Dès le début du deuxième chapitre de la Théorie générale, Keynes énonce ainsi deux postulats de la théorie classique relatifs au marché du travail. Il inclut dans le terme de « classique » toute la théorie économique passée, y compris la théorie néo-classique de Pigou. Dès le début, c'est donc bien relativement à l'analyse néo-classique qu'il fonde son analyse (...)
[...] Sur certains points, l'analyse keynésienne et l'analyse néo-classique du marché du travail semblent donc compatibles. Ces convergences peuvent s'expliquer par des raisons historiques : les classiques ont fondé l'économie moderne et développé des concepts qui seront repris par les néo- classiques mais surtout par la plupart des économistes. On doit cependant concéder que Keynes a avant tout construit son analyse en opposition à ses prédécesseurs, et que les nouveautés qu'il introduit dans l'analyse économique font que sa réflexion apparaît à beaucoup comme révolutionnaire, du moins porteuse d'évolutions importantes. [...]
[...] Il n'y a pas d'intervention de facteurs extérieurs au marché du travail, et les prix sont la variable d'ajustement. L'analyse keynésienne et l'analyse néo- classique semblent donc incompatibles. L'introduction de la notion de demande effective En remontant la chaîne des causalités établies par Keynes, il semble que le facteur principal dans la détermination des niveaux de l'emploi, des salaires et des prix soit en fait l'incertitude. En effet, dans le chapitre Keynes introduit la notion de demande effective, c'est-à-dire de demande prévue par les chefs d'entreprise lorsqu'ils décident de produire, d'investir, et d'embaucher des travailleurs supplémentaires. [...]
[...] Commentaire des chapitres 2 et 3 de la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, John Maynard Keynes Analyse néo-classique et analyse keynésienne du marché du travail sont-elles toujours incompatibles ? La Théorie générale de l'emploi de l'intérêt et de la monnaie est l'œuvre majeure de John Maynard Keynes et celle qui a fait sa notoriété. Elle fut publiée en 1936, c'est-à-dire peu de temps après la crise de 1929, bouleversement qui a remis en cause les théories économiques préalablement développées. [...]
[...] L'analyse néo-classique et l'analyse keynésienne du marché du travail sont-elle donc toujours incompatibles ou ont-elles des points de convergence ? Par le fait qu'il développe des notions nouvelles, en suivant une méthodologie différente de celle des néo-classiques, l'analyse de Keynes semble incompatible avec celle des néo-classiques. En effet, il s'oppose à la notion de chômage volontaire, remet en cause l'existence d'un marché du travail en observant une démarche macro-économique, et introduit la notion de demande effective. Cependant, les deux analyses du marché du travail ne sont parfois pas incompatibles : non seulement la notion de demande effective paraît en un sens compatible avec la loi de Say, mais Keynes a accepté un des postulats néo-classiques qu'il posait au préalable. [...]
[...] Cette analyse est particulièrement éloignée de celle des néo-classiques. Cependant, cette analyse n'est pas sans rappeler la loi de Jean- Baptiste Say selon laquelle l'offre crée sa propre demande et la théorie des anticipations auto-réalisatrices. En cela, semble-t-il, l'analyse du marché du travail de Keynes n'est pas totalement incompatible avec l'analyse néo-classique. II) L'analyse keynésienne et l'analyse néo-classique du marché du travail peuvent néanmoins être compatibles Le principe de demande effective n'est pas incompatible avec la loi de Say La loi de Say établit que l'offre crée sa propre demande : le producteur, en rémunérant les facteurs de production, crée automatiquement un pouvoir d'achat correspondant à la valeur de son produit. [...]
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