Le multiplicateur d'investissement est le fait que chaque unité de variation du montant de l'investissement fait varier de plus d'une unité le produit intérieur brut. D'autre part l'équivalence ricardienne ou théorème Ricardo-Barro est le fait qu'il y a équivalence entre l'augmentation de la dette publique aujourd'hui et l'augmentation des impôts requise plus tard pour le remboursement de cette dette. En effet, dans cette théorie, les agents ont des anticipations rationnelles à très long terme ; ils anticipent donc qu'il faudra payer des impôts supplémentaires et épargnent donc l'ensemble du montant de leur réduction d'impôts. Or les politiques de relance keynésiennes consistent à utiliser le multiplicateur d'investissement pour obtenir une relance via la création de revenus et d'emplois. De plus, l'histoire a montré – en particulier avec les relances de Roosevelt et Kennedy – que l'utilisation de l'investissement public dans le cadre de la politique budgétaire permettait d'obtenir des relances. Pourtant, dans un article de 1974, Robert Barro utilise l'équivalence ricardienne pour montrer qu'une compression des impôts financée par l'augmentation de la dette publique n'a pas l'effet de relance attendu par les keynésien.
On peut donc se demander à quelles conditions l'équivalence ricardienne peut annuler les effets de relance dus au multiplicateur d'investissement.
Nous verrons dans une première partie que le multiplicateur permet les relances selon les keynésiens ; puis nous verrons comment, d'après la nouvelle économie classique et notamment Robert Barro, l'équivalence ricardienne annule les effets du multiplicateur.
[...] C'est pour cela qu'on peut dire que le multiplicateur budgétaire, c'est-à-dire le multiplicateur d'investissement dû aux dépenses publiques, est toujours plus grand que le multiplicateur fiscal, c'est-à-dire celui dû au gain pour les ménages d'une réduction d'impôts. L'usage du multiplicateur budgétaire pour opérer une relance implique un creusement du déficit public. En effet, si on finance l'investissement public par l'impôt, on prélève une partie du revenu disponible des ménages. Or une grande proportion de cette partie aurait de toute manière été dépensée, occasionnant elle-même un effet de multiplicateur d'investissement. De plus, le multiplicateur fait que l'augmentation du PIB est plus importante que les montants investis par l'Etat. [...]
[...] De plus, l'équivalence ricardienne repose sur des hypothèses encore plus fortes que celles du multiplicateur. Dans de nombreux cas, elles ne sont pas réalisées : anticipations non rationnelles, horizons à court terme, altruisme limité envers les générations futures. De plus, comme l'explique M. Solow dans un article intitulé Peut-on recourir à la politique budgétaire ? , certains ménages ne disposent pas d'assez de liquidités pour consommer selon leur plan optimal et les conditions de crédit font qu'ils n'y ont pas accès. [...]
[...] Or les politiques de relance keynésiennes consistent à utiliser le multiplicateur d'investissement pour obtenir une relance via la création de revenus et d'emplois. De plus, l'histoire a montré en particulier avec les relances de Roosevelt et Kennedy que l'utilisation de l'investissement public dans le cadre de la politique budgétaire permettait d'obtenir des relances. Pourtant, dans un article de 1974, Robert Barro utilise l'équivalence ricardienne pour montrer qu'une compression des impôts financée par l'augmentation de la dette publique n'a pas l'effet de relance attendu par les keynésien. [...]
[...] C'est ainsi que Keynes écrit que des travaux publics, même d'une utilité douteuse, peuvent donc rapporter maintes et maintes fois ce qu'ils coûtent Le mécanisme du multiplicateur peut être utilisé afin d'obtenir une relance économique de type keynésienne. Pour cela, il faut avant tout tirer la demande vers le haut. Dans un premier cas, l'Etat opère des baisses d'impôts. Ces montants viennent gonfler le revenu disponible des consommateurs. Ceci a pour effet d'augmenter la consommation et l'épargne puisque la propension marginale à épargner n'est pas nulle. [...]
[...] Le modèle du multiplicateur keynésien est valable en économie fermée, dans une situation de non plein-emploi. L'équivalence ricardienne, quant à elle, ne semble vérifiée qu'à des conditions qui ne peuvent être totalement réalisées. Aussi, on peut dire que les échecs des politiques keynésiennes des dernières trente années sont probablement plus dus à l'ouverture et l'intégration croissantes des économies, qui font que la demande artificielle est largement absorbée par les économies étrangères, qu'au principe de l'équivalence ricardienne. Bibliographie SAMUELSON, Paul A.; NORDHAUS, William D., Economie 18ème édition, Economica, Paris DELFAUD, Pierre, Keynes et le keynésianisme, Que-sais-je ? [...]
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