Les auteurs : -Henri Lamotte :ancien élève de l'Ecole Nationale d'Administration, il est directeur d'étude d'économie à l'Institut d'Études politiques de Paris.
Jean-Philippe Vincent : ancien élève de l'ENA, il est également directeur d'étude d'économie à l'IEP de Paris .
Si monétaristes et keynésiens ont su trouver un consensus dans certains domaines (les changements de l'offre de monnaie sont des déterminants majeurs des fluctuations économiques pour les deux courants par exemple), l'apparition de la nouvelle macroéconomie classique bouleverse ce consensus.
Cette nouvelle macroéconomie classique(NMC) se distingue par trois traits principaux : les agents optimisent leur utilité en permanence, dans la limite de leur information, les décisions économiques des agents sont fondées uniquement sur des facteurs réels – donc ni monétaires ni nominaux -, et enfin les agents ne font pas d'erreur systématique (anticipation rationnelle) .
[...] Conclusion Malgré ses limites (comme toute théorie) qui tendent à limiter sa portée (la flexibilité des prix n'est pas toujours immédiate, d'où la possibilité d'une politique budgétaire à moyen terme ; la variance du progrès technique apparaît insuffisante pour expliquer l'ampleur des cycles la NMC joue un grand rôle dans l'économie contemporaine et suscite de nombreux débats. La NMC a aussi imprégné durablement les politiques économiques en apprenant avant tout à définir des objectifs et des méthodes pour améliorer leur efficacité. Il s'agit d'un courant de tout premier plan. [...]
[...] Cette inefficacité a été mise en évidence par SARGENT et WALLACE. Selon eux, les gouvernements sont face à une contrainte budgétaire intertemporelle qui limite leurs marges de manœuvre. Le choix d'une politique budgétaire donnée exclue certaines possibilités dans le domaine monétaire. La proposition d'inefficacité ne s'applique donc pas seulement aux deux instruments de la politique économique pris séparément, mais au policy-mix c'est-à-dire au dosage d'actions monétaires et d'actions budgétaires. - L'analyse stratégique des politiques économiques : du fait des anticipations des agents, et de leurs interactions, les politiques monétaires discrétionnaires conduisent à un niveau d'inflation supérieur au niveau optimal. [...]
[...] Dans une économie néoclassique, la fiscalité entraîne trois types de distorsions : l'impôt sur le revenu du travail réduit l'offre de travail, l'impôt sur le revenu du capital modifie l'arbitrage épargne/consommation, enfin on assiste à une dispersion des taux d'imposition. Pour pallier ces déséquilibres la NMC préconise la création d'impôts forfaitaires ou de taxes sur la consommation. La politique budgétaire doit rechercher une plus grande neutralité : modèle de tax smoothing »(lissage des taux d'imposition). En même temps la gestion des finances publiques doit retrouver une crédibilité. Elle doit donc assurer la solvabilité intertemporelle de l'Etat (l'encours nominal de la dette doit croître à un rythme annuel n'excédant pas le taux d'intérêt nominal). [...]
[...] - Les nouvelles théories de la croissance : on distingue trois principaux modèles de croissance endogène : d'abord conciliation entre concurrence et rendement croissant : les rendements sont constants au niveau de chaque agent mais croissants au niveau global ; certains modèles élargissent également la notion de croissance en prenant en compte le nombre de produits offerts et leur qualité ; enfin un troisième type se réfère au facteur de croissance : investissement (modèle de ROMER), capital humain (LUCAS) La grande faiblesse de ces modèles est qu'il n'y a pas de travaux empiriques susceptibles de vérifier leur bien fondé. - Le chômage et la NMC : dans cette optique la recherche d'un emploi est une activité économique à part entière s'exerçant sur le marché du travail. [...]
[...] Toutefois cette hypothèse n'exclue pas les erreurs de prévision ; seulement, les acteurs ne se trompent jamais systématiquement. - La neutralité de la politique budgétaire : pour BARRO (1974), le mode de financement des dépenses publiques par impôt ou par accroissement de la dette publique n'a pas d'impact réel sur l'économie car l'accroissement de la dette publique ne représente pas un surplus de richesse nette pour les agents. Une réduction d'impôt financée par un alourdissement de la dette publique n'a pas d'effet expansif car les agents privés anticipent les hausses d'impôts futurs et augmentent leur épargne. [...]
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