Le 17 décembre 2007, sur France 5 le député UDF Jean-Louis Bourlanges enrôlait l'économiste britannique pour rudoyer Ségolène Royal. Preuve que plus de soixante ans après sa mort, en 1946, John Maynard Keynes plane sur les débats politiques, admiré, contesté, envoyé tour à tour à l'adversaire comme la référence suprême ou comme une entité dépassée (...)
[...] C'est que Keynes prend ses ainés à rebrousse-poil. L'économie, pour lui, n'est que l'œuvre d'acteurs isolés mais une mécanique globale, dans laquelle revenus, profits ou production sont considérés dans leur ensemble. L'épargne y est un réflexe néfaste qui ralentit les dépenses, donc les investissements, et provoque ainsi le chômage. Or tout homme mis au chômage [ ] verra s'amenuiser son pouvoir d'achat et provoquera à son tour un chômage accru parmi les travailleurs qui avaient produit ce qu'il n'a plus les moyens d'acheter explique Keynes. [...]
[...] Quitte à creuser une dette qui se comblera une fois l'activité économique revenue. C'est la naissance de l'Etat providence et la limite de l'oracle de Cambridge. Anobli en 1942, Keynes termine son existence couvert d'honneurs. Sa doctrine sera l'inspiratrice des économies occidentales des trente glorieuses. Mais à partir de la crise de 1973, le chômage s'envole sans qu'aucune politique keynésienne ne s'enraie. La mondialisation limite l'efficacité des politiques nationales. Keynes dont le principe de base s'applique toujours en France, assumerait-il 1200 milliards d'euros de dette accumulés par l'hexagone de son PIB) ? [...]
[...] John Maynard Keynes, la naissance de l'Etat providence : - L'économie est un système global, qui mérite une théorie générale. - La demande effective commande le niveau de production et, donc, le niveau de l'emploi. - Les finances publiques doivent et peuvent permettre la relance de l'activité économique. - L'augmentation de l'offre de monnaie permet de baisser le cout du crédit et facilite l'investissement. - Le 17 décembre 2007, sur France 5 le député UDF Jean-Louis Bourlanges enrôlait l'économiste britannique pour rudoyer Ségolène Royal. [...]
[...] Drôle de diable en effet que ce pacifiste qui s'est fait connaître au sortir de la Seconde Guerre mondiale avec les Conséquences économiques de la paix, un réquisitoire contre le traité de Versailles. Pour Keynes, les vainqueurs demandaient trop au vaincu tout en privant l'Allemagne des moyens de payer. L'avenir lui donnera raison. Plus tard, l'intervention massive des commandes de l'Etat nazi relancera, selon une mécanique très Keynésienne, l'économie allemande. Mais dès avant la montée vers la guerre, l'effondrement des bourses en 1929 a provoqué un désarroi profond chez les économistes. Le monde cherche une explication. Keynes aussi. [...]
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