À l'heure où le marché français ne peut plus être aussi compétitif dans toutes les productions à faible valeur ajoutée et forte en main-d'oeuvre comme dans le textile, il est intéressant de réfléchir sur les bienfaits de la concurrence. En effet, selon le Larousse, la concurrence est « une rivalité d'intérêts provoquant une compétition entre plusieurs personnes, entre particuliers, entre commerçants et industriels qui tentent d'attirer à elles la clientèle par les meilleurs conditions de prix et de qualité ». Au sens économique la concurrence est définie comme une structure de marché où les vendeurs et les acheteurs sont suffisamment nombreux pour qu'aucun ne puisse exercer une influence sur les prix.
Mais ce qui caractérise particulièrement la concurrence, c'est qu'elle est admise comme un bon, voire le meilleur mode de régulation de l'économie, notamment pour les classiques et les néoclassiques.
Cependant, nous constatons régulièrement que la concurrence ne résout pas nos problèmes économiques : chômage, fermeture d'entreprises et délocalisations, inflation et augmentation des prix (...)
[...] C'est parce qu'il y a une concurrence féroce sur le marché de l'automobile par exemple que tous les constructeurs sont intransigeants sur la sécurité de leur véhicule (cf. dernière campagne publicitaire pour la Citroën C4) et proposent un prix compétitif (cf. prix d'entrée de la BMW à moins de euros). Et, finalement, le consommateur en est le plein bénéficiaire. Donc, la concurrence incite les acteurs économiques, notamment les producteurs, à être compétitifs, donc performants. Cette compétitivité se retrouve dans des prix bas pratiqués, ce qui selon les classiques et les libéraux, des vertus macroéconomiques. [...]
[...] Donc, d'un point de vue macroéconomique, la concurrence est un excellent lubrificateur des échanges entre l'offre qui est constamment sous pression et la demande. Pour les classiques, comme Smith notamment, l'agrégation des intérêts individuels mène à l'intérêt général. Ainsi, ce mode de régulation permet la coordination des actions qui, par sommation, est bénéfique à tous. Pour les néoclassiques, il érige la concurrence en modèle pur et parfait où tous les marchés s'autorégulent. Dans ces conditions (atomicité, homogénéité, libre entrée et sortie sur le marché + transparence et mobilité des facteurs de production), les biens et les facteurs de production (travail et capital) peuvent s'échanger selon la loi de l'offre et la demande. [...]
[...] Ceci signifie que la concurrence serait bonne pour l'économie. Mais, c'est oublier que ce n'est toujours pas le cas. II. Limites micro et macroéconomiques de la concurrence II.1. Les inconvénients de la concurrence pour les producteurs et les consommateurs La régulation par la concurrence n'a pas que des conséquences positives pour les agents économiques. En effet, c'est à cause de la concurrence que beaucoup d'entreprises n'arrivent pas à suivre et donc à survivre, provoquant ainsi du chômage. Il est en effet aujourd'hui impossible de rester plus compétitifs que les Asiatiques (textile, électroménager . [...]
[...] Pour conclure, nous dirons que la concurrence est bonne pour l'économie tant qu'elle reste compatible avec l'intérêt général dont le garant est l'État. C'est pour cela que la concurrence ne peut s'autosuffire en tant que mode de régulation et doit être encadrée par l'État qui en définit les règles et les limites. La concurrence s'inscrit pleinement dans une logique de marché économique donc de profit, sans tenir compte de la dimension humaine et citoyenne de l'échange. Il est nécessaire de trouver cette articulation pour le bienfait des populations d'aujourd'hui et de demain. [...]
[...] Finalement, la concurrence conduit même à un paradoxe : les alliances licites (fusion à acquisition comme par exemple BNP-Paribas) mais aussi les accords illicites (collusion, interdite par la loi car elle fausse le jeu de la concurrence). De ce fait, la concurrence effrénée conduit les entreprises à la disparition. La structure du marché devient oligopolistique, voire monopolistique, pratiquant ainsi des prix de vente trop élevés pour les consommateurs. Aujourd'hui, en France, il n'y a que 6 centrales d'achat pour la grande distribution alimentaire. Et leurs marges pratiquées sont élevées. Cela n'avantage pas toujours les consommateurs. De plus, d'un point de vue macroéconomique, la concurrence ne permet pas toujours la meilleure allocation des ressources. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture