François Perroux définit le développement comme « l'ensemble des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à faire croître cumulativement et durablement son produit réel global ». Notions à la fois quantitatives et qualitatives, le développement, et donc le sous-développement, sont difficiles à apprécier. Toujours pour François Perroux, les économies sous-développées ont pour caractéristiques d'être « désarticulées, dominées et incapables de couvrir les coûts de l'homme ». De manière générale les pays sous-développés ne peuvent pas satisfaire les besoins fondamentaux de leurs populations (alimentation, logement, santé, éducation…). Simon Kuznets propose quant à lui trois approches du sous-développement : par rapport au possible, par rapport au nécessaire, par rapport aux autres.
L'économie du développement a pris son essor après la Seconde Guerre mondiale, notamment avec l'accès à l'indépendance des anciennes colonies et la constitution de ce qu'Alfred Sauvy a appelé le Tiers Monde. Elle peut être appréhendée selon trois phases successives.
[...] Le secteur moderne va se développer en absorbant la main-d'œuvre du secteur de subsistance attirée par un salaire un petit peu plus élevé, mais qui reste faible. L'embauche va durer tant que la productivité marginale des travailleurs est supérieure au salaire. Le profit réalisé va pouvoir être investi par les capitalistes, entraînant la croissance. Une fois le processus terminé toute la main d'œuvre en excédant a été absorbée par le secteur capitaliste, les revenus vont s'élever dans les deux secteurs, la part des profits va diminuer, l'investissement et la croissance se ralentir. [...]
[...] Elle peut être appréhendée selon trois phases. Les années 1950 et les pionniers structuralistes Relativement optimistes, les auteurs de cette période s'intéressent avant tout aux structures particulières des économies en développement, et leurs apports sont multiples et assez hétérogènes. Pour Ragar Nurkse la pauvreté des pays sous-développés est auto- entretenue par une série de cercles vicieux : _pauvreté Faibles revenus→ Faible épargne→ Faible investissement→ Peu de capital→ Faible productivité→ Faibles revenus _faibles revenus→ Alimentation insuffisante→ Faible productivité→ Faibles revenus _faibles revenus→ demande faible→ Marchés étroits→ Manque de débouchés→ Faibles investissements→ Basse productivité La rupture de ces cercles vicieux peut être provoquée par un apport de ressources extérieures qui va permettre d'augmenter le stock de capital technique et la productivité, et donc les revenus, la demande, l'investissement interne, etc . [...]
[...] Il faut ensuite un «Big Push cad un investissement pour le développement consécutif d'industries diverses. Il faut que l'industrialisation se fasse sur plusieurs fronts, pour que chaque nouvelle industrie profite du développement simultané des autres. _croissance déséquilibrée (Schumpeter, mais surtout Hirschman) : l'économie progresse de déséquilibre en déséquilibre ; les IES ne doivent pas nécessairement précéder les activités directement productives. L'investissement dans un secteur seul va créer des goulets d'étranglement, entraînant la nécessité d'investir dans d'autres. Hirschman développe le concept de liaisons (linkages) entre industries, liaisons avals et amont. [...]
[...] Les auteurs (Galbraith, Sauvy, Rangel , Bauer ) défendent l'économie de marché, la libéralisation, la privatisation, l'ouverture à l'extérieur et le libre-échange. Ricardo et sa théorie des avantages comparatifs sont réhabilités, améliorés (notion de coûts d'opportunité, élaboration du théorème HOS qui s'intéresse aux différentes spécialisations en terme de dotations en facteurs de production ) tout comme Adam Smith et la courbe des possibilités de production (dont l'amélioration est permise par le commerce international) Le commerce international est un moteur de la croissance, les échanges sont mutuellement bénéfiques pour les pays participants. [...]
[...] Ainsi, Myrdal dit que le commerce international ne conduit pas au développement. Il tend plutôt à avoir des effets retardataires (backsetting) et renforce la stagnation ou la régression Il est donc nécessaire de mettre en œuvre diverses formes de protectionnisme pour favoriser les marchés internes et faire des réformes sociales (→Protectionnisme éducateur). Après une période de croissance protégée, le pays en voie de développement pourra s'ouvrir plus largement sur l'extérieur, sur un pied d'égalité. Raul Prebisch et Hans Singer ont développé une théorie de la détérioration des termes de l'échange entre produits primaires/produits manufacturés et donc pour les PVD en général (prix qui ne baissent pas dans la même proportion, infériorité des produits primaires notamment à cause de leur faible élasticité de revenus Les années 1960-1970, impérialisme, dépendance et néo-marxisme Les années 1960 sont marquées par le pessimisme et le développement des théories néomarxistes, face aux difficultés des pays sous-développés. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture