La théorie des marchés contestables présentée en 1982 par BAUMOL, PANZAR et WILLIG (Contestable markets and the theory of industry structure) engage une nouvelle réflexion sur la concurrence. Selon ces auteurs, le degré de concurrence est moins déterminé par le nombre d'entreprises que par la possibilité qu'ont les firmes d'entrer sur le marché ou de se retirer (I). Si la notion de 'contestabilité', à la base de cette démarche, peut être remise en cause (II), elle permet néanmoins d'appréhender une nouvelle dimension de la politique de la concurrence (III)
[...] Un marché contestable est un marché où la liberté d'entre est totale et où les entreprises qui sortent après une tentative d'entrée ratée ne risque pas d'autres coûts que celui de l'amortissement normal des moyens de production engagés. De cette définition se dégagent donc les deux conditions d'un marché contestable : Liberté d'entrée Liberté de sortir (absence de coûts irréversibles ou sunk cost) En introduisant l'idée de concurrence potentielle pour les entreprises déjà en place sur le marché, la théorie des marchés contestables élargit la notion de concurrence : celle-ci n'est pas exclusivement déterminée quantitativement, c'est à dire par le nombre d'entreprises. [...]
[...] D'autre part, les barrières à l'entrée d'un marché (c'est à dire les coûts que doit surmonter une entreprise pour entrer dans une branche) sont nombreuses et ne relèvent pas exclusivement de la réglementation nationale : bien souvent les barrières sont posées par les entreprises elles-mêmes : Les barrières liées aux entreprises : En 1956, J.Bain présenta une classification des barrières à l'entrée d'un marché. Selon lui ces barrières étaient involontaires cependant les évolutions actuelles ont remis en cause ce caractère. [...]
[...] La différenciation des produits : elle est de nos jours renforcée par les politiques de fidélisation des acheteurs (importance de la marque). Les budgets publicitaires, les politiques de marketing et l'innovation ont un rôle stratégique : la différenciation est de plus en plus fonction de l'entreprise. Avantage de coûts absolus : la différence des courbes de coût peut être une barrière. L'origine et l'utilisation des facteurs de production, la connaissance antérieure du marché, une politique active en recherche et développement sont autant d'éléments qui peuvent déboucher sur des courbes différentes selon les entreprises. [...]
[...] Concrètement cela se traduit par l'autorisation d'accès des infrastructures à de nouveaux opérateurs : la SNCF devra mettre à disposition ses lignes ferrées tout comme EDF/GDF ses lignes haute tension. Les nouveaux entrants devront cependant s'acquitter de péages (charges d'interconnexion au réseau). La question du montant des charges d'accès est problématique car il peut constituer une barrière à l'entrée il est trop important pour les nouveaux entrants ou une source d'inefficacité si il est trop faible (le monopole historique ayant la charge des infrastructures ne fera pas les investissements nécessaires). [...]
[...] Pour qu'un marché corresponde à la configuration naturelle, il doit répondre à deux concepts de contestabilité et de soutenabilité (tout marché contestable n'étant pas soutenable ) : s'il en est ainsi, le prix du monopole conçu comme configuration naturelle ne sera pas supérieur au prix de CPP (Concurrence Pure et Parfaite). La théorie des marchés contestables sert ainsi à démontrer que la situation de monopole, dans certaines conditions, n'est pas synonyme d'inefficacité économique car elle ne débouche pas forcément sur un pouvoir de monopole. Le modèle néo-classique de la concurrence pure et parfaite suppose (entre autre) l'atomicité des acteurs. [...]
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