Fiche technique sur l'analyse du monopole réalisée par J.A. Schumpeter dans le cadre de sa vision du capitalisme (ouvrage : Capitalisme, Socialisme et Démocratie, 1942). Allant à l'encontre de la théorie néo classique, il explique en quoi les pratiques monopolistiques sont au coeur du principe de destruction créatrice, et ne seraient pas inefficaces mais efficaces et primordiales économiquement.
[...] L'analyse du monopole de J.A. Schumpeter est donc très importante car allant à l'encontre de celle néo-classique, tout en faisant partie intégrante de sa vision du capitalisme. Il n'en reste pas moins que l'auteur se défend d'aboutir à des applications pratiques, comme il l'explique dans la préface de la seconde édition (1946) : il se propose de faire réflechir le lecteur, et pour atteindre ce but, il était essentiel de ne pas distraire son attention en discutant, à un point de vue quelconque, ce qu'il y aurait lieu de faire à ce sujet et en centrant, du même coup, son attention sur tel ou tel problème pratique Il a clairement voulu s'en maintenir à l'analyse, et c'est ce qui fait toute la force de sa théorie : elle nous permet de venir limiter la théorie classique en montrant avec une grande pertinence le caractère restreint de ses hypothèses, principalement l'analyse statique; à travers un exemple sensible qu'est le monopole. [...]
[...] Fiche Technique Augustin Celier L'analyse du monopole de Schumpeter J.A. Schumpeter fait une analyse du monopole dans son ouvrage Capitalisme, Socialisme et Démocratie (1942) qui est souvent retenue car elle va à l'encontre totale de la théorie habituelle, celle néo-classique. Cette analyse fait partie intégrante de sa vision du capitalisme qui est une vision dynamique et dans le long terme, celle d'un capitalisme mu par la destruction créatrice. De telle sorte, elle ne peut être saisie sans une complète compréhension de ce modèle d'apréhension du capitalisme. [...]
[...] Il naît alors une autre concurrence latente, celle fondée sur l'innovation, et constante : la menace permanente que toute innovation vienne rendre mon industrie désuète, menace alors propice au développement des pratiques monopolistiques. C'est là que Schumpeter vient établir les vertus des monopoles, en montrant que la concurrence pure et parfaite, au-delà d'être irréalisable, se révèlerait moins efficace que la destruction créatrice et les pratiques monopolistiques qui y sont associées. Réfutation de l'inefficacité économique du monopole La théorie classique avance que le prix du monopole sera plus élevé et la production moindre que dans un cadre de concurrence pure et parfaite. [...]
[...] Les pratiques monopolistiques au coeur du processus de destruction créatrice Pour innover, il faut nécessairement investir. Or, il y a une prise de risque intrinsèque à l'investissement. Pour Schumpeter, il devient ainsi nécessaire de recourir à des procédés de protection tels que les brevets, ou contrats à long terme conclus à l'avance et autres pratiques monopolistiques. Garanties contre le risque, ces pratiques incitent et permettent l'investissement, lui même indispensable. Etant de telle sorte au coeur du processus d'innovation, les pratiques monopolistiques ne sont pas un facteur d'inhibition, mais bien un facteur de propulsion La nouveauté, l'innovation a besoin de protections pour se lancer, comme l'investissement, et ceci entraîne au long terme l'ouragan perpétuel de la destruction créatrice et donc le capitalisme et la croissance au long terme. [...]
[...] Références J.A. Schumpeter Capitalisme, Socialisme et Démocratie, traduction française de 1942; chapitre 7 : Le processus de destruction créatrice; et chapitre 8 : Les pratiques monopolistiques. Ainsi que la préface de l'édition de 1946. Dimitri Uzunidis L'innovation et l'économie conptemporaine sous- chapitre Les pratiques monopolistiques. Le point de vue de J.A. [...]
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