La nouvelle économie classique considère que les politiques économiques conjoncturelles, appelées aussi politiques économiques discrétionnaires, ne sont pas efficaces. Comme Friedman, les nouveaux classiques pensent qu'il faut adopter des politiques de règles qui sont des politiques stables de long terme. La politique budgétaire conjoncturelle n'est pas efficace. Robert Barro reprend le principe « d'équivalence ricardien » selon lequel un déficit budgétaire n'a pas l'effet attendu sur la demande car les individus anticipent (hypothèse des anticipations rationnelles) une augmentation future des impôts nécessaire pour que l'Etat rembourse sa dette. Ils réduisent donc leur consommation et augmentent leur épargne pour pouvoir payer les impôts futurs ; les effets de l'augmentation des dépenses publiques sont les mêmes qu'elle soit financée par l'augmentation des impôts ou par le déficit budgétaire.
[...] Toutefois, la pertinence du modèle traditionnel suppose, en fait, que l'Etat ait une meilleure vision de ce que doit être l'allocation des ressources que des marchés financiers même imparfaits, ce qui constitue un postulat nullement démontré. On retrouve ici un des thèmes dominants de la Nouvelle Macroéconomie classique et de l'école néo-classique en général : les imperfections fonctionnelles de l'allocation des ressources par le marché ne garantissent nullement qu'une allocation étatisée serait plus efficiente. si, dans certains cas comme le reconnaît Barro, l'équivalence néo- ricardienne ne se vérifie pas, ceci ne signifie pas pour autant que le schéma traditionnel soit validé. [...]
[...] Conséquence : les annonces crédibles de changements futurs de politique économique agissent comme un instrument supplémentaire de politique économique dans la mesure où elles affectent les comportements présents. Critique : A priori : critique quant aux connaissances exigées par les agents dans le modèle des anticipations rationnelles (Shiller, 1978). Mais cette critique n'est pas très convaincante : l'hypothèse suppose simplement que les prévisions soient distribuées autour de vraies valeur, pas qu'elles soient identiques ; il est techniquement possible sur de nombreux marchés, notamment financiers, que quelques personnes procèdent aux arbitrages requis de telle sorte que le marché se comporte comme s'il était rationnel ; dans une économie de marché, l'information disponible est souvent accessible à un coût marginal très faible. [...]
[...] Propriétés : les anticipations ne sont pas biaisées, ce qui ne veut pas dire qu'elles sont toujours exactes, mais seulement correctes en moyenne et donc pas systématiquement erronées dans un sens particulier. elles sont orthogonales, ce qui signifie que l'erreur de prévision n'est corrélée avec aucune information pertinente connue au moment où les anticipations ont été formées. elles sont cohérentes, ce qui signifie que les anticipations de la valeur future d'une variable formées à différents moments doivent être cohérentes les unes avec les autres, ce qui implique qu'elles ne peuvent éventuellement différer que si survient une information nouvelle. [...]
[...] * dans de nombreux travaux empiriques des approximations d'anticipations rationnelles ont été introduites et les propriétés statistiques de ces équations sont beaucoup plus satisfaisantes que celles d'autres façons d'envisager les anticipations. Au total, les tests empiriques qui ont été menés jusqu'à présent suggèrent que les anticipations agrégées ne se démarquent pas fondamentalement des anticipations rationnelles. Equivalence néo-ricardienne : repose sur plusieurs hypothèses : les dépenses publiques sont financées par des impôts forfaitaires non distordants (lump sum taxes) ; les ménages planifient rationnellement leur arbitrage consommation- épargne sur la base d'un altruisme intergénérationnel ; les marchés financiers sont parfaits, ce qui signifie que l'Etat et les ménages ont un taux d'actualisation identique et que les décisions de consommation de ces derniers ne sont pas soumises à une contrainte de liquidité. [...]
[...] Ils s'opposent donc aux économistes keynésiens qui considèrent que les politiques monétaires restrictives sont préjudiciables à la croissance, mais aussi à Friedman qui pense qu'elles sont nécessaires pour assainir l'économie, mais qu'elles peuvent avoir des effets récessifs à court terme. Les conséquences des politiques de désinflation menées au début des années 80 semblent cependant démentir leur théorie. [...]
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