Cette note sur l'implication des pouvoirs publics dans la lutte contre les inégalités présente les courants de pensée qui nous amène à légitimer cette action, de la pensée classique à l'avènement de l'Etat-Providence, jusqu'à la situation économique et sociale de notre pays actuellement qui confirme le bien-fondé et l'efficacité de cet engagement.
[...] A l'origine de ces débats économiques, on retrouve des valeurs solidement ancrées dans le monde anglo-saxon comme la liberté d'entreprendre, la croyance dans un marché autorégulateur, le mérite, l'effort et le talent de l'individu récompensés. Il découle de ces valeurs sociétales l'idée que les inégalités sont le reflet du travail et du talent de chacun, et que tout individu peut connaître un voie ascendante dans l'échelle sociale s'il s'en donne les moyens. Dans cette perspective, il ne doit pas y avoir de politique de lutte contre les inégalités, pas plus que d'impôts redistributifs. [...]
[...] L'Etat doit-il lutter contre les inégalités ? L'appréhension des inégalités nous renvoie à des débats idéologiques multiséculaires, qui ne cessent pourtant d'être d'actualité et de raisonner avec la conjoncture présente. Les inégalités elles-mêmes renvoient à de nombreux enjeux. Autour des inégalités de revenus, inégalités charnières et centrales, gravitent les inégalités en termes d'éduction, d'emploi, de logement, de modes de vie et d'origine sociale et géographique. On peut partir de la définition économique de l'inégalité qui est la mesure d'une donnée qui se trouve en deçà d'un niveau relatif perçu comme acceptable. [...]
[...] A la lumière de ce constat, la lutte contre les inégalités se passe d'idéologies et de principes économiques théoriques, l'implication de l'Etat a fait ses preuves et doit persister voire encore se renforcer. De fait, l'Etat est au cœur et au centre de la vie économique et sociale, contrairement au tissu associatif par exemple, et s'avère donc le seul acteur qui puisse, à échelle globale, lutter contre les inégalités. Bibliographie : J.C PRAGER, F. VILLEROY DE GALHAU, Dix huit leçons sur la politique économique : à la recherche de la régulation, Seuil, 2éme édition A. [...]
[...] Dans le prolongement des thèses classiques, l'économie de l'offre a trouvé, depuis le début des années 1980 et alors que les taux de prélèvements publics ont atteint des records absolus (autour de 43% en France), un regain de popularité. Symbole de cette renaissance libérale, la formule « trop d'impôt tue l'impôt », attribuée à l'économiste Arthur Laffer, exprime l'idée selon laquelle une forte hausse de l'impôt, par son effet négatif sur l'activité économique, réduirait en fait la masse globale des recettes fiscales. Une telle thèse n'est pas nouvelle puisque l'économiste J-B. [...]
[...] Dans le prolongement des travaux de Laffer, les néo-classiques vont jusqu'à juger les politiques de lutte contre les inégalités illégitimes mais aussi inefficaces. Pour Milton Friedman, la distribution d'aides sociales par l'Etat grâce à l'impôt encourage une inactivité des plus pauvres, qui peuvent survivre sans travailler. De plus, l'égalitarisme nuit à l'équité car il provoque un nivellement par le bas. Pour Schumpeter, repris dans cet argument par tous les gouvernements souhaitant procéder à des baisses d'impôts, en prélevant les plus riches, on nuit à l'innovation, à la production de richesses et donc aux taux généraux de croissance et d'emploi. [...]
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