Force est de constater que la notion de passager clandestin, pourtant proprement économique, a fait l'objet d'un effort de définition en droit français, par la loi du 6 janvier 1989. Elle est ainsi définie comme une déficience du marché par laquelle un « agent économique use d'un bien en général collectif en ne payant pas sa quote-part, qui est alors supportée par les autres usagers » (voir Journal Officiel du 31 janvier 1989).
Mais alors, pour quelles raisons cette notion économique a-t-elle sa place dans le débat public ? Quel problème constitue t-elle, et quelles solutions y sont proposées par l'analyse économique ?
[...] Alors, le coût moyen par individu est bel est bien minimal, car il ne peut exister aucun passager clandestin, puisque tous les individus souscrivent. Toutefois, on tombe ici dans l'excès inverse au problème du passager clandestin : il peut alors exister des individus ne tirant aucune satisfaction du bien public considéré (dans le cas de l'éclairage public d'une route, des individus n'empruntant jamais cette route). Ainsi, cette situation demeure encore injuste. D'autre part, une autre solution consiste à confier la production du bien public à une entreprise privée. [...]
[...] La notion de passager clandestin, ou free rider Force est de constater que la notion de passager clandestin, pourtant proprement économique, a fait l'objet d'un effort de définition en droit français, par la loi du 6 janvier 1989. Elle est ainsi définie comme une déficience du marché par laquelle un agent économique use d'un bien en général collectif en ne payant pas sa quote-part, qui est alors supportée par les autres usagers (voir Journal Officiel du 31 janvier 1989). Mais alors, pour quelles raisons cette notion économique a-t-elle sa place dans le débat public ? [...]
[...] On touche là clairement au problème du passager clandestin. Ce problème a été mis en évidence par l'économiste américain Mancur Olson, dans un ouvrage paru en 1965 : The Logic of Collective Action: Public Goods and the Theory of Group. Selon lui, il découle de la rationalité des individus. En prenant l'exemple du syndicalisme, Olson montre que, comme tous les travailleurs bénéficient des avantages conquis par un syndicat, aucun n'a rationnellement intérêt à y cotiser, puisque les fruits de son action bénéficieront à n'importe quel travailleur donné, qu'il soit membre ou non du syndicat. [...]
[...] En conclusion, notons toutefois que, si le passager clandestin constitue bel et bien un problème pour la collectivité, ne négligeons pas la conscience collective des individus, qui savent reconnaître la nécessité d'une contribution publique même si ces ressources auraient pu être utilisées en leur apportant plus de satisfaction personnelle. Bibliographie Joseph Stiglitz, Carl E. Walsh, Principes d'économie moderne, De Boeck 2e édition. Hal. R. Varian, Introduction à la microéconomie, de Boeck, septembre 2006, 6e édition. Gilbert Abraham-Frois, Microéconomie, Economica 3e édition. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture