Lorsqu'une opération économique, entre deux agents A et B, a des effets sur un troisième agent C sans qu'il y ait transaction monétaire ou convention d'échange entre A et C ou entre B et C, on dit qu'il y a création d'une externalité. Si l'externalité créée s'opère au détriment de C, c'est-à-dire si elle diminue son bien-être actuel, ou l'empêche de jouir d'un bien, d'un service potentiel, on dit qu'il s'agit d'une externalité négative ou d'une deséconomie externe. Si du fait de la transaction entre A et B, l'agent C voit augmenter son bien-être, sa richesse, ses possibilités d'action, de connaissance, s'améliorer son environnement, on dit qu'il y a création d'externalité positive.
[...] En effet, cet outil a tendance à survaloriser les externalités négatives et à minorer les externalités positives. Indirectement, le PIB comptabilise positivement l'augmentation des maladies professionnelles ou encore la pollution. Pourtant, intuitivement, il semble qu'une population en mauvaise santé et un environnement dévasté gênent la croissance plutôt qu'ils n'y participent. La prise en compte des externalités introduit donc une dimension supplémentaire dans le processus de croissance. Les théoriciens de la croissance endogène intègrent les externalités comme source de croissance potentielle. [...]
[...] Ensuite, les économistes de la croissance endogène remettent en question l'exogénéité du progrès technique du modèle de Solow. Ici, le progrès technique n'est plus considéré comme tombé du ciel et donné gratuitement aux agents économiques. Il est un choix individuel et provient d'un processus de la recherche-développement qui demande un investissement en capital physique et humain. En effet, les modèles de croissance endogène sont des modèles à deux secteurs : un secteur de production, qui assure le bien-être présent des individus et un secteur de recherche, qui assure la croissance de ce bien-être au cours du temps. [...]
[...] Illustration par les fondements théoriques de la croissance endogène. Les théories de la croissance endogène cherchent à expliquer la croissance économique à partir du processus même d'accumulation, sans avoir à recourir à des facteurs extérieurs, exogènes. Construites notamment en réaction par rapport au modèle de Solow, dont elles constituent néanmoins un prolongement, les théories de la croissance endogène insistent notamment sur la prise en compte des externalités. Weber définit les externalités, en 1997, comme des bénéfices ou des coûts qui, bien qu'ils s'ajoutent aux bénéfices et aux coûts propres à une activité donnée, ne sont pas reflétés dans les prix du marché et touchent des agents économiques tiers, sans que ces derniers soient légalement tenus de payer ou en droit de recevoir un dédommagement Les théories de la croissance endogène ont permis de faire évoluer la réflexion économique en insistant sur le rôle majeur de ces externalités dans l'analyse de la croissance économique alors que celui-ci était largement ignorés des théories classiques Elles redonnent également une place aux politiques économiques en se fondant sur une conception active du rôle de l'Etat dans la croissance par le biais de la gestion de ces externalités (II). [...]
[...] Le rôle de l'Etat dans l'éducation et la recherche est donc fondamental. Enfin, une analyse de Robert Barro, développée en 1990, a souligné que l'intervention de l'Etat qui investit dans des infrastructures publiques conduit à l'amélioration de la productivité des entreprises privées, car ces infrastructures facilitent la circulation des informations, des personnes et des biens. Les infrastructures publiques constituent donc un facteur de croissance qui engendre des rendements croissants à long terme en raison des économies internes qu'elles permettent pour les producteurs privés. [...]
[...] C'est l'économiste Alfred Marshall qui a introduit la notion d'externalités positives technologiques à propos d'une entreprise C qui, par son implantation géographique, bénéficie d'aménités (transport, accessibilité, proximité des marchés, des concurrents) au-delà de sa contribution fiscale ou marchande. Chez Marshall, la part de croissance de la firme qui ne relève pas de l'accumulation du capital et du travail, mais de la technique, s'explique par ces externalités technologiques. Le successeur de Marshall à Cambridge et prédécesseur de Keynes, Arthur C. Pigou a justifié la rationalité des politiques de transfert publics en montrant que la création d'externalités empêchait de confondre l'utilité sociale et collective avec l'agrégation des utilités individuelles. [...]
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