Commentaire de l'interview de François Mitterrand
« Dans un même appartement, on peut toujours cohabiter sans être obligé au concubinage » (Charles Pasqua)
La cohabitation est le terme par lequel on désigne, sous la Vème République, à la lumière des précédents de 1986, 1993 et 1997, la novation constitutionnelle consécutive à la contradiction politique entre les majorités présidentielle et parlementaire (Jean GICQUEL).
[...] La cohabitation est un cas singulier dans le monde ; il s'agit d'une situation politique propre à la France. Aux Etats-Unis, le régime présidentiel ne permet pas d'avoir une telle situation politique bien qu‘il puisse exister une cohabitation entre le Président et le Congrès. En Europe, les chefs d'Etat (Reine d'Angleterre, Roi d'Espagne) souvent réduits au rôle de symbole et d'unité nationale ne se livrent pas à un rapport de force avec leur Premier Ministre. Il convient donc de s'intéresser à une interview qui rend compte de la confusion et du flou existants dans la répartition des rôles entre les deux têtes de l'exécutif. [...]
[...] MITTERRAND se voit comme garant des principes fondamentaux Le Président de la République a une fonction d'arbitrage et a une fonction d'autorité et il est également le Président de tous les Français L'article 5 de la Constitution permet à F. MITTERRAND de définir sa fonction comme une autorité politique exclusif capable d'intervenir dans les éventuels abus de la majorité. C'est pourquoi il veille à l'application des grands principes [ ] comme la République indivisible, laïque, démocratique [ ] - Le quasi monopole des affaires internationales Le Président de la République s'arroge la compétence du domaine international et de la défense : il a un rôle primordial dans le domaine des affaires étrangères et de la défense C'est pourquoi, il n'a pas supporté les tentatives de débordement dans les domaines de la politique extérieure et de la défense F. [...]
[...] Pour cela, il s'appuie sur la Constitution pour réaffirmer son rôle d'arbitre et s'arroge un domaine de compétences réservés A - Le Président de la République s'appuie sur la Constitution pour réaffirmer son rôle d'arbitre dans une période politique singulière 1 - Une période idéale pour interpréter la Constitution La cohabitation est le moment idéal dans un régime politique comme celui de la Vème République pour interpréter l'attribution des pouvoirs entre le Président de la République et le Premier Ministre. En effet, le flou de la lettre de la Constitution permet aux deux rivaux (la cohabitation créant cette rivalité) de s'entendre -au moins implicitement - sur les pouvoir de chacun. C'est ainsi que F. MITTERRAND a du arrêter les tentatives de débordement dans les domaines de la politique extérieure et de la défense [ ] Cela s'est réglé assez vite et sur la politique européenne [ ] - La Constitution comme arme argumentative Lors de ces interviews, F. [...]
[...] En effet, celui-ci s'est servi de sa majorité à l'Assemblée Nationale pour enregistrer des projets de loi correspondant à son programme de campagne de 1981 (abolition de la peine de mort). [...]
[...] C'est la raison pour laquelle il affirme que rien d'étonnant si dans le régime demeuré parlementaire dans son principe ne trouvais pas son équilibre Il a voulu adapter sa pratique des institutions avec les idéaux qu'il défendait car il a réduit peu à peu l'envahissement quotidien de dossiers qui n'avaient pas à remonter à la Présidence Par conséquent, ses successeurs ne seront pas astreints à suivre cette pratique. Cette rupture peut devenir obsolète puisqu'elle dépend du Président - La conviction de la continuité de l'Etat La défaite aux législatives de 1986 aurait pu provoquer la démission du Président de la République car il s'agit d'un désaveu populaire. En 1969, le Général de Gaulle eut démissionné après son échec au référendum. Cette pratique des institutions est propre à la conception du pouvoir de F. MITTERRAND (ou peut-être par appétit politique). [...]
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