Les Nobel d'économie américains Franco Modigliani et Merton Miller se sont rendus célèbres dans les années 1960 avec un article intitulé: « Le coût du capital, la finance corporative et la théorie de l'investissement », qui changea radicalement l'évaluation des risques d'investissement encourus par une société.
Leurs deux théorèmes posent que « la structure financière et la politique des dividendes n'affectent pas la valeur d'une entreprise ».
[...] Une dernière remarque conduit à une autre dimension de la non-neutralité de la finance ; c'est le rôle décisif du crédit. Ce dernier peut inciter les dirigeants actionnaires des firmes à accroître le taux d'endettement pour faire des investissements plus risqués. En cas d'échec et de faillite, avec la responsabilité limitée, la majeure partie des pertes est supportée par les créanciers. À cause de ces asymétries et de ces incitations perverses qui en résultent, les créanciers vont réagir par des primes de risque et des garanties. [...]
[...] L'approche théorique part de l'idée que la dette change les objectifs des firmes. Dans ces modèles, les actionnaires décident de la politique de l'entreprise. En conférant ce pouvoir décisionnel aux actionnaires, ces modèles illustrent des changements de stratégie de production consécutifs à l'émission de la dette et montrent que la dette entraîne des choix de production plus agressifs 2 > par ailleurs, les revenus des actionnaires dépendent de la répartition des profits de la firme entre dette et actions, de sorte que les décisions prises sont affectées par la structure financière et donc par l'endettement de la firme. [...]
[...] À l'intérieur d'une classe de risque donnée , la valeur d'une firme est d'autant plus grande qu'elle est endettée. La firme a donc intérêt à s'endetter autant que les prêteurs acceptent de lui fournir des capitaux à taux sans risque. Implications 1 > les décisions d'investissement peuvent être séparées des décisions financières correspondantes > le critère rationnel d'une décision est la maximisation de la valeur boursière de la firme > le concept de coût du capital fait référence au coût total , mesuré comme le taux de rendement anticipé sur le capital investi dans les actions de firmes comparable > tout repose sur des anticipations positives ( de demande , sur les bénéfices ) > Dans les années 1980, on a étendu cette analyse à tous les choix financiers. [...]
[...] Sur un marché du capital parfaitement efficient (absence d'impôts, de coûts de transaction), le mode de financement n'a aucun effet sur le coût du capital, c'est-à-dire que la structure du passif des firmes (la proportion entre les dettes et les fonds propres) n'a aucun effet sur leurs décisions de produire et d'investir. Ce qui, selon les auteurs, détermine la valeur des entreprises, ou, si l'on préfère, l'attrait exercé par une entreprise sur les investisseurs en Bourse c'est le risque et le rendement attendu du développement en cours . 2e THEOREME La valeur d'une entreprise n'est pas affectée par sa politique de dividendes. Ainsi, une augmentation des dividendes accroîtra le revenu des actionnaires, mais sera neutralisée par une baisse correspondante de la valeur du titre. [...]
[...] Le théorème de MODIGLIANI-MILLER ne peut donc être appliqué > Par ailleurs, ces sources alternatives de financement, telles que le recours au marché des titres ou l'appel au système bancaire ne sont pas substituables comme l'ont montré B. GREENWALD, J. STIGLITZ, A. WEISS (1984). L'émission de titres sur le marché financier se révèle coûteuse pour l'entreprise en terme de crédibilité. En effet, une émission d'actions nouvelles par exemple, sera mal accueillie par les anciens actionnaires et une chute des cours sera observée. [...]
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