En principe le Moyen-âge commence au 5ème siècle (prise de Rome) se termine au 15ème. Il ne faut pas s'attendre donc à une pensée homogène, cependant cette longue période est finalement été assez pauvre en courants doctrinaux, l'explication en est simple : jusqu'au 13ème siècle, l'économie est largement rurale, assez peu diversifiée, on est loin des grands réseaux commerciaux de l'antiquité. Les seules préoccupations voisines de l'économique sont le fait d'Hommes d'église cherchant notamment comment concilier l'idéal évangélique de pauvreté et les nécessités quotidiennes de la production et de l'échange (...)
[...] Un certain nombre de francisquins ne sont pas allés aussi loin que les fraticelli tout en s'écartant de la pensée thomiste (Saint Thomas d'Aquin), le plus important de ces théologiens est Pierre Olieu (1248-1298) qui mène une analyse très approfondie des concepts de monnaie, de capitale et de taux d'intérêt, totalement affranchie de la pensée d'Aristote. Pierre Olieu dont les œuvres ont été interdites juste après sa mort par l'église va beaucoup moins loin que les sectes extrémistes de type fraticelli et sans être d'accord avec la plupart des positions économiques de l'église, il cherche cependant à ne pas trop s'écarter du point de vue des autorités papales. Il accepte par exemple la condamnation de l'usure par l'église. [...]
[...] Sans une personne compétente, un bien peut être un bien de consommation mais pas un bien de capital, c'est-à- dire qu'il n'existe pas de facteurs de production inanimés ou animés sans un facteur de production complémentaire : le travail. Ça sera la base de la théorie de Böhm-Bawerk. La théorie du capital et la théorie de la dépréciation du futur lui donne une théorie originale du prêt à intérêt. Au contraire des principes fondamentaux de l'église de l'époque, Olieu admet la vente du temps dès qu'on le possède. [...]
[...] C'est dans ce cadre que s'inscrit la théorie du juste prix et du juste salaire. Sur l'esclavage il y a une réprobation plus ou moins explicite. Quelques rares théologiens soutiennent l'esclavage. D'autres théologiens plus nombreux proclament l'égalité complète des Hommes. La plupart acceptent l'autorité du maître sur l'esclave si elle est dévouée à l'intérêt général et non pas à l'intérêt de celui qui est propriétaire. Sur le rôle de l'état laïc, certains scolastiques confient au prince le soin de fixer les prix. [...]
[...] De même la plupart des théologiens admettent d'indemniser le risque. Cette acceptation de la prime de risque jointe à l'interdiction du prêt à intérêt, a formé un système efficace de financement du commerce lointain. En effet il est interdit de prêter à intérêt à un fils de riche qui veut déjà brûler son héritage, en revanche il est possible de prêter à taux élevés à des marchands qui courent de gros risques (le prêt à la grosse aventure). Certains historiens pensent même que Venise a pu financer ses opérations commerciales les plus importantes (opérations risquées) grâce à l'interdiction du prêt à intérêt. [...]
[...] Ces échanges et les croisades mettent les occidentaux au contact de la pensée arabe et au contact de la pensée grecque. Cette dernière arrive par 2 canaux : celui de l'empire byzantin d'abord, et par l'intermédiaire des arabes qui ont souvent étudié les auteurs grecs. Les doctrines d'Aristote furent longuement discutées au 13ème siècle car il apportait des réflexions nouvelles sur la richesse, l'échange Il faut souligner que le centre initial de réflexion fut l'Italie en raison de ses contacts internationaux, mais très vite la pensée économique s'est diffusée dans les grandes universités européennes sous l'influence de l'église. [...]
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