Le clivage droite-gauche est cette division, des partis politiques en deux pôles, qui structurent le débat publique et la vie politique française. Il est en théorie fondé sur des intérêts, des valeurs, voire des idéaux opposés. Après le 21 avril 2002 et lors de la campagne référendaire 2005, les divisions internes à chaque camp et les nouveaux clivages transversaux nous ont amené à douter de la prégnance du clivage droite-gauche. Ces deux textes traitent du clivage gauche-droite et de la question de la bipolarisation électorale en France sur des périodes distinctes.
Le premier, extrait du gouvernement de la France sous la Ve République, cosigné par Dominique Chagnollaud et Jean-Louis Quermonne, tous deux politistes, a été publié en 1996. Il part du principe que sous les IIIe et IVe Républiques, les clivages gouvernement-opposition d'une part, et gauche/droite d'autre part, ne coïncidaient pas, le « centrisme gouvernemental » venant souvent brouiller les cartes. Cette situation a conduit à de fortes instabilités ministérielles, entraînant la chute de la IVe République. Selon les deux auteurs, la distinction entre majorité et opposition sur des bases politiquement bipolaires n'a été introduite qu'avec la Ve République.
Le second texte, tiré de l'ouvrage Permanence et mutation d'une opposition, œuvre de Guy Michelat et de Vincent Tiberj, politistes et chercheurs au CEVIPOF, a été publié en 2007. Évoquant les élections d'avril 2007, les auteurs parlent d'un phénomène de re-bipolarisation des votes marqué par une forte participation électorale, aux antipodes des élections de 2002 durant lesquelles les voix et les clivages politiques s'étaient dispersés, laissant place au vote protestataire.
Cela nous amène à nous demander si la Ve République, censée permettre de faire coïncider les clivages gauche/droite et gouvernement/opposition comme le montre le premier texte, est vraiment « le premier régime partisan qu'ait jusqu'ici connu la France », pour reprendre l'expression de François Borella.
[...] Il doit donc se soumettre à la volonté du peuple, les Républicains, menés par Gambetta, profitent de cette victoire éclatante pour nommer un Président de leur bord : Grévy (ce dernier renonce à son droit de dissolution, d'où la concentration du jeu politique au Parlement). La républicanisation et les opportunistes de la IIIe La réalisation du programme républicain, exécution des idéaux Mais les Républicains, de 1879 à 1898 vont mener une politique dite opportuniste durant laquelle ils vont républicaniser les institutions de la République (école, laïcité, fête nationale . ) en appliquant pour beaucoup le programme de Belleville proclamé en 1869. Jusqu'en 1885, on a une perception opposant républicain et monarchiste. Ensuite, l'analyse se complique. [...]
[...] La dispersion et l'abstention des votes du 21 avril 2002 qui ont ouvert la brèche du 2nd tour à l'extrême droite française ont suscité chez l'électeur une certaine rationalisation du choix de vote (vote utile). On assiste comme il est dit dans le texte à une re-bipolarisation des votes avec le retour en grâce des deux grands partis politiques français le PS et l' UMP. Cependant, contrairement à 2002, où le vote protestataire du FN était passé en force à cause du fort taux d'abstention et de dispersion des votes (et en partie aussi à cause des phénomènes d'insécurité pendant la cohabitation), on assiste en 2007 à la percée de François Bayrou, un homme politique centriste membre des deux gouvernements Juppé qui totalise au 1er tour de l'élection présidentielle. [...]
[...] A l'approche des élections européenne où le Parti socialiste européen vient de publier son manifesto et l' UMP vient de boucler ses listes, l'électeur devra faire un choix rationnel et réfléchi (puisque le scrutin de liste est à la proportionnelle à un tour) et donc voter utile La diversité idéologique des droites et des gauches européennes ainsi que le scrutin de liste à la proportionnelle ne sont pas prêts de rebipolariser le paysage politique. [...]
[...] Ils sont face à un problème de succession et en attendant nomment un Président fort en 1873, le Général Mac Mahon (fort de sa répression de la Commune) qui est profondément conservateur et monarchiste (parfait dans le rôle d'intérimaire pour céder sa place au futur roi). Mais les monarchistes n'ont pas su conserver leur avance et il est apparu des concurrents de taille Face à eux, les Républicains prennent de plus en plus de poids au fur et à mesure des élections et des renouvellements. L'hémicycle se divise nettement en deux parties, pour deux modes de régimes parlementaires. En 1877 apparaît un tournant décisif, Mac Mahon renvoie son premier ministre car il n'approuve pas sa politique mais l'Assemblée proteste. [...]
[...] En effet, en matière économique, le PS prônait avant l'alternance de mai 1981 une rupture avec le capitalisme. Mais depuis le tournant de la rigueur, la gauche de gouvernement s'est ralliée à l'économie de marché. Ce changement de cap s'est confirmé avec la chute du communisme en 1989 et le clivage gauche droite s'est progressivement affaibli lors de la 2nde cohabitation qui s'est élaborée sous l'égide de la construction européenne. -Cependant, le ralliement, dans la pratique, de la gauche de gouvernement à l'économie de marché et à la construction européenne ne s'est toutefois pas complètement traduit dans le discours des dirigeants du PS dont certains, comme l'a montré le débat référendaire sur la constitution européenne, se disent toujours antilibéraux. [...]
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