Ces deux théories sont très proches, mais la théorie du cycle de vie es plus précise que celle du revenu permanent dans la mesure où ANDO et MODIGLIANI ont déterminé un comportement de consommation propre à chaque génération, ce qui permet ensuite d'étudier, au niveau agrégé, l'importance de la structure démographique d'un pays sur son économie...
[...] La théorie du cycle de vie et l'analyse de la consommation au niveau microéconomique 1. Explication de la répartition entre consommation et épargne en fonction de l'âge Le ménage type emprunte lorsqu'il est jeune (pour financer ses études par exemple), épargne durant sa vie active (afin d'accumuler du patrimoine) et désépargne durant sa période de retraite. Ce modèle, qui semble au premier abord extrêmement logique, souffre cependant de cette simplicité et présente donc de nombreuses failles Les failles de la théorie - l'incertitude quant à l'âge de la mort ne permet de lisser parfaitement sa consommation sur l'ensemble de la durée de vie, d'où une épargne résiduelle involontaire, qui constitue 80% des héritages selon Modigliani - l'incertitude quant à l'avenir explique la constitution d'une épargne de précaution visant à amortir les baisses éventuelles de son revenu dans le futur. [...]
[...] D'autre part, la théorie du cycle de vie trouve aujourd'hui pleinement sa place dans les débats politiques actuels concernant la remise en cause de l'organisation des systèmes de retraite et les conséquences qu'une telle réforme pourrait avoir sur les économies nationales des pays industrialisés. Le modèle est donc aussi imparfait qu'intéressant pour les réflexions actuelles sur les politiques économiques face au vieillissement de la population. Ainsi, tout porte à croire que les travaux de recherche entrepris récemment pour mettre à jour, approfondir et raffiner la théorie du cycle de vie ne seront pas abandonnés avant d'avoir pu expliquer au mieux l'importance réelle des systèmes de retraite sur les fluctuations de la consommation. [...]
[...] - les contraintes de liquidité asymétriques, qui empêchent d'emprunter mais pas d'épargner et les imperfections des marchés financiers rendent particulièrement difficile aux jeunes ménages l'accès à l'emprunt, qui est pourtant l'une des conditions majeures à la vérification empirique de la théorie du cycle de vie. - les agents auraient une vision à plus long terme. Selon Arrondel et Masson[3], les ménages se constituent non seulement une épargne pour soi mais aussi une épargne en soi uniquement destinée à la transmission intergénérationnelle, et non à une consommation différée. - les systèmes de retraites obligatoires bouleversent un fondement capital de la théorie du cycle de vie, en ceci qu'ils assurent aux agents un revenu durant toute leur période de retraite. [...]
[...] Le niveau agrégé et les théories à générations imbriquées : le poids de la structure démographique d'un pays sur son économie Plusieurs générations cohabitent en même temps, donc le comportement global de la consommation est l'agrégation de ces différents sous- comportements Cette agrégation a été étudiée par Allais et Samuelson qui ont élaboré des modèles à générations imbriquées : d'un côté, les jeunes, qui travaillent, cotisent pour leur retraite sur les revenus de leur travail, épargnent et consomment ; de l'autre, les personnes âgées, qui consomment le produit de leur épargne, auquel s'ajoute la retraite que leur verse une caisse de retraite qui tire ses ressources des cotisations prélevées sur la nouvelle génération d'actifs Les différents systèmes de retraites : une importance à relativiser Le système de retraites par répartition a considérablement accru les revenus des retraités et levé les incertitudes quant au revenu de fin de vie, et a ainsi rendu facultatives la désépargne des retraités et l'épargne de prévision accumulée par les actifs. Les cotisations sociales jouent un rôle analogue à celui de l'épargne puisqu'elles représentent un revenu différé. Ces éléments bouleversent la théorie du cycle de vie. [...]
[...] On devrait en effet observer une baisse de la désépargne des retraités et de l'épargne des actifs. Ainsi, puisque le système de retraites par répartition assure aux retraités un revenu fixe sur toute la durée de leur retraite, le taux d'épargne en France croît maintenant uniformément avec l'âge. En 2003, les plus de 60 ans, qui représentent 16% de la population française, ont effectué 41% des placements financiers. La tendance à la désépargne faible, voire nulle, des ménages âgés peut également s'expliquer par d'autres effets : en premier lieu, l'altruisme générationnel déjà évoqué, ensuite, un effet de génération (la génération la plus ancienne consomme toujours moins que celle lui succédant), et enfin, un effet d'âge (les besoins diminuent avec l'âge). [...]
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