« Ce Mitterrand, je l'aime bien. C'est un garçon romanesque : je veux dire un personnage de roman. Il sort, à quelques lieues de chez moi, du terroir charentais. » Ainsi François Mauriac saluait-il en 1954 l'arrivée de F.M à la tête du Ministère de l'Intérieur. Depuis, cet homme politique né avec la IV ème République n'a cessé d'alimenter la critique. Parfois aimé, souvent haï, il ne laisse personne indifférent. Il faut dire que son parcours politique laisse penseur : homme politique de la IVème, opposé à la Vème et plus long opposant politique de celle-ci, et enfin plus long mandat présidentiel sous ce régime qu'il avait tant décrié.
« F.M a poursuivi son dessein ac ténacité […] jusqu'à en faire un destin. » (Hubert Védrine, François Mitterrand, un dessein, un destin, Découvertes Gallimard, 2005). Autrement dit, l'ambition de l'homme cad la conquête et l'exercice du pouvoir est ce qui l'anime depuis ses débuts en politique. Malgré les obstacles, les échecs, il a construit patiemment son chemin jusqu'à la réalisation de son but ultime.
[...] Au-delà de cette OPA (H. Védrine), est-il devenu socialiste ? Si certains points l'y rattachent (famille Gouze, catholicisme social, fréquentation des cocos d'autres laissent à penser qu'il n'est pas totalement imprégné de l'idéologie. Le 27 juin 1972, c'est le programme commun qui est réalisé entre le PS, le PCF et les radicaux de gauche. Pour les élections anticipées présidentielles de 1974, F.M se sent prêt. Mais c'est son adversaire, VGE qui est élu avec 50,81% des voix ; il accuse le coup. [...]
[...] Son destin sera politique. Mais comment entrer en politique quand dans l'après-guerre les communistes, les socialistes et le centre-droit contrôlent tout ? Il est élu en 1946 dans la Nièvre sous l'égide lointaine des radicaux et sur un vague programme de droite. Il rejoint alors l'UDSR. En janvier 1947, il est choisi par Ramadier pour être Ministre des anciens combattants. Il sera d'ailleurs 11 fois Ministre dans ce régime de la IVème République, devenant même un possible Président du Conseil en 1954-1955. [...]
[...] Il déclare à Kiev à Mikhaïl Gorbatchev q'une modification des frontières serait prématurée et déstabilisatrice. Il effectue ensuite son plus pitoyable voyage à l'étranger en Allemagne de l'Est où il soutient les réformateurs communistes alors que tous ont déjà en tête la réunification. F.M voit dans cette réunification une dépréciation de la place de la France en Europe, une menace pour la construction européenne, la montée d'une concurrence économique accrue. Ce comportement entachera quelque peu la relation franco-allemande entre F.M et Kohl. [...]
[...] Le résultat est le recul de la gauche aux cantonales de 1982. Pourtant F.M doit se résigner à suivre les conseils de Jacques Delors, ministre des Finances sur la pause dans les réformes. Les déficits publics se creusent toujours ; le projet de loi Savary sur l'école est d'ores et déjà contesté. Aux législatives de 1986, la gauche essaie de limiter la casse en introduisant le scrutin proportionnel aux 110 propositions) mais c'est quand même l'échec. Doit-on parler du mur de la honte comme l'on dit certains ? [...]
[...] Le 14 juin 1940, il est blessé par des éclats d'obus. Hospitalisé dans les Vosges, il se retrouve prisonnier à Lunéville, transféré au stalag IXA près de Kassel. C'est la première grande rupture de sa vie[3]. Il est transféré au stalag IXC en Thuringe. Il ne pense qu'à s'évader par besoin viscéral de liberté, par romantisme. Après deux tentatives, la troisième est la bonne. Il va à Vichy. Cette période de la vie de F.M a souvent été dénoncée (cf. liens avec René Bousquet). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture