L'école autrichienne est née à Vienne avec les travaux de Carl Menger dans les années 1870, et a été entretenue tout au long du XXème siècle par les apports de Wieser et Böhm-Bowerk dans un premier temps, puis par ceux de Friedrich von Hayek et de Ludwig von Mises.
Les théories explicitées par ceux que l'on appelle les Autrichiens ne sont pas spécialisées dans un champ particulier de l'économie, mais développent une nouvelle méthode afin de mieux comprendre les sciences économiques. Ils se fondent essentiellement sur une analyse micro-économique des phénomènes de marché, tout en mettant l'accent sur les objectifs et les intentions de l'action humaine. L'économie n'est pas appréhendée en termes d'équilibre statique, mais comme un processus en évolution constante car basé sur les perceptions, les attentes et les évaluations des agents économiques. L'analyse du rôle de la connaissance est ainsi primordiale.
L'école autrichienne a connu un destin singulier au sein de l'histoire des idées économiques. Après une place importante à ses débuts, elle fut marginalisée dans les années 30, apparaissant comme la défenseuse attardée d'un capitalisme libéral dont la crise de 1929 aurait montré l'échec, et vaincue par le keynésianisme triomphant. Cependant, la crise de l'Etat providence et le relatif désaveu des thèses keynésiennes dans les années 1970 ont permis à cette école de pensée de connaître un renouveau certain, comme en témoigne l'attribution du prix Nobel d'économie à Friedrich von Hayek en 1974.
Si les théories de l'école autrichienne se présentent sous une forme non unifiée, nous tenterons d'en dégager en premier lieu leur essence principale, à savoir une méthode particulière d'analyse économique, celle de l'individualisme méthodologique, puis en second lieu leur apport principal à la théorie économique, à savoir la théorie des cycles économiques (théorie ayant contribué au succès du courant autrichien entre les deux guerres) et le rejet – inhérent à cette vision des cycles économiques - de tout interventionnisme étatique pour privilégier le processus du marché. Enfin, nous étudierons les implications concrètes des théories de l'école autrichienne en matière de politique économique.
[...] Le rôle de l'Etat a été abaissé en Grande-Bretagne, tandis qu'une politique de privatisation et de déréglementation était appliquée. Les explications données par Ronald Reagan sur sa politique économique font aussi référence aux thèses autrichiennes : Plutôt que d'utiliser le système fiscal pour distribuer le revenu, nous l'avons restructuré de manière significative afin d'encourager les gens à travailler, épargner et investir plus Ainsi que l'avait écrit Friedrich von Hayek, le rôle du gouvernement doit, pour Ronald Reagan, se limiter à construire un cadre à long terme solide et stable, à l'intérieur duquel le secteur privé constitue le moteur principal de croissance, de l'emploi et de l'amélioration des conditions de vie ce qui implique une combinaison soigneuse d'activités destinées à réduire des taxes qui étouffent l'initiative, à ralentir la croissance des dépenses fédérales et des réglementations, et à ralentir graduellement l'offre de monnaie Radicalement opposée au keynésianisme et au marxisme, l'école autrichienne a suscité un regain d'intérêt à partir de la fin des années 1970. [...]
[...] Les prix permettent la coordination entre les individus et leur adaptation aux situations changeantes. L'Etat, en intervenant (par la mise en place de mesures protectionnistes ou fiscales, d'un contrôle des prix ou d'un salaire minimum), perturbe le processus de coordination et d'adaptation de l'économie. Par exemple, si l'Etat décide de soutenir un produit particulier en achetant les invendus, le prix de ce produit restera le même, mais les producteurs n'auront plus aucune information sur les désirs du consommateur, et ne seront pas incités à améliorer la qualité du produit, ou à améliorer ses techniques de production. [...]
[...] L'impossibilité de maintenir durablement un taux d'intérêt monétaire inférieur au taux d'équilibre débouche sur une spirale inflationniste porteuse de crise économique. D'autre part, des variations exogènes de la masse monétaire provoquent une mauvaise affectation des ressources entre le secteur qui produit des biens de capital et celui qui fournit des biens de consommation. Ainsi, la production (et la demande) peut s'emballer pendant un certain temps (phase d'expansion), jusqu'à un retournement (une mauvaise allocation des ressources ne pouvant durer indéfiniment) qui entraîne des réajustements, dont la phase de récession est la manifestation. [...]
[...] Le processus concurrentiel et le marché sont vus par les Autrichiens comme le moyen le plus efficace permettant la diffusion de l'information à l'ensemble de la société, et par là favorisant la coordination entre individus. II. La théorie des cycles économiques et le rejet de toute intervention étatique 1. La place centrale de la monnaie et une approche particulière du capital La monnaie est au centre de la représentation autrichienne de l'économie, c'est pourquoi il nous faut en premier lieu expliciter son origine et son rôle. [...]
[...] Si les théories de l'école autrichienne se présentent sous une forme non unifiée, nous tenterons d'en dégager en premier lieu leur essence principale, à savoir une méthode particulière d'analyse économique, celle de l'individualisme méthodologique, puis en second lieu leur apport principal à la théorie économique, à savoir la théorie des cycles économiques (théorie ayant contribué au succès du courant autrichien entre les deux guerres) et le rejet inhérent à cette vision des cycles économiques - de tout interventionnisme étatique pour privilégier le processus du marché. Enfin, nous étudierons les implications concrètes des théories de l'école autrichienne en matière de politique économique. I. Une méthode particulière : l'individualisme méthodologique 1. [...]
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