Le texte proposé est la circulaire électorale d'un candidat de l'opposition aux élections des 23-24 mai 1869, dans l'Isère. Il s'agit du texte de l'affiche — conservée aux Archives départementales de ce département — que le candidat a fait apposer pour faire connaître son programme ; il ne faut pas s'étonner de sa longueur : la typographie et l'agencement interne des affiches de l'époque étaient beaucoup moins aérés que de nos jours ; d'ailleurs, le candidat, qui n'a en principe que ce moyen légal pour se présenter aux électeurs, charge sans doute son affiche davantage que de raison.
L'intérêt de ce texte, éminemment subjectif, semble donc résider a priori dans l'état des arguments présentés par le candidat, et dans la façon dont il perçoit l'opinion dans sa circonscription.
Quelles sont les circonstances historiques générales qu'il importe de connaître pour l'intelligence du texte ?
[...] Pouthas) : le service fut réduit à cinq ans, le tirage au sort et le système de remplacement furent maintenus, tandis que l'entraînement de la garde mobile était rendu impossible. Ce qui restait de la loi Niel fut voté le 14 janvier 1868 et promulgué le 1er juin. Lorsque Brillier parle ici de “gros contingents de cent mille hommes”, il fait allusion au principe, contraire au vœu de Niel, mais réintroduit dans la loi par le Corps législatif, d'une fixation annuelle par cette assemblée du chiffre du contingent , le premier contingent, voté en 1868, fut effectivement de hommes ; était-ce en réalité un “gros contingent” ? [...]
[...] Delescluze et quelques autres journalistes furent de ce chef poursuivis et condamnés pour “manœuvres et intelligences à l'intérieur ayant pour but de troubler la paix publique”. Mais l'utilisation de la loi de 1858 se retourna contre le gouvernement, par le fait de la plaidoirie d'un jeune avocat alors inconnu, Léon Gambetta, dont l'attaque magistrale portée globalement contre le régime suscita un immense écho dans tout le pays Le programme du candidat Face à cette situation qu'il dénonce avec vigueur, le programme du candidat est d'abord négatif (1. [...]
[...] Allain-Targé, dans sa brochure Les Déficits, et dans de nombreux articles financiers de La Revue politique ou de L'Avenir, prétendait donner coup d'épée dans le ventre de M. Rouher jusqu'à la garde” ; et dans Le Journal des débats, Léon Say durcissait la campagne qu'il avait engagée depuis 1864 contre la politique financière d'Haussmann. gros budgets” constituent une réalité : le budget annuel de la France s'élevait alors à millions en moyenne, alors qu'il n'était que de millions sous la monarchie de Juillet. [...]
[...] 50-52 : c'est le rappel des principes de 1789, et de la Déclaration des Droits de l'Homme et du “Citoyen” : Liberté individuelle (“sûreté” = sécurité), avec son corollaire (“l'inviolabilité de son domicile”), qui n'est pas admise par le régime ; L'inviolabilité de la “propriété” du citoyen et de son “industrie” (c'est- à-dire de son travail, au sens latin du terme) constitue au contraire un des maîtres mots de l'Empire. Il est à relever que cet argument de défense de la propriété, qui n'est donc nullement original, revêt, de la part de Brillier, un aspect à la fois judicieux et sincère : judicieux, car l'immense majorité du corps électoral, même dans le milieu des petits paysans, est toujours hantée par le spectre des “partageux” sincère, parce que Brillier, comme la quasi-totalité des républicains de 1869, est fondamentalement un bourgeois, pour qui le problème social ne se pose pas, et qui ne saurait donc admettre la moindre atteinte à la propriété individuelle, fût-elle génératrice de graves tensions sociales. [...]
[...] Un réel mouvement se portait en sa faveur, ainsi que l'avaient montré les élections partielles de 1868 : dans le Jura par exemple, Jules Grévy avait été élu par voix, contre au candidat officiel. *le renouveau du courant républicain = les vieux idéologues de 1848 cèdent la place à de nouveaux cadres (avocats, professeurs, médecins) ; programme = anticléricalisme et antimilitarisme ; mais peu de moyens d'expression ; *Le Tiers-Parti : un rassemblement des éléments les plus souples de l'Union Libérale (opposition de droite très hétéroclite) fondé après les élections de 1863 ; programme = un contrôle du gouvernement par le Corps Législatif, un réformisme suffisant pour assurer la paix sociale et le maintien de l'ordre. [...]
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