Franklin Delano Roosevelt, cousin de l'ancien président républicain Théodore Roosevelt, reçoit l'investiture du parti démocrate en juillet 1932. En novembre 1932, Roosevelt est élu avec 57,4% des suffrages face à Hoover, 42 des 48 Etats lui ayant accordé la majorité.
1932-1933 : point culminant de la crise économique le plus grave de l'histoire des Etats-Unis. Les républicains ayant échoué à la résorber, les Américains ont décidé d'accorder leur confiance aux démocrates et au changement promis par leur candidat, sur la formule, encore vague, de "New Deal".
[...] Roosevelt était un libéral, certes atypique, mais un libéral. Et un petit détail. Quand Roosevelt dit l'abondance est à notre porte cela peut fâcheusement rappeler la phrase de Hoover selon laquelle la prospérité est au coin de la rue Ce discours porteur d'espoir annonce donc l'entrée dans une nouvelle ère puisqu'il propose des changements majeurs aux États-Unis, dont le plus marquant est celui de l'intervention de l'État, même si tout ce qui est annoncé n'est pas forcément révolutionnaire. Et finalement, l'acuité des mots du nouveau président américain Roosevelt résonne jusqu'à l'actualité de la crise qui s'est déclenchée en 2008. [...]
[...] De plus, il entend d'abord travailler au niveau national pour restaurer une économie saine. De toute évidence, Roosevelt privilégie ici la continuation de la politique traditionnelle américaine. D'ailleurs, durant la Conférence économique internationale de Londres (1933), il confirme ce choix en insistant sur la primauté au redressement intérieur par rapport à la coopération internationale. Ses propositions sont avant tout d'essence nationaliste. Enfin, les propositions que Roosevelt énonce dans ce discours s'appuient et s'inspirent parfois de réformes socio-économiques qui remontaient aux années antérieures. [...]
[...] Avec ce discours courageux (vrai morceau de bravoure dans une économie acquise au libéralisme = il remet en cause la toute-puissance des idées libérales sur lesquelles est fondée la société américaine), c'est vraiment inédit, c'est la première fois, ce qu'il propose. Il bouleverse réellement l'histoire politique américaine. Certains contemporains ont vécu ce discours comme une véritable révolution du coup. Mais il convient aussi de préciser que le New Deal n'est pas une application des idées keynésiennes. Tant dans le style que dans les ambitions, les Américains entrent avec Roosevelt dans une ère nouvelle. Le discours du 4 mars 1933 leur en donne un aperçu. III. [...]
[...] Mais bien sûr il sait que la reconstruction ne pourra pas reposer uniquement sur ce changement de valeurs. De plus, ce qui frappe dans son langage, c'est la référence à la guerre, à laquelle est assimilée la crise. Cela témoigne du fait que cette volonté d'engager une nouvelle donne, un New Deal, a toujours été considérée par ses auteurs comme une lutte, analogue au défi auquel les États-Unis avaient été confrontés en 1917. Il parle, par exemple, de la nécessité de renforcer l'exécutif pour mener une guerre, comme si le pays avait été envahi par un ennemi. [...]
[...] Pour rompre avec cette peur, Roosevelt entend tout d'abord restaurer la confiance. On sent qu'il veut créer un choc psychologique pour rompre avec ce pessimisme ambiant en remontant le moral des Américains. Il prononça ainsi une phrase devenue célèbre : la seule chose que nous ayons à craindre, c'est la crainte elle-même Il s'agit aussi, par là même, de restaurer le crédit des dirigeants et du pays lui-même. L'acuité avec laquelle Roosevelt a analysé la situation d'alors est impressionnante et son niveau de réponse également. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture