Les caractéristiques et les modèles de croissance endogène

Résumé du document

Depuis le milieu des années 1980, la théorie de la croissance est devenue un champ très fécond de l'analyse économique, notamment avec l'émergence des théories de la croissance endogène. Alors que les modèles néoclassiques reposent sur une vision exogène de la croissance, ces nouvelles théories montrent qu'elle résulte de facteurs endogènes et que la croissance est donc un phénomène économique.
En quoi ces théories représentent-elles une avancée dans l'histoire de l'analyse économique de la croissance ?

Les théories de la croissance endogène naissent aux Etats-Unis au milieu des années 1980 à la suite des travaux pionniers de P. Romer (1986) et R. Lucas (1988). Ces théories s'appuient, au départ, sur une critique du modèle néoclassique de R. Solow.

Extraits

[...] Il peut notamment favoriser l'internalisation de ces externalités. En particulier, en matière de l'État peut inciter les innovateurs à poursuivre leur effort en renforçant la législation sur les brevets ou en encourageant la coopération entre les firmes. Le rôle de l'État peut aussi être de favoriser l'agglomération des entreprises afin que des externalités puissent avoir lieu. Les théories de la croissance endogène ont profondément renouvelé l'approche économique de la croissance tout en restant dans le cadre néoclassique de la concurrence pure et parfaite. [...]

[...] - La R&D est ainsi considérée comme une activité à rendement croissant et la croissance économique résulte de cette activité d'innovation, engagée par des agents qui espèrent en tirer profit. Les agents privés ont intérêt à innover, car, l'inventeur d'un nouveau produit détient une rente temporaire de monopole. Sur le long terme, le progrès technique est approprié par tous les agents privés du fait que la connaissance est un bien public. II) Les modèles de croissance endogène mettent en évidence différentes sources de croissance La théorie néo-classique identifie une seule source de croissance à savoir l'accumulation de capital physique. [...]

[...] La dépense publique est un facteur de croissance à long terme par un effet d'offre et non par un effet de demande comme dans la logique keynésienne. Le capital public est constitué de l'ensemble des infrastructures des collectivités publiques comme les transports, les ponts, les routes, les télécommunications On peut y ajouter d'autres biens et services fournis par les collectivités publiques, telles la sécurité ou l'éducation. Les investissements publics influent positivement sur la productivité du secteur privé. Les implications de ces modèles en terme d'intervention publique sont diverses Une conséquence directe de la présence d'externalités positives ou de bien public est la sous-optimalité de l'équilibre concurrentiel : - Dans le premier cas, chaque agent ne prend en compte dans sa décision d'investissement que le rendement privé de celui-ci et non ses effets positifs sur le rendement des autres agents. [...]

[...] - La conception du progrès technique inhérente au modèle de Solow est relativement pauvre. Sa nature n'est pas spécifiée et son rythme est déterminé en dehors de la sphère économique. L'objectif de la théorie de la croissance endogène est de montrer que le progrès technique tombe pas du ciel et n'a rien de naturel, mais résulte, à l'inverse, de choix économiques des agents, d'investissements motivés par un gain. - Les tenants de la croissance endogène remettent enfin en cause le rôle que peut jouer l'État dans le processus de croissance. [...]

[...] Romer dans une série d'articles dont le principal, publié en 1990, s'intitule Endogenous Technological Change La technologie est pour partie de l'information, c'est-à-dire un ensemble de données aisément transposables : le coût (marginal) de reproduction est largement inférieur au coût (fixe) de production. Une même technique peut être utilisée simultanément par un nombre quelconque d'agents (non-rivalité des biens publics). Cela explique la capacité singulière de ce facteur à engendrer des externalités. Comme cela a été souligné en première partie, le progrès technique endogène résulte de la production d'idée par des chercheurs motivés par le profit qu'ils espèrent tirer de leurs inventions. Les améliorations technologiques et en définitive la croissance elle-même sont les fruits d'un processus endogène à l'économie. [...]