Emmanuel Macron, 8 juillet 2015, pratique présidentielle, consécration constitutionnelle, Ve République, statut royal, statut présidentiel, compétences royales, Charles de Gaulle, Napoléon I, président de la République, figure présidentielle, suffrage universel, Assemblée nationale
Cette idée de président de la République comme successeur des rois français persiste dans la déclaration politique assez courageuse et bien calibrée d'Emmanuel Macron à l'hebdomadaire, prononcée le 8 juillet 2015, lorsqu'il était encore ministre de l'Économie sous François Hollande, et qui sera d'une certaine manière le début d'une campagne présidentielle pour se faire remarquer en disant que le peuple a oublié ce qu'est un président de la République. Ce discours politique critique les successeurs de de Gaulle qui n'exercent pas leur fonction dans la plénitude des compétences qui leur sont offertes, mais au contraire sont des présidents « normaux » qui exercent des compétences « normales » dans leur activité politique au lieu de conduire la Nation comme le fait un roi.
[...] Également, on verra que la seule utilisation des pouvoirs partagés en période normale ou en période de cohabitation aura des impacts différents dans l'appréciation de la figure présidentielle. Une dégénérescence de la fonction présidentielle après de Gaulle : d'un président-roi à un président « normal » selon Emanuel Macron Dans le cadre de cette partie, on verra une exploitation maximale et ferme des pouvoirs propres par Charles de Gaulle qui s'en suit d'une disparition du président-roi de la République. On analysera en premier la période gaullienne puis la période post-gaullienne à ce sujet. [...]
[...] À la ligne Macron dit que « le peuple français n'a jamais voulu la mort (du roi) » or la Vème République pour ressusciter la figure royale, attribue au président de la République, s'inspirant de l'irresponsabilité du roi, une irresponsabilité politique devant les assemblées, mais également une irresponsabilité pénale temporaire jusqu'à la fin du mandat présidentiel. Le président de la République est irresponsable politiquement devant les assemblées pour tout acte politique commis dans le cadre de sa fonction. Il s'agit de la même règle du contreseing ministériel, existant pendant Louis XVI, qui servait à déculpabiliser et à décharger le roi devant les assemblées. Aujourd'hui, le gouvernement endosse la responsabilité du président de la République. [...]
[...] Après son abdication plusieurs rois arrivent au pouvoir et en dernier un autre empereur - Napoléon III. La IIIe et IVe République n'ont vu ni roi ni homme fort, ce qui a fait que les deux ont fini par un régime d'assemblée. La Vème République vient d'apporter un correctif et va créer un régime parlementaire unique appelé régime semi-présidentiel et va renforcer l'exécutif, notamment le président de la République, qui acquis des pouvoirs propres. L'importance du président est incontestable, apparaissant même dans le titre du régime, de même que le monarque dans le titre de monarchie, ce qui ne fait du président de la République en quelque sorte rien d'autre qu'une continuité du roi que les constituants ont voulu consacrer. [...]
[...] Charles de Gaulle a pratiqué deux dissolutions pendant ses deux mandats : une dissolution de punition en 1962 pour avoir voté une motion de censure contre le gouvernement de G. Pompidou et une dissolution à l'anglaise en 1968 pour renforcer sa majorité parlementaire au sein du parlement et par conséquent sa légitimité propre, sachant que l'Assemblée nationale était assez hostile à la politique que Gaulle voulait mener. La dissolution de l'Assemblée nationale permet au président d'organiser la majorité parlementaire comme il lui convient, or il existe également des risques - de se voir élire à l'Assemblée nationale une autre majorité que la majorité présidentielle, et encore pire si cette majorité parlementaire a une idéologie différente de celle présidentielle. [...]
[...] Pour le roi, notamment pendant la première monarchie constitutionnelle, ce pouvoir était absolument interdit, de même que pour l'Assemblée de démettre le roi. C'est un pouvoir qui aurait peut-être été utile pour le roi Louis XVI à l'époque en 1791-1792. Le président de la République a le droit de donner suite à une initiative gouvernementale ou parlementaire d'un référendum législatif, par lequel une loi peut être adoptée sans obligatoirement passer par la procédure législative. En période normale, l'initiative peut venir du président dont le gouvernement joue son rôle procédural. [...]
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