La manufacture, dans laquelle la coopération fondée sur la division du travail acquiert sa forme classique, a une double origine.
Des ouvriers qui exerçaient des métiers différents et indépendants, et dont les travaux concouraient, en se complétant, à la fabrication d'un objet donné, se retrouvent regroupés dans un atelier sous les ordres du capitaliste, ne s'occupant plus que de ce qui ne représente qu'une part de leur métier d'origine. Par exemple, dans le cas de la fabrication d'un carrosse, le tailleur, le serrurier ou encore le ceinturier ne s'occupent plus que des opérations qui, tout en faisant appel à leurs diverses aptitudes, en viennent à se spécialiser dans la part de cette aptitude qui concerne la fabrication d'un carrosse.
Des ouvriers possédant les mêmes aptitudes sont dans un premier temps regroupés par le capitaliste, qui les encourage ensuite à ne s'occuper chacun que d'une petite parcelle de leur ancien métier. Autrement dit, à la différence du premier type possible de genèse de la manufacture, les ouvriers voient toujours se fabriquer sous leurs yeux le seul objet qu'ils sont capables de fabriquer intégralement eux-mêmes, mais ils n'interviennent plus que dans une étape particulière de l'élaboration de cet objet.
[...] D'autre part, les pertes de temps liées au changement d'opération de l'ouvrier non parcellaire se trouvent naturellement éliminées dans la structure manufacturière. Enfin, la spécialisation de l'ouvrier appelant également celle des instruments dont il fait usage dans la manufacture, le nombre, la diversité et avec eux l'efficacité de ces mêmes instruments se voient eux aussi augmenter en proportion. La manufacture présente deux formes fondamentales, dont la combinaison a mené à l'avènement de la manufacture dans le secteur de la grande industrie comme par exemple dans le cas de la fabrication d'une locomotive. [...]
[...] Dans la deuxième, la manufacture est le lieu où une série de manipulations connexes et successives doit mener au produit final comme par exemple dans le cas de l'élaboration d'une montre. Dans cette dernière forme, on voit bien que l'organisation du travail induit une dépendance entre les travaux des différents ouvriers, le travail de l'un commençant là où s'arrête celui de l'autre. Les aptitudes particulières des ouvriers, notamment après l'introduction des machines dans la manufacture, entraînent également une hiérarchie des forces de travail puis des salaires découlant du degré de complexité ou de l'attention que requière telle ou telle occupation partielle de l'ouvrier dans le processus de production. [...]
[...] On voit donc le prix à payer de l'augmentation de la productivité conséquente à l'instauration de la division manufacturière du travail : l'exploitation par le capitaliste, qui possède les moyens de production, de ceux qui lui apportent chacun leur force de travail, les ouvriers. Stade ultime du processus évolutif de la division manufacturière du travail, l'emploi des machines permet au capitaliste de s'affranchir du bon vouloir de ses ouvriers, à l'indiscipline desquels il doit de plus en plus se trouver en butte. [...]
[...] Par exemple, dans le cas de la fabrication d'un carrosse, le tailleur, le serrurier ou encore le ceinturier ne s'occupent plus que des opérations qui, tout en faisant appel à leurs diverses aptitudes, en viennent à se spécialiser dans la part de cette aptitude qui concerne la fabrication d'un carrosse Des ouvriers possédant les mêmes aptitudes sont dans un premier temps regroupés par le capitaliste, qui les encourage ensuite à ne s'occuper chacun que d'une petite parcelle de leur ancien métier. Autrement dit, à la différence du premier type possible de genèse de la manufacture, les ouvriers voient toujours se fabriquer sous leurs yeux le seul objet qu'ils sont capables de fabriquer intégralement eux-mêmes, mais ils n'interviennent plus que dans une étape particulière de l'élaboration de cet objet. Mais voyons quels sont les avantages d'un tel système de production. [...]
[...] Une fois instituée la manufacture, la division du travail auquel elle donne lieu nécessite l'existence de capitaux considérables : en effet, le capitaliste doit désormais tenir compte du nombre d'ouvriers que requiert chacun des stades de la production, et ce en respectant l'importance variable, dans le processus de production, de ces différents stades. A partir du moment où l'ouvrier est intégré à la manufacture en ne sachant réaliser qu'une infime partie de l'objet produit par le capitaliste, il devient de plus en plus dépendant du capital qui l'emploie. Il a en quelque sorte perdu les aptitudes complexes mais complémentaires qui lui permettaient de produire à lui tout seul une marchandise donnée. [...]
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