Apparu dans les années 1950 en contestation des idées keynésiennes, le monétarisme s'attache à démontrer l'importance de la monnaie dans l'explication des fluctuations économiques. Ce courant s'est largement identifié aux travaux de son chef de file, Milton Friedman, dont la particularité fut notamment de poser les fondements d'une « nouvelle théorie quantitative de la monnaie ».
[...] P.yp (avec Md demande de monnaie, k l'inverse de la vitesse de circulation de la monnaie, P le niveau général des prix et yp, le revenu permanent). Cette formulation présente une parenté évidente avec l'équation de Cambridge, car elle met en évidence que la dépense d'encaisses réelles est guidée principalement par le revenu permanent des agents. Selon la proposition fondamentale du monétarisme, la fonction de demande de monnaie est unique, stable dans le temps, et ne dépend que d'un petit nombre de variables explicatives : parmi ces dernières, le revenu permanent est la plus importante, les taux d'intérêt ne jouant qu'un rôle mineur. [...]
[...] Ce processus, non neutre, contribue à faire de cette théorie une nouvelle théorie quantitative. II/ La nouvelle théorie quantitative Les monétaristes s'inspirent de la théorie quantitative pour formuler leur demande de monnaie Dans un article de 1956 intitulé The quantity theory, a restatement, M. Friedman propose de reformuler la théorie quantitative classique pour en faire une théorie de la demande de monnaie. La théorie quantitative soutient que les changements de la quantité de monnaie présente dans une économie provoquent des variations du niveau général des prix. [...]
[...] Pour Friedman, la monnaie est un bien quelconque auquel il applique la théorie pure du consommateur, transposée au monde des actifs. En effet, la demande d'encaisses monétaires est considérée comme un cas particulier du choix des actifs qui constituent un patrimoine. Ce patrimoine, conçu de manière extensive, regroupe 4 genres d'actifs : -les actifs réels : les biens de consommation et de production -les actifs financiers : les actions et les obligations -les actifs humains : potentialité de revenu que peut espérer recevoir l'agent du fait de son travail. [...]
[...] En effet, il a constaté que dans les groupes sociaux dont le revenu variait irrégulièrement sur une courte période, la demande de monnaie restait stable ; à contrario, sur le long terme, le cycle de la quantité de monnaie et le cycle général de l'économie sont très fortement corrélés. Selon Friedman, la demande de monnaie est donc pour l'essentiel, fonction des considérations patrimoniales (autrement dit c'est le revenu permanent qui détermine principalement la demande de monnaie) . S'ils ne considèrent pas la vitesse de circulation ou comme constante, les monétaristes la jugent stable car elle reflète le rythme des dépenses. De même, le revenu permanent est considéré comme relativement stable car il équivaut en quelque sorte à un revenu moyen. [...]
[...] Cette théorie fut formalisée par Irving Fisher par l'identité à l'échange : MV=PT ( avec masse monétaire, vitesse de circulation de la monnaie, P le niveau général des prix et le volume de transactions ayant lieu pendant cette période). En supposant V et T constants à court terme, les classiques affirment ainsi la détermination du niveau des prix par la masse monétaire. Par la suite, les économistes de l'Ecole de Cambridge proposèrent une relation entre monnaie et prix fondée sur le concept de demande d'encaisses monétaires par les agents économiques, et permet la première formulation de la demande de monnaie : le montant désiré d'encaisses nominales est proportionnel au revenu soit : M=k. [...]
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