La dénomination d'école peut paraitre anormale pour définir un mouvement qui ne s'est jamais auto défini comme « école » durant les années de son activité. En fait, le véritable défi, en parlant de ce mouvement de pensée, consiste à identifier les protagonistes et à ne pas confondre l'ensemble des économistes liés à « l'école » avec tous les autres intellectuels autrichiens actifs à la même période.
La vraie naissance du terme « école autrichienne » est enfin due aux économistes adversaires allemands qui utilisent ce terme pour mépriser la pensée autrichienne. Il faut enfin souligner comment les deux autres mouvements intellectuels autrichiens - le mouvement psychanalytique et le Cercle de Vienne - ont eu quand même l'opportunité de choisir eux-mêmes leur appellation et d'être reconnus au niveau international comme des porteurs d'idées qui font autorités. La seule chose que les trois groupes avaient en commun était l'impopularité auprès des salons universitaires autrichiens.
On fait donc généralement débuter l'activité de l'école en 1871 après la publication par Carl Menger (le père réel du mouvement) de ses "Principes d'économie" et dans notre analyse nous ferons référence aux théories proposées par lui même, car il s'agit de la tête de file du mouvement. C'est lui qui a créé en première instance "l'école" et donc c'est sur lui que se focalisera notre analyse.
[...] Conclusions Si l'on cherche à comprendre l'héritage de l'école autrichienne, il faut d'abord reconnaitre la centralité de ses théories et l'importance qu' encore aujourd'hui ont les idées développées à Vienne il y a presque 150 ans. La querelle sur la méthode est bien loin d'être conclue ou archivée à témoignage de la contemporanéité de ses théories. Mais il faut surtout arriver à voir la profondeur philosophique qui reste derrière les théories économiques autrichiennes ; on ne parle pas ici de pures questions d'économie mais d'une façon d'entendre la recherche et l'objectif même de la spéculation intellectuelle autour de l'activité humaine. [...]
[...] On fait donc généralement débuter l'activité de l'école en 1871 après la publication par Carl Menger (le père réel du mouvement) de ses Principes d'économie et dans notre analyse nous ferons référence aux théories proposées par lui même car il s'agit de la tête de file du mouvement ; c'est lui qui a créé en première instance l'école et donc c'est sur lui que l'on focalisera notre analyse. Pour mieux comprendre le personnage de Menger il faut décrire rapidement le monde académique qui caractérisait l'empire autrichien au début du XXe siècle. Le système universitaire autrichien était capable de garantir une grande liberté d'enseignement. Même si les universités étaient des organismes gérés par l'Etat (et l'on peut présupposer quelque forme d'influence sur l'activité de recherche et d'enseignement) on peut reconnaitre une liberté ample et généralisée, une tolérance et une grande indépendance du corps académique autrichien. [...]
[...] Les seuls à rester à Vienne seront Mises et Mayer mais Hayek, Lachmann et Habeler trouveront refuge à Londres et aux Etats-Unis. L'éloignement de Vienne a contribué à la fragmentation ultérieure de la pensée économique qui est donc hyper hétérogène et variée. Parmi les auteurs de la quatrième génération c'est Hayek qui reste quand même le plus fidèle aux théories autrichiennes et qui de facto rejette l'orthodoxie de Walras (liée aux formalismes et à l'utilisation de la mathématique) et sera le plus féroce critique de Keynes. [...]
[...] D'ici l'exigence très forte chez Menger d'établir une méthodologie claire et stricte que, fondée sur l'utilisation d'une science qui prend en cause plusieurs variables qui ne soient pas seulement que des chiffres, peut comme il lui dit : Je suis, de fait, de l'opinion que la méthode à suivre dans la soi-disant économie politique pure ne peut pas simplement être appelée mathématique ni simplement rationnelle. Ce ne sont pas uniquement des rapports de grandeur que nous recherchons mais aussi l'essence des phénomènes économiques Pourquoi Menger était si hostile à l'utilisation de la mathématique ? Cette méfiance n'arrive pas par un déficit de connaissance mais par le concept même de ce que l'on est en train d'observer. [...]
[...] Cette vision un petit peu disruptive n'est pas réellement vraie car on peut bien affirmer que l'activité de l'école autrichienne était vive et forte entre 1919 et 1940. Par exemple le premier président de la société d'économétrie est un Autrichien (Schumpeter) et aussi on peut reconnaitre dans la dispute contre le Marxisme menée par nombreux membres de l'école autrichienne un vrai témoignage d'activité et vivacité et c'est grâce à cette activité que l'on arrive à avoir une troisième génération d'économistes autrichiens. [...]
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