la droite modérée en 1995 Cependant, ce sont les enseignants et les étudiants qui sont restés le plus fidèles à la gauche. [...]
[...] Quel que soit le groupe socioprofessionnel, ils votent beaucoup plus souvent pour le Front national, l'écart étant d'autant plus important que l'on descend dans la hiérarchie sociale On observe ici les effets de la crise économique et de la croissance du chômage qui engendre un vote protestataire Sexe, âge et niveau d'études Les hommes et les femmes ne se distinguent plus gère en termes d'orientation politique, bien que les femmes votent moins pour le Front national que les hommes. L'âge n'est pas non plus une variable très importante, tout comme le niveau d'études, à deux exceptions notables. Lionel Jospin a fait son meilleur score parmi les personnes ayant fait des études supérieures et, à contrario, on note une relation négative presque linéaire entre niveau d'études et vote Le Pen. La religion et le statut social restent les principaux déterminants du vote pour la gauche comme pour la droite modérée. [...]
[...] Tout comme le vote de gauche, la propension à voter pour l'extrême-droite s'élève avec le nombre d'attributs ouvriers Cela s'explique par un certain désarroi d'une classe ouvrière particulièrement touchée par les restructurations industrielles et par la crise Ces changements induisent un isolement et une précarisation des ouvriers qui, du coup, se désolidarisent et sont plus réceptifs au discours lepéniste. On observe la même trajectoire chez les employés. Le rejet de la gauche par les indépendants s'est accentué au cours de la période étudiée, du fait de leur attachement aux valeurs de libre entreprise et d'initiative individuelle défendues par la droite. [...]
[...] - L'appartenance au secteur public ou privé. - Le rapport au travail, le fait d'avoir un emploi stable ou non. La catégorie socioprofessionnelle A noter tout d'abord que les agriculteurs cumulent les facteurs qui font obstacle à la pénétration des idées du FN : une forte pratique religieuse, une relation privilégiée avec le mouvement gaulliste, un encadrement syndical actif Ce sont chez les cadres que les clivages sont les plus nombreux. Par exemple, plus des deux-tiers des professions intellectuelles ( professeurs, instituteurs, professions de l'information et des arts ) déclarent voter à gauche ( meilleurs scores pour Lionel Jospin et la candidate écologiste seulement pour l'extrême-droite. [...]
[...] De plus, l'accumulation d'attributs d'appartenance au secteur public augmente sensiblement la probabilité de vote de gauche Travail et emploi Quel que soit le groupe socioprofessionnel, le vote en faveur du FN est toujours plus élevé chez les actifs que chez les non-actifs Toutefois, en dehors de cette différence principalement due à l'âge ( les personnes âgées votent plus pour l'extrême-droite que le reste de la population les différences sont très faibles. Observer les comportements électoraux en fonction du degré d'activité est assez difficile puisque le travail partiel regroupe des parcours très différents : on y trouve des femmes qui travaillent moins par choix ou des jeunes qui, faute de mieux, se contentent d'un emploi à temps-partiel. On observe d'ailleurs que l'orientation politique de ceux qui exercent leur activité à temps partiel n'est pas identique selon les groupes sociaux Toutefois, concernant les chômeurs, les différences sont flagrantes. [...]
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