Comme la crise des années 30 avait scellé la faillite des idées libérales, la « crise » commencée dans les années 70 a entraîné à son tour la faillite des prescriptions keynésiennes de relance de la demande aux effets positifs de plus en plus faibles et aux effets pervers de plus en plus soutenus
Alors qui croire ? Keynes ou Friedman ? L'interventionnisme ou le libéralisme ? Ces questions que se posent nombre de nos contemporains nécessitent d'abord d'étudier l'argumentaire de l'un et de l'autre, d'autant que ces arguments traversent encore les débats entre auteurs contemporains...
[...] Lorsque l'inflation dure, le gouvernement est obligatoirement amené à prendre des mesures visant à en traiter les symptômes. Ces mesures se traduisent par des désajustements, des ruptures de stocks, des baisses de productivité, et par une augmentation du chômage. C'est le phénomène connu sous le nom de stagflation". [ . ] À vrai dire, il n'y a qu'une seule décision à prendre. Le choix est entre le chômage sans inflation, et le chômage avec inflation. Il faut savoir ce que l'on préfère ; un chômage modéré tout de suite ou un chômage plus important dans l'avenir. [...]
[...] En 1968, il devient conseiller du président Nixon et en 1980, conseiller de Reagan. En 1976, le prix Nobel d'économie consacre son œuvre. Milton Friedman est un économiste américain, un théoricien mais également un leader du courant monétariste. Ses théories particulièrement contestées se déploient sur deux axes : la monnaie et le revenu. Persuadé que la liberté de fonctionnement de l'économie de marché peut engendrer un taux de croissance stable et non inflationniste, tout cela sans l'intervention de l'Etat, Milton Friedman prône "l'ultralibéralisme". [...]
[...] Le seul remède contre l'inflation consiste à empêcher que les dépenses augmentent aussi rapidement. Le seul moyen dont dispose le gouvernement pour lutter contre l'inflation consiste à dépenser moins et à fabriquer moins de monnaie. Le seul remède est de réduire l'accroissement de la quantité de monnaie. Il n'y a pas d'autre solution. Aucun autre procédé ne nous permettra de combattre l'inflation. Lorsqu'un pays entreprend de lutter contre l'inflation, au début il en souffre : les effets se nomment baisse de croissance, chômage et même récession. [...]
[...] Entre 1960 et 1965, une inflation de a constitué un stimulant pour les Etats-Unis. Aujourd'hui, une inflation de 10 ou de 12% ne suffit pas à produire le même effet. Pour qu'il y ait stimulation, il faudrait que l'inflation atteigne 15%. C'est également vrai dans le sens inverse. Lorsque l'on freine l'inflation, au début cela entraîne un ralentissement de la croissance et de l'activité économique mais après une période d'adaptation cela peut permettre à la croissance de reprendre ; il faudrait une nouvelle réduction de la dose pour qu'il y ait à nouveau ralentissement. [...]
[...] Depuis, le balancier de la mode des pensées économiques a plusieurs fois bougé. Mais ne s'agit-il justement que de mode ? Comme la crise des années 30 avait scellé la faillite des idées libérales, la crise commencée dans les années 70 a entraîné à son tour la faillite des prescriptions keynésiennes de relance de la demande aux effets positifs de plus en plus faibles et aux effets pervers de plus en plus soutenus Alors qui croire ? Keynes ou Friedman ? [...]
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