Serge Bernstein (1934 - ) est un historien français né en 1934. Il s'intéresse surtout aux cultures politiques, particulièrement à celle de la IIIe République, publiant de nombreux ouvrages sur le radicalisme ou sur la crise du modèle républicain dans les années 1930. Il sera ainsi amené à étudier la montée des totalitarismes ("Démocraties, régimes autoritaires et totalitarismes au XXe siècle") surtout du fascisme italien, en collaboration avec Pierre Milza avec qui il est également coauteur de manuels de référence : l'Histoire de la France au XXe siècle. Titulaire d'un doctorat ès lettres, il enseigne actuellement à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris et fait partie du conseil scientifique de l'Institut François Mitterrand qui vise à l'étude de l'histoire politique et sociale de la France.
"Les cultures politiques en France" est un ouvrage collectif publié en 1999 sous la direction de Serge Berstein, qui présente tout d'abord une des rares définitions de ce qu'est une "culture politique", à savoir un ensemble de représentations philosophiques, socio-culturelles et historiques dont découle une idéologie politique. S. Bernstein y dresse un catalogue précis des différentes cultures politiques françaises réunissant dans un même ouvrage des études précises sur chacune d'elles. Les neuf auteurs s'attachent à étudier de manière transversale l'Histoire de France non pas du point de vue strict des faits, mais de celui des modèles politiques complexes dans lesquels ils s'inscrivent.
Dans les deux chapitres étudiés (chapitres III et IV), Serge Berstein analyse deux cultures politiques françaises : le républicanisme incarné en particulier par la IIIe République et le modèle gaulliste de démocratie plébiscitaire. Il s'attachera à dégager les fondements philosophiques et les référents historiques aussi bien que les assises sociales et les particularités institutionnelles de chacune d'entre elles. Il se penchera également sur les évolutions qu'ont connues ces modèles politiques tout au long du XXe siècle voire depuis la fin du XIXe. Enfin, puisque le gaullisme suit immédiatement, chronologiquement parlant, la République parlementariste, Berstein analysera aussi les interactions existantes entre ces deux modèles.
[...] Le gaullisme sans De Gaulle Dès le retrait de De Gaulle en 1969 se pose la question de savoir si le syncrétisme constitué par la culture politique gaulliste va survivre à son fondateur. Georges Pompidou, son successeur immédiat va dans l'ensemble y parvenir gardant le cadre d'institutions républicaines désormais installées et assurant une évidente continuité pour promouvoir la grandeur nationale : il développe le nucléaire, poursuit la politique étrangère tiers-mondiste (surtout proarabe) et continue de développer l'Europe comme un porte-voix de la France (malgré la concession de l'entrée de la Grande-Bretagne). [...]
[...] Au contraire, il insiste sur le fait que ces modèles politiques sont chacun issus d'une synthèse idéologique reprenant en partie des courants de pensée politique déjà existants. Bien que permettant une bonne grille de lecture aussi bien du républicanisme que du gaullisme, je persiste pour ma part à penser que cette analyse syncrétique reste complexe à saisir. C'est pourquoi il serait sans doute intéressant de la compléter par une définition plus précise de la démocratie et du libéralisme (comme en fournit René Rémond dans Le XIXe siècle par exemple) pour la synthèse républicaine ; et par une étude du cadre familial et de formation de De Gaulle avant 1940 (comme le fait Berstein lui-même dans Histoire du gaullisme) pour comprendre son aspiration à la grandeur nationale notamment. [...]
[...] Cette acceptation de l'Europe par Chirac permettra d'ailleurs au Front National (à certains gaullistes dissidents : Pasqua, ) de déborder le R.P.R. sur le thème de la grandeur nationale captant une partie de son électorat. Enfin, Chirac contestera également dans les faits le principe de l'homme providentiel : premier ministre, il s'opposera aussi bien au pouvoir présidentiel de Giscard d'Estaing que de Mitterrand puis Président, il acceptera de rester en fonction malgré la cohabitation acceptant la dyarchie que De Gaulle voulait à tout prix éviter. [...]
[...] Il sera ainsi amené à étudier la montée des totalitarismes (Démocraties, régimes autoritaires et totalitarismes au XXe siècle) surtout du fascisme italien : Le fascisme italien. 1919-1945 en collaboration avec Pierre Milza avec qui il est également coauteur de manuels de référence : l'Histoire de la France au XXe siècle. Titulaire d'un Docteur ès lettres, il enseigne actuellement à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris et fait partie du conseil scientifique de l'Institut François Mitterrand qui vise à l'étude de l'histoire politique et sociale de la France. [...]
[...] La République refuse donc toute forme de monocratie, royaume, Empire et réussira définitivement dans cette entreprise en mettant à bas le monarque républicain que constituait initialement le Président après la crise du 16 mai 1877 puis la Constitution Grévy. Pour garantir ses libertés, la nation doit contrôler étroitement l'exécutif et exercer elle-même le pouvoir, c'est-à-dire pour des raisons pratiques par l'intermédiaire de ses représentants au Parlement élu au suffrage universel direct. Une sélection dans l'Histoire de France Ce modèle idéologique manichéen fait que la République reprend à son compte certaines parties de l'Histoire de France et au contraire en rejette d'autres en bloc. [...]
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