Depuis la seconde guerre mondiale, la croissance économique est devenue, tant dans les pays de l'Ouest à l'économie libérale, dans les républiques socialistes que dans les pays en voie de développement, l'objectif primordial des politiques nationales, le gage du « bonheur des peuples » (en témoigne le fait que les Etats-Unis et l'URSS ont reporté leur compétition politique sur la performance sur le terrain économique). E.J. Mishan (The costs of economic growth) parle de growthmania. En effet, les idées de croissance et de prospérité sont indissociables depuis deux siècles, au moins pour une portion de l'humanité.
C'est ce sur quoi repose l'économie : les systèmes monétaires basés sur le crédit demandent de la croissance pour fonctionner correctement. La foi dans la croissance est tellement ancrée dans nos sociétés que cela demanderait une réelle révolution dans l'histoire humaine pour changer le modèle de société qui prédomine sur la planète aujourd'hui.
Karl Marx, dans le Capital, montera le lien entre système capitaliste et nécessité de la croissance :
The tendency and the result of the capitalist mode of production is steadily to increase the productivity of labour. Hence it also increases the mass of the means of production converted into products by the use of the same quantity of additional labour. This additional labour is then distributed progressively over a greater mass of products, thus reducing the price of each individual commodity and commodity prices in general.... It follows from this that, with the development of capitalist production and the resultant reduction in prices, there must be an increase in the quantity of goods, in the number of articles that must be sold. That is to say, a constant expansion of the market becomes a necessity for capitalist production....
KARL MARX, Das Kapital (1859
A la fin des années 1960, le premier rapport du Club de Rome, Halte à la croissance , avait fait l'effet d'une bombe : ce rapport, qui rejoignait dans ses conclusions les thèses des économistes américains de gauche, ne proposait rien de moins que l'arrêt de la croissance, et ceci sous peine de catastrophe mondiale avant un siècle.
On va voir comment ce rapport a conduit dans son sillage tout un courant de pensée à préconiser l'organisation progressive d'un taux de croissance zéro. Le problème venait alors surtout de la prise de conscience que les ressources naturelles s'épuisaient. Après quatre décennies, c'est cette fois la prise de conscience de l'importance des problèmes posés par la pollution qui a fait renaître l'intérêt pour le développement sans croissance, et même l'idée de décroissance. On a pu voir par exemple la place sans précédent occupée par les préoccupations liées au développement durable dans la dernière campagne présidentielle.
Dans une première partie, on mettra en avant les limites de la croissance, telles qu'elles ont été soulignées par les économistes à des époques différentes. Ensuite, on s'intéressera aux solutions envisagées pour remédier à ces problèmes, en s'appuyant principalement sur le rapport du Club de Rome, ainsi que les thèses des partisans de la décroissance, plus actuelles. Enfin, on terminera en voyant quelles sont les critiques qu'on peut faire à ces modèles alternatifs à la croissance.
[...] - La question de la gratuité. Ceux qui soutiennent l'idée de décroissance sont souvent divisés sur la question de la gratuité ou de la quasi-gratuité des biens communs et des biens publics. Ceux qui sont contre soutiennent que cela conduirait à des excès, à du gaspillage, ceux qui sont pour assurent que ce serait un moyen supplémentaire pour supprimer l'idéologie de la consommation, en plus de constituer un important levier de changement. Le développement durable Aujourd'hui la nécessité de promouvoir le développement durable s'est imposée. [...]
[...] La théorie de la croissance zéro : la croissance économique est-elle viable ? Introduction Depuis la seconde guerre mondiale, la croissance économique est devenue, tant dans les pays de l'Ouest à l'économie libérale, dans les républiques socialistes que dans les pays en voie de développement, l'objectif primordial des politiques nationales, le gage du bonheur des peuples (en témoigne le fait que les Etats-Unis et l'URSS ont reporté leur compétition politique sur la performance sur le terrain économique). E.J. Mishan (The costs of economic growth) parle de growthmania. [...]
[...] Later we can worry about which sustainable scale is optimal. HERMAN DALY, Beyond Growth (1996) III. La critique de l'alternative à la croissance Les conclusions du MIT ne sont pas irréfutables Pour commencer, le modèle du MIT présente des imperfections. Deux écueils existent dans la prévision à partir de modèles de ce type : la construction du modèle lui-même, et les hypothèses introduites (puisqu'elles contiennent bien souvent en germes les conclusions). Les critiques portent surtout sur les hypothèses sur lesquelles repose le modèle. [...]
[...] Ces variables évoluent et interagissent entre elles, et ces relations sont représentées par des boucles Par exemple, la croissance de la pollution influe de manière négative sur l'espérance de vie, et donc sur la taille de la population. Ceci, en retour, agit dans le sens d'une pollution moins importante. La croissance du produit industriel par tête contribue à la croissance du capital industriel, qui lui-même engendre une augmentation de la production agricole, mais aussi la croissance de la pollution, etc. Ci-dessous la description des interactions décrites dans le modèle entre population, capital, services et ressources. [...]
[...] Les premiers pensent le développement durable dans le cadre du système économique actuel, en l'adaptant aux principaux impératifs de l'écologie. D'autres lui donnent une signification différente. Ainsi, Herman Daly, alors responsable du département d'économie de l'environnement à la Banque mondiale, estimait que l'on ne peut parler de développement durable que si on entendait par là un développement sans croissance (Transversales, janvier-février 1992) Since the earth itself is developing without growing, it follows that a subsystem of the earth must eventually conform itself to the same behavioral mode of development without growth, alias "sustainable development". [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture